
L’Essor : La liberté de la presse est-elle aujourd’hui garantie au Mali ?
Bandiougou Danté : La liberté, y compris celle de la presse, n’est jamais définitivement acquise. Il est vrai que nous avons une certaine liberté d’expression au Mali, visible à travers les journaux, radios, télévisions, presse en ligne. Mais il faut reconnaître que nous évoluons dans un environnement particulièrement difficile, marqué par l’insécurité, une transition politique complexe et une cohabitation entre une loi fondamentale et une Constitution. Ce contexte limite parfois l’exercice des libertés.
L’Essor : Que fait la Maison de la presse pour protéger les journalistes ?
Bandiougou Danté : Nous faisons beaucoup, surtout dans la prévention. Ce travail est parfois peu visible, car il ne s’agit pas de réagir dans l’urgence, mais de former et de responsabiliser nos confrères. Nous ne voulons pas imposer l’autocensure, mais les amener à adopter une écriture mesurée, responsable. Car, tout excès est insignifiant.
L’Essor : Quels sont les défis majeurs pour la presse malienne ?
Bandiougou Danté : Le premier défi est la création d’un environnement juridique clair. Aujourd’hui, il est difficile de savoir qui est journaliste ou quel support est un média reconnu. Nous avons proposé un cadre juridique adapté aux réalités actuelles. Le deuxième défi, c’est la viabilité économique des médias : manque de financement, de matériel et de formation.
L’Essor : Quel est le programme de la Semaine nationale de la liberté de la presse cette année ?
Bandiougou Danté : Le programme est très riche. Nous aurons une cérémonie officielle, une conférence inaugurale sur le thème mondial, des panels, le lancement de la Mutuelle de solidarité de la presse, et une journée dédiée au gouvernement et à la présidence malienne de l’AES (Alliance des États du Sahel). C’est une semaine pour les journalistes, et nous les invitons à s’y engager activement.
L’Essor : Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans l’information aujourd’hui ?
Bandiougou Danté : Les réseaux sociaux sont des outils puissants, mais incontrôlés. Ce n’est pas toujours l’écrit en soi qui est problématique, mais l’usage, l’instrumentalisation ou l’amplification de cet écrit. Cela peut nuire aux autres. Il faut donc faire preuve de prudence et de professionnalisme.
L’Essor : La prolifération des fake news est-elle un phénomène nouveau ?
Bandiougou Danté : Non, les fake news sont aussi anciennes que la presse elle-même. Mais la digitalisation a facilité leur diffusion et leur amplification. Il est essentiel aujourd’hui de former les journalistes à vérifier les informations, à utiliser les outils numériques à bon escient.
L’Essor : Quel regard portez-vous sur l’arrivée de l’IA dans le journalisme ?
Bandiougou Danté : L’intelligence artificielle est un outil à double tranchant. Elle peut faciliter le travail des journalistes, mais elle peut aussi contribuer à leur précarisation ou à la manipulation de l’information. Dans un monde aussi complexe que le nôtre, il faut informer vrai et informer prudemment.
L’Essor : Un mot à l’endroit des professionnels des médias ?
Bandiougou Danté : Nous appelons les journalistes à s’approprier la Semaine de la liberté de la presse. Elle leur est dédiée. Ensemble, œuvrons pour une presse responsable, libre, professionnelle au service du pays.
Propos recueillis par
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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