
La tortue représentait la grandeur dans les empires anciens
Les
tortues terrestres du Mali, souvent méconnues, sont en train de devenir un
sujet d’importance croissante dans le domaine de la conservation de la
biodiversité. Ces créatures fascinantes jouent un rôle crucial dans l’équilibre
des écosystèmes. Mieux, «elles sont d’excellentes alliées pour les agriculteurs
pour la fertilisation des sols», témoigne O. Soumaré, un producteur de melons,
de concombres et de pastèques bio dans le village de Diogare (Kati).
Cet
agriculteur possède une trentaine de tortues terrestres sur un hectare. Ce qui
n’est qu’un début, une phase test pour notre paysan qui enregistre déjà des
résultats forts appréciables. «Leurs déplacements réguliers dans les champs
aident à aérer et à fertiliser le sol, car ils piétinent les petites herbes et
les mangent, favorisant ainsi la croissance des cultures. Et leurs excréments,
riches en éléments nutritifs, agissent comme un engrais naturel, réduisant la
dépendance aux produits chimiques et favorisant des pratiques agricoles
durables», analyse-t-il.
Selon
un récent rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature
(UICN), les tortues terrestres du Mali sont confrontées à de multiples menaces,
notamment la perte d’habitat due à l’expansion humaine, la fragmentation des
populations et le trafic illégal d’animaux sauvages. Un expert en conservation
de la faune au Mali, qui a requis l’anonymat, souligne l’importance cruciale de
préserver l’habitat naturel des tortues terrestres pour assurer leur survie à
long terme. «La dégradation de leur habitat est l’une des principales menaces
pesant sur ces espèces», explique-t-il. Et d’ajouter : «En protégeant les
zones de reproduction et en sensibilisant les communautés locales à
l’importance de la conservation, nous pouvons inverser cette tendance.»
La Ferme Kledu est, depuis des années, dans cette dynamique de sauvegarde de l’espèce. L’on y retrouve à peu près 9.000 tortues. Moussa Balla Coulibaly, responsable commercial de cette Ferme, évoque avec fierté la détermination de son entreprise de contribuer à la sauvegarde de cette espèce dont la survie est menacée au Mali et dans le monde en général. «On a créé un cadre pour la réintroduction de ces tortues dans leur milieux naturel», dit-il.
POUVOIRS
THÉRAPEUTIQUES- Seydou Banou, qui appartient à une famille d’éleveurs de
tortues terrestres sur plusieurs générations, est lui aussi préoccupé par le
sort des tortues terrestres. À Yirimadio, quartier périphérique de la capitale,
il en élève une centaine. Mais au-delà de la passion, l’activité est surtout
pour lui un moyen de se faire de l’argent. Il vend les tortues mais aussi leurs
œufs. «La tête, la carapace et les œufs de la tortue sont prisés pour leurs
effets thérapeutiques.
Ils guérissent le cancer, l’ulcère gastrique, l’asthme,
l’impuissance sexuelle chez les hommes, certaines maladies des yeux et
protègent contre le maraboutage», nous apprend Seydou Banou. En plus,
poursuit-il, la tortue représente la grandeur et dans les empires anciens,
chaque famille en avait. Et aujourd’hui encore, l’on prête à la tortue le
pouvoir de renforcer l’unité et la cohésion dans une famille.
C’est
pour les pouvoirs thérapeutiques de la tortue terrestre que Mariam Tomota,
cadre dans une organisation non gouvernementale de la place, a décidé de s’en
offrir. «J’en ai deux à domicile. J’ai appris que la tortue débarrasse l’air de
son impureté pour les asthmatiques. Mon fils en souffrait», confie la mère de
famille.
Bréma
Bocar Emmanuel Traoré dit Bri est aussi un passionné de l’élevage des tortues
terrestres depuis 2011 à Sirakoro Neguetana et à Niono. Il a un champ de 15
hectares où il élève les tortues avec une prévision annuelle de 28.000 œufs.
Dans son champ, il a des manguiers et des orangers. Et rien que pour nourrir
ses tortues, il cultive de la pastèque, du haricot, des citrouilles... Bréma
Bocar Emmanuel Traoré dit Bri vend ses tortues au Mali et à l’international.
Classée
parmi les espèces protégées au Mali, il n’est permis de tuer une tortue que
pour des raisons exclusivement thérapeutiques. La vitesse à laquelle ces
créatures fragiles disparaissent de notre écosystème, a amené les autorités et
les organisations de conservation à intensifier les efforts pour leur
protection.
L’Ong
Conservation Mali, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l’environnement
(PNUE), a lancé un projet de sensibilisation visant à informer les populations
locales sur l’importance écologique de ces reptiles et les mesures à prendre
pour les protéger. De plus, des programmes de recherche sont en cours pour
mieux comprendre la biologie et l’écologie des tortues, afin d’orienter les
stratégies de conservation.
Selon un agent du Parc zoologique de Bamako qui a voulu garder l’anonymat, l’élevage en captivité peut contribuer à la conservation des espèces menacées et permettre aux enfants de les connaître. «J’assiste souvent à l’euphorie des enfants devant la cage des tortues, car ce sont des animaux présents dans les dessins animés et le parc donne l’opportunité de les voir en vrai», témoigne notre interlocuteur.
Anta CISSÉ
Le Palais de la culture a abrité, vendredi dernier, la 1ère édition de la Journée mondiale de la Tortue. Célébrée dans notre pays à l’initiative de Mme Keïta Ouleymatou Sidibé, cette journée a pour objectif de préserver les tortues, ainsi que d’autres espèces en voie de disparition..
Il faut débourser entre 30.000 et 175.000 Fcfa pour une paire de tortues. Tandis qu’un seul œuf coûte 5.000 Fcfa. Ce reptile herbivore fait partie des espèces protégées au Mali.
L’Abattoir frigorifique de Sabalibougou (AFS), spécialisé dans l’abattage et le transport de la viande, est doté d’une technologie de pointe. Elle dispose de trois camions frigorifiques et d’une chambre froide conforme aux normes de santé publique.
La digitalisation des processus du Mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés (Meref-SFD) connaît des avancées importantes..
La 2è session du comité de pilotage du Recensement général agricole (RGA) s’est tenue, vendredi dernier au ministère de l’Élevage et de la Pêche..
À Bamako, un phénomène intrigant semble se confirmer : un «dress code chic» spécialement réservé aux enterrements. Discret, élégant, mais toujours parfaitement calculé, ce style vestimentaire s’est imposé chez certaines grandes dames de la capitale, et il suit des règles bien précise.