
Elle change, s’adapte et continue d’exister. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, nous avons fait réagir des journalistes maliens sur cette évolution. Pour Seydou Fané, fondateur du site Bamako Matin, le numérique a un impact considérable sur la presse classique. Selon lui, le changement est surtout lié à la facilité d’accès. «Tout le monde a un téléphone, donc beaucoup préfèrent lire sur écran que d’acheter un journal», affirme-t-il. Mais ce n’est pas seulement une question de confort. Le numérique coûte aussi beaucoup moins cher. «La presse papier demande beaucoup de moyens : imprimer, distribuer, ça prend du temps et de l’argent. Alors qu’en ligne, on peut publier tout de suite», explique-t-il.
Madou Diarra, directeur de Mali web, partage ce point de vue. «En 2002, quand on a lancé Maliweb, les gens n’avaient pas autant accès à l’information. Aujourd’hui, grâce au numérique, tout le monde peut lire les mêmes nouvelles en même temps», dit-il, ajoutant que les méthodes de travail ont aussi changé.
«Avant, on allait chercher les articles dans les rédactions. Maintenant, ce sont elles qui nous les envoient. C’est moi qui fais le tri», précise-t-il. Issiaka Tamboura, directeur des éditions Le Soft, tempère. Pour lui, même si le numérique est en avance, la presse papier n’est pas morte. Elle garde son originalité, même si elle est moins suivie qu’avant. Et sur la question de rentabilité, il confirme : «Oui, le numérique rapporte plus. Mais il faut avoir une bonne stratégie, bien connaître son public et proposer du contenu de qualité.»
Mais au-delà de l’argent et des supports, c’est la manière de faire du journalisme qui change. Avec le numérique, tout va plus vite. Et depuis quelques temps, une nouvelle technologie est arrivée dans les rédactions : l’Intelligence artificielle (IA). Pour Mamadou Fofana, président de l’Appel Mali, l’IA peut être utile.
«Elle aide à produire du contenu rapidement, à traduire, à résumer, à vérifier les informations», concède-t-il. Cependant, elle peut aussi devenir dangereuse. «On peut créer de fausses informations, des vidéos truquées. Ça peut nuire à la crédibilité des journalistes, ils doivent être encouragés à utiliser les logiciels d’IA pour détecter les contenus manipulés (deepfakes, images truqués textes mensonges)», conseille le président de l’Appel Mali.
Seydou Fané est du même avis. Pour lui, «l’IA ne pourra jamais remplacer l’enquête, l’analyse, le sens critique du journaliste». Et Issiaka Tamboura ajoute : «Il faut l’utiliser avec modération. Sinon, on perd l’originalité du journalisme.» Mais les outils numériques et l’IA ne sont pas les seuls défis. La liberté d’expression reste un sujet très sensible. «Aujourd’hui, il est difficile de parler librement», déclare Issiaka Tamboura. Teno Boubacar Ouattara, rédacteur en chef du site Malijet, pense que la liberté de presse n’a pas disparu, mais qu’elle change. «Par exemple, chez nous, tout article susceptible de troubler l'ordre public ne doit pas être publié, de même que les articles à caractère ethnique, xénophobe, raciste, ou ceux relevant des fausses informations (fake news)», explique-t-il
Alors que peut-on faire ? Tous s’accordent sur un point : il faut former les citoyens à mieux comprendre les médias. «Il faut apprendre à vérifier les sources, à reconnaître les fausses informations», soutient Modibo Fofana. Il appelle aussi à encourager les médias à rester rigoureux, transparents et à soutenir le journalisme d’investigation.
Ce n’est pas une guerre entre la presse papier et la presse numérique. C’est une évolution, une transformation. Le journalisme ne disparaît pas, il change avec son temps. Il s’adapte aux outils modernes, mais reste fidèle à ses valeurs : «informer, expliquer, alerter», comme l’affirme Tiégoum Boubèye Maïga, journaliste. «On a annoncé la mort de la presse depuis des siècles, mais elle a toujours demeuré. Elle va s’adapter et se servir de la numérisation pour amplifier la diffusion de son information», éclaircit-il.
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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