
Le colonel Assimi Goïta avec le président du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, Ousmane Issoufi Maïga
«Le linge
sale se lave en famille», dit-on en Afrique. Conscient de cet apophtegme, le
président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a, dans son adresse à la
Nation, le 31 décembre 2023, décidé d’enclencher une dynamique d’appropriation
nationale du processus de paix en donnant toutes les chances à un Dialogue
direct inter-Maliens pour la paix et la réconciliation au Mali.
Cette
initiative présidentielle est d’autant plus salutaire que de nombreuses
décisions de réconciliation des autorités de notre pays se sont avérées
«inefficaces » et «infructueuses», notamment l’Accord de Tamanrasset du 6
janvier 1991, l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006, l’Accord pour la paix et la
réconciliation issu du processus d’Alger signé à Bamako le 15 mai et parachevé
le 20 juin 2015. «Ainsi, avons-nous décidé de créer les conditions d’un
dialogue entre les filles et les fils de notre peuple, conduit par eux-mêmes,
en vue de restaurer la paix, de consolider l’unité nationale et de raviver le
vivre-ensemble», justifie le chef de l’état quelques mois plus tard.
D’après
lui, ceci était d’une urgente nécessité, tant l’Accord pour la paix et la
réconciliation était devenu pour certains acteurs, un fonds de commerce et un
moyen de prolonger la souffrance de nos populations meurtries. C’est la
raison pour laquelle, les autorités de la Transition ont décidé, en toute
responsabilité, d’y mettre fin, déclare-t-il sans ambages.
En des
moments de son histoire récente, certaines personnes n’auraient pas parié sur
la possibilité pour notre pays de reconquérir ses terres, encore moins de
réconcilier ses enfants. «Oui, le Mali éternel a vacillé, mais il ne s’est pas
écroulé contrairement à certaines prédictions», se réjouit le président de la
Transition. En effet, le peuple malien, poursuit le colonel Assimi Goïta, doit
cela à son histoire millénaire, marquée par l’existence de grands empires et
royaumes qui ont réalisé un brassage socioculturel donnant naissance à des communautés
ayant toujours vécu en symbiose et dans la complémentarité.
Sur le
plan sociologique, nos ancêtres ont inventé des institutions et des relations
sociales qui ont créé l’harmonie et la solidarité entre les personnes et les
groupes. Parmi ces institutions, on peut citer la parenté à plaisanterie
(Sinagouya) qui est un véritable ciment social et qui crée des liens quasiment
sacrés entre différents groupes ethniques. Même au plus fort de la crise
multiforme que traverse notre pays, pendant que les services de l’État
s’étaient retirés de certaines localités, c’est le tissu social pétri de
solidarité et d’humanisme qui a permis aux populations de se supporter pour
mieux envisager l’avenir.
C’est pour
cette raison que les ennemis de notre pays ont essayé de créer la mésentente
entre nos populations pour les entrainer dans des conflits intracommunautaires
et intercommunautaires. C’est ainsi que plusieurs de nos communautés ont été
endeuillées par des meurtres de femmes, d’enfants et de vieilles personnes. Sans
oublier nos Forces de défense et de sécurité qui ont également payé un lourd
tribut. Cependant, grâce à la bravoure et au don de soi des Forces armées
maliennes (FAMa), notre État a recouvré son autorité sur l’ensemble du
territoire.
CHARTE
POUR LA PAIX- Dans la foulée de son initiative, le président de la Transition a
créé, à travers un décret, un Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens pour
la paix et la réconciliation. Dirigé par l’ancien Premier ministre Ousmane
Issoufi Maïga, ce Comité était chargé de la préparation et de l’organisation de
ce fora, dont l’objectif général était de contribuer à la restauration de la
paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. Pour ce faire,
le Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens a rencontré toutes les forces
vives du pays aux niveaux communal, régional et du District de Bamako, ainsi
qu’au niveau des ambassades et consulats. Le clou de ces assises a été
l’organisation de la phase nationale tenue du 6 au 10 mai dernier, dont
l’ouverture et la clôture ont été présidées par le chef de l’État. Au terme de
cette rencontre, d’importantes recommandations ont été adoptées dont l’une
porte sur l’élaboration d’une Charte pour la paix et la réconciliation
nationale.
Quelques
semaines plus tard, donnant corps à cette résolution, le président de la
Transition a, par décret, mis en place la Commission de rédaction de
l’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation dont la
présidence est confiée aussi à l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.
Aux termes de l’article 2 de ce décret, cette Commission est chargée
«d’élaborer l’avant-projet de texte de la Charte devant constituer le document
de référence pour toutes initiatives, actions et activités qui concourent à la
sécurité, à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale et au
vivre-ensemble au Mali». C’est dans ce sens qu’elle a initié une série de
rencontres avec les forces vives et envisage des entretiens individuels ou en
groupe avec des personnalités et personnes ressources. Une démarche qui répond
au souci majeur d’inclusivité exprimée par le chef de l’État dans
lequel tous les Maliens doivent se reconnaître dans l’esprit et la lettre
de leur Charte nationale.
«Toutes
les catégories socioprofessionnelles comme toutes les couches sociales doivent
se sentir concernées par la Charte nationale et doivent apporter leurs
contributions à son élaboration», invite l’ancien chef du gouvernement. Idem
pour la classe politique. En effet, la Charte souhaitée par le chef de l’État
vise à offrir aux Maliens un document de référence de portée nationale avec des
principes, des valeurs, des normes et des attitudes qui sont, par ailleurs,
l’épine dorsale des codes d’éthique et de déontologie respectifs.
Le président Goïta a ainsi compris que notre peuple a besoin des codes d’éthique et de déontologie qui guideront son comportement au quotidien, contribueront à la paix et faciliteront la réconciliation et la cohésion nationale. Pour Ousmane Issoufi Maïga, cette Charte doit consacrer les principes de solidarité, de justice sociale, de respect de la chose publique et de comportement au travail sans lesquels «aucune entreprise ne pourrait prospérer». En tout cas, le chef de l’État garde bon espoir qu’à l’issue de ce processus de paix, décidé et conduit par les Maliens eux-mêmes, sans ingérence extérieure, c’est un peuple réconcilié et rassuré qui exprimera à l’unisson sa confiance en l’avenir.
Bembablin DOUMBIA
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