
D’entrée de jeu, le spécialiste reconnaît que lorsqu’on fait
le bilan du G5 Sahel huit ans après sa création, cette organisation n’a pas pu
combler les attentes des Sahéliens en termes de sécurité et de développement.
Toutefois, Dr Aly Tounkara estime que le Mali a procuré certains avantages de
cette organisation, notamment les différentes formations assurées par le Collège
sahélien de securité du G5 Sahel et par le Collège de défense à l’endroit des
Forces de défense et de securité et même de l’administration.
À la question de savoir si ce retrait aura des conséquences
pour le Mali, le directeur du CE3S souligne que quand on regarde la nature de
la menace terroriste (ses aspects transversalité et universalité), il est extrêmement
difficile, voire impossible pour un pays à lui seul, de faire face à cette nébuleuse
sans bénéficier du soutien de ses partenaires ou de ses voisins.
«Quand on
parle du soutien, il n’y a pas que le soutien
en termes de patrouilles conjointes. Imaginons que demain, du moment où
le Mali se retire du G5 Sahel, des terroristes soient boutés du territoire
malien et qu’ils prennent le Burkina Faso comme sanctuaire.
Difficilement, les
autorités burkinabè vont communiquer avec celles du Mali en termes de partage
d’informations», analyse Dr Aly Tounkara, ajoutant que c’est la même chose pour
le Niger et la Mauritanie.
Ce dernier pays est même soupçonné depuis un certain
temps d’être une sorte de sanctuaire pour les groupes radicaux violents. Avec
ce retrait, dit-il, les autorités maliennes
rendent le combat contre les groupes
radicaux violents davantage complexe.
Même si Dr Tounkara reconnait que les raisons d’un tel
retrait sont tout à fait réalistes du point de vue de la conformité des textes
régissant le G5 Sahel, il estime que sur le plan pragmatique, un tel retrait a
des conséquences militaires même s’il y a une suspension de la coopération
conjointe avec le Niger depuis un certain temps pour des raisons liées à la
crise diplomatique entre les deux pays.
D’après le spécialiste de la sécurité,
un tel retrait va forcément mettre le Mali dans une position d’acteur unique
dans le cadre de la lutte contre les groupes radicaux violents.
«Les textes ont beau être violés par le G5 Sahel, au regard du contexte d’insécurité et des fronts qui sont ouverts par le Mali (Cedeao, Union africaine, Union européenne et Nations unies à certains égards), il ne fallait pas ouvrir ce front même si les raisons restent certes très valables», pense l’analyste. Pour lui, cela pourrait, dans un avenir très proche, amener une difficile collaboration du Mali avec les états voisins, notamment le Burkina Faso, le Niger et même la Mauritanie.
LA REDÉFINITION DES RAPPORTS-Rappelant qu’il y a des accords
bilatéraux entre le Mali et ces états pris isolément, Dr Tounkara soutient que
ces accords bilatéraux ont été en grande partie gommés par la naissance du G5
Sahel.
Avec cette suspension, il estime que notre pays va assister à une redéfinition
de ses rapports avec ses voisins. Laquelle redéfinition pourrait s’inscrire
dans le long temps. Mais dans le même temps, il souligne que la France reste
une interface entre le Mali et ses voisins.
Dans ce cas, les différentes
victoires militaires que notre pays est en train d’engranger dans la lutte
contre le terrorisme auront du mal à s’inscrire dans la durée. «Aucune nation n’a le nombre suffisant de
militaires pour couvrir l’ensemble du territoire de façon effective et pérenne.
Même les armées puissantes comme celles des états-Unis, de la France, ne
peuvent aucunement assurer une telle fonction en termes de protection et de défense
du territoire», explique le directeur du CE3S.
Pour Dr Aly Tounkara, les succès dont l’Armée malienne fait
l’objet aujourd’hui sont à saluer. Toutefois, selon lui, c’est un succès qui ne peut pas se pérenniser
car l’Armée ne peut pas être présente
sur toute l’étendue du territoire en
tout lieu et à tout moment.
C’est pourquoi, il note qu’avec le retrait du Mali
du G5 Sahel, il faut s’attendre à un Liptako-Gourma peu contrôlé, à une
possible incursion de groupes radicaux dans les localités censés être contrôlés
par les trois pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
D’après le directeur du CE3S, même si le G5 Sahel n’est pas
efficace en termes de réponses militaires, il permet quand même à certains égards
de rendre fluides les renseignements et informations entre les États membres.
Dr Tounkara soutient qu’on ne peut pas nier la légitimité et la légalité de la
décision de suspension du Mali. Mais pour lui, sa pertinence pose un problème.
Dieudonné DIAMA
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