
Les fêtards ont afflué dans les boites de nuit, espaces publics et parcs de jeux ou d’expositions pour célébrer le passage à une nouvelle année
Son tour complet (60 secondes) correspond à une minute et fait bouger d’un
petit pas la grande aiguille (celle qui montre la minute). Celle-ci aussi, à
pas de loup, fait la même courbe (60 minutes) pour que la petite aiguille (qui
désigne l’heure) bouge d’une heure à l’autre. Moment rare dans l’année où les
détenteurs d’horloge portent une attention si particulière à cet utile
ornement.
Toutes les
trois aiguilles finissent par se fixer sur le 12h. Il est donc minuit ce 31
décembre et la seconde d’après on bascule dans le nouvel An. Comme un rituel
coulé dans du marbre, les feux d’artifice illuminent le ciel bamakois et le
crépitement des pétards annonce le passage à la nouvelle année 2025. Cette
ferveur dans la célébration est la traduction de vœux d’une année
apaisée par nos humanités éprouvées depuis de lustres.
Depuis son poste
d’observation, le réveillonneur est mieux placé pour ne rien rater de cette
folle ambiance qui draine, comme une meute, les enfants dans la rue. Puisque la
fête de fin d’année n’obéit pas forcement à une règle stricte parce que, très
souvent, elle repousse les limites du tolérable, les fêtards s’autorisent des
excès comme lancer des pétards sur les véhicules de particuliers (tant pis pour
le voisinage). Heureusement que la fête ne dure pas une éternité.
La
célébration de la fête de la Saint-Sylvestre se poursuit pendant quelque temps
dans la capitale où les grandes avenues arborent des guirlandes avec des jeux
de lumière qui lui donnent l’aspect d’une ville lumière, au souvenir de Bamako
la coquette. Les fêtards se bousculent aux portillons des lieux de loisirs
comme les boites de nuit, les restaurants et autres espaces publics ainsi que
les parcs d’attraction. Mais tous ne sont pas de clients potentiels.
Devant le
complexe Byblos de Bamako, où l’entrée était gratuite, mais avec obligation de
payer une consommation à partir de 2.500 Fcfa, des badauds trainent dans les
parages. Au night-club Ibiza d’autres férus de danse avaient pris d’assaut les
lieux. Pour une entrée gratuite aussi, les premiers venus étaient les premiers
servis. Dans une boite de nuit, le Brooklyn on avait la même affluence.
Mais ce
lieu de loisir proposait un menu croustillant aux fêtards. Ces différents lieux
étaient bien quadrillés par les agents de sécurité et autres vigiles.Cap sur le
Parc des expositions de Bamako (Febak) où se tient la Foire internationale de
Bamako. Le décor est paradisiaque avec
des jeux de lumière et d’autres formes de décorations. Les visiteurs sont
nombreux et il faut jouer des coudes pour s’ouvrir le passage. Tout petits,
jeunes et adultes se marchent sur les pieds et contemplent les articles divers.
Certains clients mettent la main à la poche pour acquérir quelques articles,
les autres se contentent de faire le tour des stands simplement.
Alassane
Bathily, un client assidu de la Febak depuis plus de 3 ans, explique faire
plaisir à sa famille en amenant les
siens sur les lieux pour leur faire des
présents. Il estime que les prix des articles sont aussi abordables. Mme Diallo
Fatoumata Coulibaly aussi confirme que chaque année, elle vient à la Febak avec
ses enfants uniquement pour le show, autrement dit la prestation des artistes.
Les
vendeurs apprécient moins globalement l’évolution du marché. Mami-Ouata Diarra,
tient un stand à la foire. Il représente une entreprise de fabrication de
couches pour bébés et qui propose aussi d’autres articles pour les adultes.
Pour lui, le marché est timide du fait de la conjoncture. Beaucoup de clients viennent pour regarder
les articles simplement. Mais il estime s’en tirer à bon compte pour les couches bébés dont il écoule une quantité
importante. D’autres vendeurs d’articles de tous genres à la foire déplorent
aussi la timidité du marché. À la Febak,
des artistes aussi étaient programmés pour mettre du baume au cœur des fêtards.
Au Hobbys
club «le paradis des enfants» par exemple, la promotrice de l’entreprise, Haby
Bocoum, explique que c’est un espace de jeu mobile pour les enfants de tous
âges. Il se déplace pour les festivals, les foires, les anniversaires etc…
Selon elle, les jeux vont de trampoline
aux balançoires, et plein d’autres jeux qui favorisent l’épanouissement des
enfants.
La promotrice souligne la
rentabilité de ces jeux parce que de nombreux parents y amènent leurs enfants
pour les distraire, mais aussi leur permettre de fêter à leur façon la
Saint-Sylvestre. Tous les mômes qui s’y trouvaient étaient élégamment mis. Partout où
nous sommes passés, les lieux étaient pris d’assaut. Mais tous évoquaient
invariablement le manque d’espèces sonantes et trébuchantes. Or c’est le nerf
de la guerre.
Amsatou Oumou TRAORE
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