Sommet pour la démocratie à Lusaka : Comment l'Afrique peut-elle améliorer ses partenariats ?

La problématique du partenariat de l’Afrique n’est pas une question uniquement d'argent, de dons, de promesses et d'engagements de soutien de ce qui semble, parfois, être une relation donateur-bénéficiaire, ont estimé des panélistes d’un atelier ouvert, lundi, à Lusaka, en Zambie

Publié mardi 28 mars 2023 à 10:52 , mis à jour mercredi 01 mai 2024 à 23:19
Sommet pour la démocratie à Lusaka : Comment l'Afrique peut-elle améliorer ses partenariats ?

Cet évènement de deux jours, les 27 et 28 mars 2023, parallèlement au 2ème Sommet pour la démocratie, porte sur la direction que l'Afrique doit imprimer à ses partenariats, compte tenu de « la pression croissante pour avoir une voix africaine plus forte, coordonnée et unifiée. »

Pour les intervenants au débat, des questions plus cruciales « sur l'établissement de l'agenda sont posées, de même que les éléments les plus importants concernant le multilatéralisme. »

« Les obstacles au partenariat de l’Afrique avec le reste du monde (notamment l’Europe) sont à caractère économique. Ces relations ont été basées sur des rapports économiques asymétriques », a analysé Ibrahima Kane, conseiller chargé de l’Union africaine (UA) à Open society Africa.

Pour lui, le cas de l’Afrique avec l’Europe est assez illustratif, parce « ce sont des relations beaucoup plus basées sur l’aide publique au développement que sur des relations commerciales et d’investissement ».

« Si vous voulez changer cette dynamique, vous devez en changer les mécanismes parce que les moteurs de l’aide ne sont pas ceux du commerce encore moins de l’investissement », a-t-il estimé.

Les appels récurrents amplifiés par les dirigeants africains, les universitaires, les militants, les économistes, les entrepreneurs, les politiciens et les citoyens ordinaires sont « pour une voix africaine plus audible. »

En plus de cela, pour M. Kane, les rapports de partenariat sont des relations entre anciens colonisés et leurs maitres, « avec, toujours, un lien de domination qui s’exprimait plus par l’aide que par le commerce et l’investissement », situation que l’Europe  « veut ainsi perpétuer. »

« Les Africains veulent, maintenant » que ces rapports changent mais ils n’investissent pas beaucoup dans les éléments qui sont liés au changement des rapports avec les autres », a-t-il regretté.

Des actions politiques collectives, coordonnées et opportunes sont importantes pour renforcer les partenariats de l’UA et consolider la position de l'Afrique sur la scène internationale.

En fin de compte, l'UA et ses États membres sont dans une position unique et opportune pour élaborer des stratégies et des moyens de renforcer leurs partenariats et d'amplifier une voix africaine coordonnée.

Les objectifs de ces discussions a Lusaka sont, entre autres, d’examiner les relations complexes (historiques, diplomatiques, économiques, politiques et de sécurité) que les États membres de l’UA entretiennent avec diverses puissances extérieures et acteurs mondiaux en vue d'identifier les défis et les opportunités pour aller de l'avant, examiner le rôle et la responsabilité des organes et institutions de l'UA dans la promotion de la voix mondiale de l'Afrique.

Ces discussions ont, aussi, pour but de présenter des recherches fondées sur des preuves et développer des approches pour renforcer les partenariats de l'Afrique avec la Chine, l'UE, Israël, la Russie et les États-Unis, etc. Et, également, de faciliter le dialogue entre l'UA, les décideurs politiques et les Organisations de la société civile (OSC) et les acteurs non étatiques.

C’est presqu’une nouveauté que des questions, comme le partenariat, « fraichement discutées à un sommet de l’UA soient partagées dans la foulée avec les OSC et, aussi, avec les Etats » Le silence des Etats, pour moi, est un silence embarrassant, parce que cela dénote qu’eux-mêmes se cherchent encore dans cette démarche-là, », souligne M. Kane

Selon lui, « ce genre de discussions peut aider à montrer qu’il y a d’autres idées, parce que toute cette discussion sur le partenariat a été faite  en vase clos. » « On n’a impliqué aucune organisation de la société civile. Cela a été discuté entre les Etats. Ils sont allés prendre des experts qui leur fait des études et ils les ont discutées à Addis-Abeba. », se dséole-t-il

L’idée, a Lusaka, « c’est d’ouvrir et de mettre cette stratégie-là à la portée de tout le monde mais, aussi, que les gens puissent la discuter, la critiquer pour qu’on puisse avancer. »

Une sorte de planche de salut que l’on tend… quand on sait que même des membres du Parlement panafricain disent n’avoir pas entendu parler de ette stratégie de partenariat

La société civile tente, « un tant soit peu, de montrer aux Etats qu’il y a une autre manière de faire lorsqu’il s’agit de question aussi importantes que la stratégie du partenariat. »

Cela a été la même chose s’agissant de l’Agenda 2063. « C’était entre les Etats. Même si nous trouvons que c’est un document important, il faut qu’on l’intériorise, qu’on s’en approprie, que ces éléments puissent, aussi, être pris en charge par les OSC », plaide M. Kane

« Vous savez, si on ne travaille pas à l’unisson pour mettre en oeuvre cet agenda, il ne pourra jamais se réaliser concrètement. Nous sommes, ici, dans une situation où on a toujours mis la charrue avant les bœufs », lâche-t-il. Les deux entités organisatrices de cette session sont Open Society–Africa et l'Institut d'études de sécurité.

Open society Africa est une entité régionale de Open Society Foundations et vise à approfondir la démocratie centrée sur les personnes, la gouvernance responsable et le développement inclusif en Afrique par le biais de subventions stratégiques, d'un pouvoir de mobilisation, d'investissements dans la production de connaissances africaines et d'un plaidoyer centré sur les personnes, sur la promotion de sociétés ouvertes, la gouvernance responsable, les droits de l'homme, le développement durable et les transitions climatiques justes en Afrique.

L'Institut d'études de sécurité (ISS) s'associe pour développer des connaissances et des compétences qui assurent l'avenir de l'Afrique. Son objectif est de renforcer la sécurité humaine comme moyen de parvenir à une paix et à une prospérité durables.

Grâce à ses réseaux et à son influence, l’ISS fournit une analyse opportune et crédible, une formation pratique et une assistance technique aux gouvernements et à la société civile. Cela favorise de meilleures politiques et pratiques, car les hauts fonctionnaires peuvent prendre des décisions éclairées sur la manière de relever les défis de la sécurité humaine en Afrique.

Envoyé spécial 

Moussa DIARRA

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