Au Rebond : Un échec frustrant

La défaite 2-1 contre la Côte d’Ivoire, samedi 3 février en quarts de finale de la CAN 2023 est difficile à digérer et risque de laisser une plaie profonde. Explication

Publié lundi 05 février 2024 à 07:56
Au Rebond : Un échec frustrant

Le syndrome ivoirien résiste au temps et pour paraphraser l’ancien international anglais, Gary Lineker qui a dit que «le football se joue à 11, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne», on peut aujourd’hui dire que le ballon est rond pour tout le monde mais entre la Côte d’Ivoire et le Mali, c’est toujours la Côte d’Ivoire qui gagne. Jugez-en plutôt par les chiffres : en 40 confrontations avec les Éléphants de Côte d’Ivoire, les Aigles du Mali ont été battus 26 fois, pour seulement 4 succès et 10 matches nuls.


Autre signe du syndrome ivoirien, la dernière victoire de la sélection nationale contre l’équipe ivoirienne remonte à 1995, soit plus d’un quart de siècle. Si la suprématie du football allemand est aujourd’hui bien lointaine, on ne peut donc en dire autant des confrontations entre le Mali et la Côte d’Ivoire qui tournent toujours et toujours à l’avantage de notre voisin du Sud.



Mais de tous les revers subis par la sélection nationale, de 1962, date de la première explication entre les Aigles et les Éléphants (4-0 à Bamako pour les Ivoiriens), celui du samedi 3 février en quart de finale de la CAN 2023, est sans doute le plus difficile à digérer et qui risque de laisser une plaie profonde. Plus que l’élimination des hommes du sélectionneur Éric Sékou Chelle par l’hôte de la CAN, c’est la manière qui fait mal et qui a profondément touché les supporters. Dans le premier acte (90 minutes réglementaires, ndlr), le Mali a dominé le sujet et contrôlé le jeu, sans être inquiété une seule fois par les Éléphants.

Ensuite, la sélection nationale a obtenu un penalty, dès la 16è minute qui a été raté par Adama Traoré dit Noss avant de se retrouver en supériorité numérique à deux minutes de la mi-temps (expulsion du défenseur ivoirien Kossonou) et d’ouvrir le score à la 71è minute (but de l’Ivoiro-Malien Nene Dorgelès qui venait de faire son apparition sur la pelouse). Le capitaine Hamari Traoré et ses coéquipiers pouvaient-ils espérer meilleur scénario pour négocier ce choc avec les Éléphants et se qualifier pour les demi-finales de la CAN ? Les dieux du stade de la Paix de Bouaké semblaient avoir abandonné la Côte d’Ivoire et tout plaidait en faveur des Aigles, surtout que les hommes d’Éric Sékou Chelle étaient techniquement supérieurs à leurs adversaires. Bouffés devant, derrière et au milieu de terrain, les Ivoiriens n’avaient que leur orgueil et leur mental pour rester dans le match et continuer d’y croire.

 

UNE SUCCESSION D’ERREURS- Comme en 2019 en Égypte où les Aigles avaient dominé les Éléphants de la tête et des épaules, avant de se faire piéger sur la seule véritable occasion de leurs adversaires (but de Gervinho), ce quart de finale entre les deux sélections s’est également joué au mental. Certes, la Côte d’Ivoire a fait montre de réalisme devant les buts, en marquant sur ce qu’on peut appeler des demi-occasions, mais avant même l’égalisation de Simon Adingra (90è minute), on a vu les joueurs ivoiriens demander à leurs supporters de se réveiller et donner de la voix à l’équipe. C’est dire que malgré le retard au tableau d’affichage et la mainmise de la sélection malienne sur la partie, les hommes d’Emerse Fae n’ont jamais baissé les bras. Ainsi, bien que bouffés devant, derrière et au milieu, les locaux ont continué à jouer avec des certitudes, sans paniquer et surtout sans se soucier du jeu des Aigles.

