Militaires à la barre (suite et fin) : Peines proportionnelles à l’acte

Ils étaient suspectés de violation de consignes militaires, détournement d’armes et de minutions de guerre et recel

Publié mardi 18 janvier 2022 à 07:14
Militaires à la barre (suite et fin) : Peines proportionnelles à l’acte

Les débats ont permis de savoir que les principaux auteurs étaient les adjudants-chefs Moussa Traoré, Boubacar Coulibaly et le sergent Sékou Sacko. Dans sa réquisition, le ministère public est revenu sur les faits tels qu’ils s’étaient produits. Les débats selon lui, ont élucidé les faits. Le parquet a indiqué qu’excepté l’adjudant-chef Boubacar Coulibaly, tous les autres inculpés ont reconnu les actes à toutes les étapes de la procédure.

Le parquet a ensuite fait la part des choses dans la commission du forfait. Pour l’avocat général, l’adjudant-chef Moussa Traoré a violé les consignes militaires dans sa gestion du magasin ce qui lui a poussé à détourner les armes. Et que les nommés Sékou Sacko et Boubacar Coulibaly se sont rendus complices des faits de détournement des armes et recel. «Moussa est le cerveau. Les faits ont démontré qu’il a vendu à Moulaye Haïdara trois fusils mitraillettes (FM) avec la complicité de Sékou et de Boubacar», a fait savoir le parquet ajoutant que cela suffisait pour asseoir sa culpabilité.

Le défenseur des citoyens est allé jusqu’à dire que le magasinier distribuait les armes comme des petits-pains profitant de la légèreté de la hiérarchie. Mieux encore se référant à leur mode opératoire, le magistrat débout enchainera que le trio de militaires n’a pas détourné que des armes mais également des explosifs. Ces complices, a-t-il pensé, sont plus dangereux que lui, «ils démarchaient les clients moyennant une commission.

Mieux, ils choisissaient eux-mêmes les armes à vendre, d’où le fait que des paramilitaires se retrouvent mêlés dans cette affaire. Leur détournement a dépassé Kayes pour couvrir tout le Mali». Pour lui, ils sont tous coupables des faits de violation de consignes militaires, de détournement et complicité, de recel et de détention illégale d’armes de guerre. «Si l’armée a une plaie aujourd’hui, c’est que ce sont des militaires qui détournent nos armes pour les revendre à nos ennemis», a-t-il déclaré.

En fin de plaidoirie, il a requis au Tribunal d’être indulgent à l’endroit des paramilitaires, à condamner les commerçants à la peine exemplaire et les militaires auteurs au maximum de la peine conformément au code de justice militaire. Comme il fallait s’y attendre, la défense n’était pas de cet avis. Elle a, à l’unanimité, déploré la violation des droits des accusés tout en demandant l’annulation de la procédure. Par ailleurs, dans leurs plaidoiries, les conseils ont plus ou moins plaidé coupable en sollicitant la clémence du tribunal par de larges circonstances atténuantes. Le conseil de l’adjudant-chef Moussa Traoré a joué la stratégie des services rendus à la nation par son client avant de solliciter la clémence du tribunal. Les conseils de ces co-accusés sont allés dans le même sens excepté celui de l’adjudant-chef Boubacar Coulibaly qui a plaidé non coupable pour n’avoir possédé aucune arme encore moins la vendre.

Après délibération, le Tribunal a rendu son délibéré permettant ainsi de fixer les 17 prévenus cités dans le dossier sur leur sort. Le principal auteur, l’adjudant-chef Moussa Traoré a écopé de cinq ans d’emprisonnement ferme. Trois ans de prison ferme ont été requis pour les nommés Sékou Sacko et Boubacar Coulibaly. Leur client principal Moulaye Haïdara, ainsi que Abdoul Diallo et Hama Bah ont été condamnés à un an avec sursis. Deux des accusés dont l’adjudant Hady Sow et l’adjudant-chef Cheick Sidi Bengalmy ont été acquittés.

Le nommé Jahani Mohamed Maouloud qui était absent au procès, s’en est sorti avec une année de prison ferme avec un mandat d’arrêt à l’audience. Les accusés restants ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis. Les prévenus doivent collectivement payer au titre de dommages et intérêts 7 millions de Fcfa comme dommages-intérêts à la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées.

Tamba CAMARA

Lire aussi : Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion sociale : L’Onapuma termine en beauté la célébration

Les pupilles du Mali et du Sénégal ont rendu visite au coordonnateur des chefs de quartiers du District. Ce dernier leur a prodigué des conseils utiles.

Lire aussi : Mopti : la résilience communautaire récompensée par la labellisation des «Communautés favorables aux Pratiques Familiales Essentielles»

À Mopti, la cérémonie de labellisation des «Communautés favorables aux Pratiques familiales essentielles (PFE)» a consacré les efforts conjoints de l’Unicef, du gouvernement malien, de la Banque mondiale et de l’ONG CIAUD Canada. Dans une région marquée par l’insécurité et la préca.

Lire aussi : La solidarité à la malienne

Des bonnes volontés offrent gratuitement de l’eau aux usagers.

Lire aussi : Participation aux évènements sociaux : La Pénurie de carburant met les Bamakois à rude épreuve

La crise de carburant a contraint les habitants de la capitale à revoir leur copie en termes de participation aux événements sociaux (mariages, baptêmes et décès). Les autorités multiplient les initiatives pour que la situation revienne à la normale.

Lire aussi : Distribution de carburant : Les Ministres AG ILLYENE et DAFFE auprès des citoyens

Le ministre de la Communication, de l'Economie numérique et de la Modernisation de l'Administration, M. Alhamdou AG ILLYENE et son collègue chargé de la Culture, M. Mamou DAFFE se sont rendus samedi 1er novembre 2025, dans une station service près du monument Kwame Nkrumah pour constater l'éta.

Lire aussi : La circulation à Bamako : Un retour progressif à la normale

-.

Les articles de l'auteur

Kayes : La police interpelle des vendeurs de charogne

Les éléments du commissariat de la Régie chemins de fer de Kayes avec à leur tête le commissaire principal Mohamed B. Koumaré, ont récemment mis hors d’état de nuire quatre individus qui s’apprêtaient à mettre sur le marché de la viande de bœuf impropre à la consommation..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 21 octobre 2025 à 08:05

Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 09:48

Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:07

«Le sommet de la bravoure de Drahamane Diarra» : Une œuvre inspirante

Le livre du Colonel-major à la retraite Drahamane Diarra est intitulé : «Le sommet de la bravoure». L’ouvrage édité et publié en août dernier par la maison d’édition «ÉDIS» a été présenté au grand public, hier à l’amphithéâtre Thierno Bocar de la Bibliothèque nationale..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:04

Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de certains secteurs de Sabalibougou, les motocyclistes en particulier..

Par Tamba CAMARA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 07:50

Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:29

«Modibo Keïta, le lion de Bamako» : Un ouvrage inspiré de l’existence du père de la Nation

Le récit historique de l’avocat, Lury Nkouessom, redonne chair au père de la nation derrière son personnage historique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 08:05

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner