Le championnat national a été lancé en 1981
Le coup
d’envoi de la saison 2024-2025 est prévu le 12 octobre et quatorze clubs seront
en lice pour le titre de champion du Mali. Les quatre protagonistes sont :
Afrique élite football (AFE), l’AS Bakaridjan de Barouéli, l’AS Police, le
Réal, l’Association sportive de Korofina (ASKO), Binga FC, le Djoliba, les
Étoiles du Mandé, le FC Diarra, les Onze Créateurs, l’US Bougouba, l’US
Bougouni, l’Union sportive des forces armées et de sécurité (Usfas) et le Stade
malien. Les équipes s’affronteront dans une formule de poule unique, avec comme
grande innovation le lancement du professionnalisme.
Les quatorze clubs ont
droit chacun à 18 joueurs minimum et 30 au maximum et doivent avoir, outre leur
équipe fanion, une équipe de juniors, une
équipe de cadets et une équipe de
minimes. Les équipes doivent également disposer d’un encadrement technique à la
tête duquel se trouve un entraîneur disposant d’un diplôme “A”, “B” ou “C” de
la Confédération africaine de
football (CAF), avoir un encadrement médical dirigé par un médecin spécialisé en médecine sportive
ou agréé par la commission centrale
médicale de la Fédération malienne de football (Femafoot), avoir un siège et un
compte bancaire.
Pour gérer
le championnat national professional, la Femafoot a mis en place une commission
ad hoc du football professionnel, dirigé par le général Bréhima Diabaté. «Avec
l’instauration du championnat professionnel, les joueurs seront tous des
salariés et les salaires ne peuvent être inférieurs au salaire
interprofessionnel garanti (SMIG) qui est de 41.000 Fcfa au Mali», indique le
premier responsable de la commission ad hoc du football professionnel. Il
ajoute que les clubs seront accompagnés et guidés pour qu’ils puissent remplir
les critères qui ne sont pas faciles.
Les clubs qui n’arriveront pas à remplir
le cahier de charges, notamment le paiement du salaire des joueurs, seront
sanctionnés avec la possibilité d’être retrogradés en divison inférieure. Les
matches de la saison 2024-2025 se joueront dans les stades du District de
Bamako, au stade Salif Keïta dit Domingo de Kati, au stade Moussa Diakité de
Bougouni et au stade Babemba Traoré, précise le général Bréhima Diabaté.
ACCOMPAGNEMENT
DE LA FÉDÉRATION
ET DE L’ÉTAT- Si le président de l’US Bougouni, Ichaka Diakité se dit favorable
au lancement du professionnalisme, il martèle qu’aucun club malien ne peut
satisfaire le cahier de charges de la CAF. «Nous avons eu beaucoup de soucis
avec la CAF pour lancer le professionalisme tout simplement parce que les
conditions fixées par la CAF sont difficiles pour ne pas dire insupportables
pour les clubs. Peut-on imaginer un club malien assurer le transport, la
restauration et le paiement de salaires de ses joueurs pendant toute une
saison», interroge Ichaka Diakité. Et le président de l’US Bougouni de rappeler
que jusque-là, ces charges étaient assurées par, la Femafoot.
Selon lui, sans
l’aide de l’Etat et de la Fédération, beaucoup de clubs vont signer forfait. Le
secrétaire général du Djoliba, Modibo Coulibaly abonde dans le même sens. «Nous
sommes dans une période d’essai et nous allons voir si l’essai va être
concluant. Le Djoliba comme toutes les 13 autres équipes du championnat, n’est
pas prêt pour demarrer ce professionnalisme. Tant que l’état et la fédération
n’accompagne pas les clubs, on va faire un pas en avant et deux pas en arrière.
Les clubs n’ont pas les moyens de se prendre en charge.
Il n’y a aucune voie
qui leur permet de gagner de l’argent», s’inquiète Modibo Coulibaly. Pour le
président de Binga FC, Ousmane Cissé, les clubs sont dos au mur parce qu’il
faut obligatoirement entrer dans le professionnalisme. «Nous avons déjà tout
mis en place que ce soit la bancarisation des salaires des joueurs,
l’administration, la création des équipes de catégories d’âge et une section
financière. S’il faut ajouter à tout cela l’inscription des joueurs à l’INPS,
le paiement des taxes et des impôts, c’est énorme et insupportable pour les
clubs». Et de terminer : «Sans l’accompagnement de l’Etat et de la
fédération, c’est voué à l’échec».
Si le secrétaire général du FC Diarra,
Abdoulaye Togola, assure que son équipe, promue cette année en D1, est prête
sur le plan sportif, il exprime également beaucoup de réserves quant à la bonne
marche du professionnalisme. «Nous avons un siège, un terrain d’entraînement
gazonné et déjà nous avons ouvert des comptes dans une banque de la place pour
les joueurs et les membres de l’encadrement technique. Le cahier de charges a
été allégé, mais sans l’aide de l’Etat et de la Fédération, ce sera très
compliqué pour les clubs», déclare Abdoulaye Togola.
Selon son
général, Sidi Békaye Magassa, la fédération portera assistance aux 14 clubs
pour leur permettre de s’adapter au nouveau contexte. «La Fédération malienne
de football s’est inspirée de l’exemple des pays voisins qui nous ont dévancés
dans le professionnalisme. Nous allons essayer de démarrer avec quelque chose
de concret et correct et nous allons continuer à améliorer au fil des années,
annonce le dirigeant sportif. Nous allons accompagner les 14 clubs sur le plan
matériel et financier mais nous comptons également sur un accompagnement de
l’État pour la réussite du projet».
Mais si l’instance dirigeante du football
national assure les clubs de sa disponibilité à les aider financièrement, du
côté de la direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP),
on martèle que la question n’est pas à l’ordre du jour et que le ministère de
l’économie et des Finances ne prévoit aucun budget pour le championnat
national. Question : l’aide de la Fédération malienne de football
sera-t-elle suffisante pour mettre le projet sur de bons rails ? On peut
en douter, mais puisque l’instruction vient de la CAF, la Femafoot et les clubs
n’ont pas le choix.
Djeneba BAGAYOGO
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