À l’image de ses joueurs, Emerse Faé a également fait montre de lucidité, avec des choix forts comme le remplacement de son capitaine et leader du groupe, Serge Aurier qui avait écopé d’un carton jaune. Ce n’est pas tout, l’ancien international ivoirien qui a remplacé au pied levé le Français Jean-Louis Gasset après la déroute face à la Guinée équatoriale (4-0, 3è journée de la phase de poules), a aussi attendu le bon moment pour lancer dans la bataille ses deux jokers de luxe : Sébastien Haller et Simon Adingra. L’intégration de ces deux joueurs a été le tournant du match pour les locaux puisqu’à aucun moment la défense malienne ne parviendra à les museler. Haller a gagné tous ses duels aériens avec la charnière centrale du Mali, alors que son complice de la ligne d’attaque Adingra s’illustrait par sa vitesse d’exécution et sa percussion. À chaque coup-franc, comme les longs ballons, les deux attaquants des Éléphants semaient la panique dans la défense malienne et le danger de l’égalisation planait dans l’air.

Malheureusement, la réaction du banc malien n’a pas été à la hauteur des attentes. Non seulement Éric Sékou Chelle n’a pu mettre en place une stratégie à même de contenir les deux attaquants des Éléphants, mais le technicien a également commis l’erreur de sortir Kamory Doumbia et Lassine Sinayoko, les deux qui pesaient le plus sur l’arrière-garde adverse et empêchaient les premières relances. En outre, les autres changements effectués par l’ancien international (intégration d’Ibrahim Sissoko, Yves Bissouma, Mamadou Fofana, Fousseni Diabaté, Boubacar Traoré et Nene Dorgeles) n’ont pas produit l’effet escompté.

Certes, Nene Dorgeles a eu le mérite de délivrer l’équipe peu avant l’entame du dernier quart d’heure (71è min), mais au fil des minutes, le jeune joueur s’est éteint et n’a pas eu une grande influence sur le jeu de l’équipe. La prestation d’ensemble des éléments intégrés montre à la fois les limites de la profondeur du banc d’Éric Sékou Chelle et le décalage physique entre les joueurs qui composent aujourd’hui l’ossature des Aigles. Si l’on ajoute à tout cela le sempiternel problème de l’équipe à marquer des buts, on se rend à l’évidence qu’il manque encore beaucoup de choses à nos Aigles pour pouvoir performer sur la durée. Aujourd’hui, il est clair que sur un match, le Mali peut tenir la dragée haute à n’importe quel pays africain, mais la question n’est pas là. Ce que l’on attend des Aigles, ce sont des trophées, un point, c’est tout.


Soulemane Bobo TOUNKARA

Lire aussi : Compétitions africaines des clubs : Le compte à rebours est lancé pour le Stade malien de Bamako et le Djoliba AC

Les deux représentants du Mali en Ligue des champions d’Afrique et à la Coupe de la Confédération, le Stade malien de Bamako et le Djoliba AC lanceront leur campagne ce week-end hors de leur base respective..

Lire aussi : Nos expatriés : Modibo Sissoko s’engage avec Saint-Etienne

Modibo Sissoko évoluera désormais sous les couleurs de l’AS Saint-Étienne (ASSE), en Ligue 2 française. L’international espoir malien de 18 ans a rejoint les Verts la semaine dernière sous forme de prêt avec option d’achat, en provenance de Guidars FC..

Lire aussi : La FEMAFOOT rend visite aux deux équipes

C'est sous une fine pluie qu’une forte délégation de la Fédération malienne de football (Femafoot), avec à sa tête le 1er vice-président, Moussa Sylvain Diakité, a rendu visite, hier, à nos deux représentants en compétitions africaines des clubs, à savoir le Stade malien de Bamako (Lig.

Lire aussi : Championnats du monde de bras de fer sportif : Le Mali avec trois ferristes

La délégation malienne a été mise en route, lundi dernier par le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l'Instruction civique et de Construction citoyenne, Abdoul Kassim Ibrahim Fomba à travers la cérémonie de remise du Drapeau national. La compétition est prévue du 16 au 22 sept.

