PostMoney : Le numérique donne des ailes à la poste du Mali

Avec cette solution de transfert d’argent et de paiement de factures, ses dirigeants ont fait le pari de faire du digital une opportunité pour cette entreprise publique qui a vu nombre de ses activités fortement impactées par l’évolution technologique

Publié jeudi 30 mars 2023 à 05:46
PostMoney : Le numérique donne des ailes à la poste du Mali

Ibrahima Haïdara, président directeur général (PDG) de la Poste du Mali

 

 

Les Postes sont entrées dans une nouvelle ère, en raison à la fois des mutations profondes qu’elles subissent et surtout de l’évolution extraordinaire de leur environnement impacté par la forte présence de l’outil digital. Aujourd’hui, le secteur postal est confronté à l’ouverture du marché à la concurrence doit s’ajuster pour s’adapter à la mutation fulgurante imposée par le numérique.

Instrument basique de souveraineté, la Poste du Mali est aujourd’hui en plein chantier de relance, à travers des innovations numériques. La présentation de l’application «PostMoney», en décembre dernier à l’occasion des festivités du 150è anniversaire de la Poste du Mali, en est la parfaitement illustration.

À ce sujet, le président directeur général (PDG) de la Poste du Mali précise que «PostMoney» est une solution de transfert d’argent et de paiement de factures. «Elle a été développée dans le cadre de la restructuration des offres de services financiers. Et fait partie des innovations que la Poste est en train de faire pour s’adapter aux besoins des citoyens», explique Ibrahima Haïdara.

Selon notre interlocuteur, au tout début, la Poste assumait les services financiers. «La Poste a été le service qui a toujours incarné le transfert classique d’argent au Mali, à travers les mandats ordinaires. Avec l’évolution numérique, des solutions de substitutions sont arrivées sur le marché», rappelle-t-il. Il a fallu du temps à la Poste pour comprendre que le numérique est plus une opportunité qu’une menace.


C’est ce qui explique le retard que la Poste a pris, déplore le PDG qui souligne également l’impact du retrait des services financiers (chèques et comptes postaux), parties essentielles permettant à la Poste de vivre économiquement de son activité. «Aujourd’hui, nous avons su et nous essayons d’utiliser le numérique comme une opportunité, adapter nos solutions aux besoins de nos concitoyens», assure Ibrahima Haïdara.

À travers la solution numérique PostMoney, la Poste attend donner l’opportunité aux concitoyens de faire des transferts même à l’international sans forcément être client d’un opérateur. «Notre solution n’est pas liée à un opérateur. Elle fonctionne sur l’ensemble des opérateurs. L’une de ses spécificités, c’est qu’elle est utilisable sans Internet à travers le code USSD (ndlr : Unstructured supplementary service data ou Données de service supplémentaires non structurées) et permettra de faire des transferts dans plus de 100 pays à travers le monde», commente le PDG.

 

500 tests effectués- Le patron de la Poste est convaincu que cette solution permettra de redynamiser les activités dans les bureaux postaux, mais aussi de consolider l’emploi au niveau de sa structure. Mieux, cette application permettra à l’institution postale de jouer son rôle moteur d’inclusion financière au Mali. «L’application PostMoney est en phase test pour mieux l’adapter aux besoins réels des concitoyens. En prélude à son lancement officiel, un échantillon de 500 personnes est en train de tester l’application», révèle Ibrahima Haïdara.

L’application respectera la souveraineté numérique de notre pays, puisque les données seront générées et stockées au Mali. «Nous sommes en train de travailler avec la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD) pour que l’ensemble des données générées puissent être stockées sur des serveurs gérés par une entreprise publique malienne. Cela pour avoir une certaine garantie et sécurité autour des donné», assure le PDG.

Aussi, la Poste veut-elle jouer pleinement son rôle de premier contact du citoyen avec l’administration publique. «Nous sommes un service de perception, donc on peut encaisser de l’argent pour n’importe quel service de l’État (public, parapublic  ou privé) et le reverser à ces entités. Le cachet de la Poste fait foi, c’est-à-dire que lorsque le citoyen fait sa demande à partir d’un bureau de Poste, l’administration considère que sa demande a été déposée dans le service concerné. C’est pour créer l’équilibre et l’équité entre les citoyens et l’inclusion sociale dans notre pays», assure explique Ibrahima Haïdara.

«En tant qu’opérateur véritablement reconnu par l’État et agissant à ce titre, la Poste peut servir de centre de commande d’actes administratifs ou tout autre document qui peut aider les citoyens à gagner du temps et à économiser sur ses ressources», certifiait le directeur du département des postes à l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP). Idrissa Ly intervenait en marge de la Journée mondiale de la poste.

Et toutes les dispositions sont prises pour se conformer à la réglementation. Aujourd’hui, assure Ibrahima Haïdara, notre l’application est techniquement prête. Pour son opérationnalisation « nous avons entamé des procédures au niveau des régulateurs : la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes», révèle-t-il. Assurant que ces démarches se poursuivent normalement, le patron de la Poste du Mali promet que l’application sera fonctionnelle très prochainement.

 

Babba COULIBALY

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