Kissima dit Bakissima Sylla, président du Conseil malien des chargeurs et Youssouf Traoré, président
du CMTR
Le réseau routier national se dégrade de manière spectaculaire. Selon les observateurs avertis, cette situation s’explique par la mauvaise qualité des infrastructures et les effets de la surcharge des véhicules. Une telle dégradation a des conséquences directes sur la sécurité des usagers et l’amortissement prématuré du matériel de transport. Qu’en pensent les professionnels du secteur des transports de l’application stricte des normes relatives aux gabarits, poids et charge à l’essieu? Notre équipe de reportage a rencontré des responsables des faîtières du secteur des transports.
Selon le président du Conseil malien des chargeurs, Kissima dit Bakissima Sylla, cette mesure s’inscrit dans une logique de gestion efficace des infrastructures. «En général, les autorités de notre pays prennent des décisions dans l’intérêt général. Certains peuvent les interpréter différemment, mais chaque mesure comporte des avantages et des inconvénients », reconnaît-il. Cependant, il met en avant les conséquences directes de la surcharge qui affectent le chargeur lui-même, le camion et surtout l’état des routes.
«Un camion conçu pour durer dix ans ne dépassera pas trois ans si la charge maximale à l’essieu est régulièrement dépassée. Et lorsque les routes se dégradent, les premiers à en subir les conséquences sont les opérateurs économiques. Un mauvais état des infrastructures routières ralentit les transports, augmente les coûts et expose les marchandises à des risques de détérioration ou de perte», analyse-t-il. Ainsi, cette réglementation vise avant tout la préservation des infrastructures routières, la sécurité des camions et la protection des chargeurs eux-mêmes, poursuit notre interlocuteur.
«Lorsque les routes sont impraticables, c’est toute la chaîne du transport qui est impactée. La surcharge accélère l’usure des véhicules, augmentant les frais d’entretien et réduisant leur durée de vie. L’État prend donc ces mesures non seulement pour préserver le réseau routier, mais aussi pour garantir des conditions de travail durables aux transporteurs et aux chargeurs», relève l’interviewé. Toutefois, il plaide pour des mesures d’accompagnement adaptées, notamment la suppression des tracasseries routières, le renouvellement du parc automobile avec des exonérations pour l’achat de nouveaux camions.
Il demande aussi d’accorder un délai aux propriétaires d’anciens véhicules pour leur mise en conformité, qui est une opération coûteuse. «Notre principale préoccupation, en tant que chargeurs, est que cette mesure n’ait pas un impact négatif sur le panier de la ménagère. C’est pourquoi, nous demandons des solutions d’accompagnement appropriées», affirme Kissima dit Bakissima Sylla. 2,5 mÈtres supplÉmentaires- La Fédération nationale des groupements professionnels du transport (Fenagroup) est la faîtière de plus d’une vingtaine de syndicats de transporteurs, de coopératives de transporteurs et de GIE de transporteurs.
L’organisation œuvre pour la préservation de l’intérêt des transporteurs et la conservation de l’infrastructure routière du Mali. De l’analyse d’un membre influent de cette fédération, qui a requit l’anonymat, cette nouvelle mesure du respect des normes relatives aux gabarits n’est que la mise en œuvre de l’application du règlement 14/2005/CM/UEMOA relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports de marchandises dans les États membres de l’Uemoa.
Sur l’application de la mesure, notre interlocuteur se veut formel: « Appliquer cette nouvelle mesure est salutaire et obligatoire pour préserver notre patrimoine routier. Le parc de véhicules du Mali est vieillissant. Nous vivons aussi depuis plus d’une décennie dans la guerre avec une conjoncture intenable. Ces facteurs impactent considérablement sur le secteur du transport», analyse notre source. De son avis, l’application de la nouvelle mesure suppose des mesures d’accompagnement, notamment le renouvellement du parc auto et une large sensibilisation auprès des professionnels du secteur. «La date du 1er avril 2025, fixée par le ministère des Transports et des Infrastructures nous paraît trop juste. Nous suggérons à notre département de tutelle de revoir la date d’application, en la ramenant à fin décembre 2025 ou au premier trimestre 2026», propose notre interlocuteur.
Par ailleurs, il estime que cette mesure aura des impacts certains sur l’activité du transport routier, l’économie du pays en général et par ricochet sur les prix de transport et des produits pour le consommateur final. «À ce jour, aucune disposition n’est prise par les transporteurs pour faire face à la situation avec une stratégie commune, bien vrai que les informations passent de temps en temps. La Fenagroup demande la tenue des états généraux du transport routier avant d’appliquer la mesure définitivement», plaide-t-il. De son côté, le président de Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, affirme que les transporteurs ne sont pas «opposés pour l’instant» à la nouvelle mesure, mais sollicitent de l’État des mesures d’accompagnement pour soulager les acteurs du secteur.
«On souhaite qu’on nous accorde la tolérance de 2,5 mètres supplémentaires sur les chariots de 14 m pour permettre aux transporteurs de rentrer dans les coûts d’exploitation du véhicule. Les calculs des coûts d’exploitation des véhicules sont faits déjà sur la base de certain nombre de tonnages qu’on doit transporter. Si on doit réduire ce tonnage, cela va refléter sur le rendement du véhicule», soutient notre interlocuteur, ajoutant que cette mesure est une disposition de l’Uemoa qui date de 2005, dont l’application avait commencé dans certains états membres.
«Il faut reconnaître que certains transporteurs des pays de l’hinterland ont dépassé les limites de longueur de véhicules. Ils sont allés jusqu’à 18m. Très généralement, ce sont des commerçants, importateurs ou des transporteurs pour leur compte propre. Ils veulent profiter au maximum pour rentabiliser. Au lieu d’un camion, ils prennent la charge de deux. C’est ce qui grève un peu leur bénéfice et au niveau de certains axes. Aussi au paiement des taxes, ils bénéficient des avantages», déplore Youssouf Traoré, ajoutant que cet incivisme a fait proliférer les hors gabarits dans notre pays.
Le président du CMTR confirme que sa structure a été associée à la réunion préparatoire de mise en application de cette mesure qui, selon lui, va non seulement permettre de préserver le réseau routier, mais de rentabiliser nos véhicules. «La surcharge extrême est un problème pour les véhicules. Et l’État aussi doit faire un travail pédagogique auprès des opérateurs économiques pour les amener à accepter et à abandonner la surcharge. Autrement dit, on ne doit pas utiliser dans un premier temps la force», clame Youssouf Traoré, qui trouve également que le délai du 31 mars sera trop juste.
Babba COULIBALY
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