Lire aussi : Ligue des champions d’Europe : Aucun joueur malien sur la ligne de départ

La 71è édition de la Ligue des champions d’Europe a démarré hier. Cette année, 36 clubs sont en lice pour la succession du Paris-Saint-Germain (PSG), vainqueur de la précédente édition..

Lire aussi : Tournoi U17 UFOA-A : Les dés sont jétés

Le tirage au sort du tournoi qualificatif pour la CAN U17 de la Zone A de l'Union des fédérations ouest africaines (UFOA-A) a été effectué, hier dans un hôtel de la place. Le Mali, hôte de cette compétition qui se déroulera du 3 au 18 octobre, est logé dans la poule A, en compagnie du Lib.

Les articles de l'auteur

Finale de la coupe «Farikolonianadjè» : Le FC Bally souverain sur son terrain

La finale de la 8è édition de la Coupe Farikolonianadjè (sport en bambara) a été remportée, samedi dernier, par le FC Bally, victorieux 1-0 du Centre de formation Dembélé (DFC). L’unique but de la partie a été marqué en deuxième période par Sidiki Dembélé, dont la frappe sèche a transpercé la défense adverse, avant de terminer sa course au fond des filets..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié lundi 15 septembre 2025 à 07:38

Tourisme : Des sites et des guides maintiennent l’espoir à Bamako

Il se nomme Aly Guindo, mais tout le monde l’appelle par le sobriquet Waka qui signifie «vient en mossi». Sa profession : guide individuel, une activité qu’il exercice depuis 2013 et qui fait aujourd’hui de lui un acteur presque incontournable du tourisme national..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié lundi 01 septembre 2025 à 08:47

Assep : Le nouveau bureau rend visite à la maison de la presse

Pour sa première visite de courtoisie, le nouveau bureau de l’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) a choisi la Maison de la Presse (MP). Selon le président de l’association, Boubacar Yalcouyé, ce choix est normal vu tous les efforts déployés par le Comité de pilotage de la Maison de la presse pour la résolution de la crise qui secouait l’Assep depuis plusieurs années..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié jeudi 28 août 2025 à 09:06

CHAN 2025 : Madagascar, l’invité surprise de la finale

Pour la première de son histoire, Madagascar se qualifie pour la finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Les Bareas (surnom de la sélection malgache de football, ndlr) se sont qualifiés, hier pour la finale de la grande messe du football continental réservé aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux, en battant le Soudan 1-0 dans la première demi-finale..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié mercredi 27 août 2025 à 09:27

Au Rebond Merci les gars !

La sélection nationale masculine senior ne soulèvera pas cette année le premier trophée de l’Afrobasket de son histoire. La «faute» à l’Angola qui a brisé le rêve des hommes du technicien Alhadji Dicko, en s’imposant hier soir en finale de la 31è édition de l’Afrobasket masculin face aux Aigles, battus sur le score de 70-43..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié lundi 25 août 2025 à 10:20

Au Rebond la victoire de l’orgueil et de l’abnégation

L’éléphant a beau être le roi de la forêt, il ne peut rien contre un adversaire qui plane au-dessus de sa tête. Les éléphants de Côte d’Ivoire ne diront pas le contraire, après la leçon de basket-ball qui leur a été donnée, hier par les Aigles du Mali en quarts de finale de l’Afrobasket masculin, Angola 2025..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié jeudi 21 août 2025 à 09:59

3è Session de l’Académie nationale olympique du Mali : Succès sur toute la ligne

La 29è édition du championnat national, couplée avec la Coupe du Mali de karaté s’est disputée, samedi dernier dans la salle Abdallah Mahamane Haïdara du stade du 26 Mars..

Par Soulemane Bobo TOUNKARA


Publié mardi 19 août 2025 à 13:31

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner