#Mali : Chaise tissée : Un savoir-faire des habitants de Bolibana

Confectionné autrefois à l’aide de cuir, ce meuble, fabriqué en grande quantité à Bolibana (Commune III du District de Bamako), a connu une transformation esthétique au fil des années. Il attire de nombreux clients et son prix à la revente peut atteindre 10.000 Fcfa

Publié mardi 13 août 2024 à 17:28
#Mali : Chaise tissée : Un savoir-faire des habitants de Bolibana

 Chaque jour, ces jeunes gagnent environ 1.600 à 2.400 Fcfa

 

Les chaises tissées à l’aide de ficelles aux couleurs variées séduisent par leur prestance. Pendant longtemps, elles ont servi de fauteuils pour les salons dans les familles surtout aisées. Aujourd’hui, ce mobilier continue de faire sensation. Ses motifs innovants attrayants marquent la différence entre les prix. Une chaise coûtera au client au maximum 8.000 Fcfa chez le fabricant contre 10.000 Fcfa chez un revendeur. Le quartier de Bolibana, en Commune III du District de Bamako, est connu pour être un grand producteur de ces chaises. Plusieurs générations ont exercé ce métier qui a connu une grande évolution au fil des années.

Soumaila Traoré a une trentaine d’années d’expérience dans le domaine. Héritier d’une longue lignée de tisseurs, incluant son grand-père et son père, il peint lui même ses chaises et les tisse. Un jeudi du mois de juillet dernier, dans l’après-midi, le sexagénaire est entouré de ses apprentis, tous occupés à tisser des chaises. Les mains du vieil artisan défilent de gauche à droite pour minutieusement placer les ficelles. Une ambiance de causerie agrémentée par du thé dissipe le silence.

Soumaila Traoré explique que le tissage est ancré à Bolibana car ce sont ses habitants qui l’ont initié. Autrefois, rappelle-t-il, leurs ancêtres tissaient les chaises en bois avec du cuir. «Tous les modèles que nous réalisons aujourd’hui étaient confectionnés par nos grands-parents avec du cuir. C’est plus tard que nous avons commencé à utiliser le fer et les nylons pour les chaises», témoigne l’artisan. Et d’affirmer que tous les tisserands à Bamako ont appris ce métier à Bolibana. Selon notre interlocuteur, ce travail est juteux. «Tous mes enfants vont à l’école, et je souhaite qu’ils continuent ainsi. Mais pendant les vacances, ils exercent le tissage», dit-il.

 

UN TRAVAIL ACHARNÉ- Le tisserand indique que le processus de tissage de la chaise débute par la soudure des fers, suivi du tissage minutieux de la base nommée «ba djourou». Il s’agit de la première ficelle que l’artisan tisse avant d’entrelacer les ficelles complémentaires. Malgré les difficultés financières qu’il rencontre, sa passion pour l’artisanat le motive à persévérer. La liberté d’être son propre patron et la créativité des motifs font la richesse de son métier. Pour lui, chaque chaise tissée représente un travail acharné et une expertise unique.

Ce métier absorbe un nombre important de jeunes. Yacouba Keïta, 16 ans, tisse 3 à 4 chaises par jour et consacre au maximum 2 heures à chaque produit. Il gagne environ 1.600 Fcfa par jour. Le jeune homme a choisi de faire ce travail pendant les vacances afin de subvenir à ses besoins personnels. Il est un novice. Il apprend progressivement à maîtriser les designs et plusieurs autres astuces du métier. L’élève maîtrise le design appelé «les carreaux». Il aime partager son savoir. Parfois, il apprend ses frères cadets à faire le tissage des petites chaises. Mais c’est toujours lui qui fait la base «ba djourou» des chaises avant de laisser ses frérots achever le travail.

Adama Coulibaly a abandonné les études, après avoir enregistré plusieurs échecs à l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF), pour s’investir dans le domaine du tissage des chaises. Malgré ses responsabilités de vigile d’une grande résidence, il arrive à se consacrer à son métier de tisseur. Chaque jour, il confectionne avec habileté entre 5 et 6 chaises, lui permettant de gagner environ 2.400 Fcfa.

Sa créativité s’exprime pleinement à travers la diversité de ses designs, allant des motifs en carreaux, en zigzagues et aux personnalisations des noms de famille selon les demandes spécifiques de sa clientèle. En combinant son talent artistique, son statut de personne lettrée et son sens du service client, Adama a su se démarquer dans le domaine du tissage. Son travail acharné est récompensé, même si les prix peuvent varier en fonction des demandes spécifiques des clients.

Awa Marico utilise les chaises tissées depuis une dizaine d’années. Elle apprécie leur élégance et leur confort. Awa trouve que les chaises tissées à l’aide de la ficelle ajoutent une touche de style à son espace de vie. «Cela crée une ambiance accueillante et agréable dans la maison», estime-t-elle, avant de souligner la résistance et la qualité de ces meubles par rapport aux chaises confectionnées avec du fil élastique. «Quand j’achète les chaises tissées, elles peuvent faire 2 à 3 ans sans être endommagées», apprécie-t-elle.

Les chaises tissées sont également louées pour leur aspect artisanal. Amadou Coulibaly, promoteur d’une entreprise de location des chaises, affirme que certaines personnes trouvent les chaises tissées uniques et apprécient le travail manuel qui entre dans leur création. Il justifie que c’est la raison pour laquelle, des clients louent ces chaises pour leurs événements. Ces chaises offrent une sensation de convivialité à un espace, le rendant attrayant.

Mariam KEITA

Rédaction Lessor

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