Dans cette interview qu’il nous a accordée, le maire de la Commune urbaine de Kidal, Arbacane Ag Abzayack fait le point de la situation sécuritaire, du retour de l’Administration et des services sociaux de base. Il parle aussi de la rentrée scolaire, de l’économie locale, des défis et perspectives pour la région
L’Essor :
Depuis le 14 novembre 2023, l’Armée malienne a triomphalement récupéré Kidal.
Une année après, comment se présente la situation sécuritaire dans la région ?
Arbacane
Ag Abzayack : De façon globale, la sécurité revient petit à petit. Mais,
on ne peut s’empêcher de dire qu’il y a l’insécurité résiduelle.
On a des problèmes sur nos routes. Ce sont des
actes de banditisme et non du terrorisme. Il s’agit des gens qui brigandent et
coupent nos routes. C’est ce genre d’insécurité qu’on a aujourd’hui à
l’intérieur de la région. Sur la frontière, il y a l’embargo que nous font
subir les groupes armés terroristes. Mais dans les centres urbains, il n’y a
pas de problèmes. Tout le monde vaque librement à ses affaires. Les gens
travaillent, c’est valable pour Kidal, Tessalit, Aguelhoc…
L’Essor :
Après le retour de l’Armée, il y a eu la nomination d’un gouverneur. Comment se
déroule le processus de retour de l’administration et des services sociaux de
base ?
Arbacane
Ag Abzayack : L’administration est de retour, le cabinet du gouverneur est
au complet. Les services sociaux de base, en dehors des financiers qui sont à
Bamako, sont là et opérationnels. Pour la santé, l’éducation, l’hydraulique, il
n’y a pas de problèmes. Il y a la Société malienne de gestion de l’eau potable
(Somagep) qui est en train de redonner l’eau à la ville et l’énergie fournie
par la Société énergie du Mali (EDM-SA) s’améliore.
L’Essor :
Les autorités de la Transition sont à pied d’œuvre pour que la Région de Kidal
retrouve sa quiétude d’antan. Quelles sont les principales difficultés
auxquelles les populations sont confrontées et vous-mêmes en tant qu’autorité
municipale ?
Arbacane
Ag Abzayack : Les difficultés sont celles d’une région qui sort de 10 ans
d’occupation et d’absence de l’État. On ne peut pas tout faire en un an. On ne
peut pas résoudre en une année, tous les problèmes causés en 10 ans. Pour le
moment, le grand problème qu’on a, c’est l’insécurité sur les routes. Parce que
notre débouché, c’est Gao. Donc, si les populations, les transporteurs, les
commerçants ne peuvent pas circuler normalement, cela crée des problèmes. C’est
notre plus grande préoccupation. Mais, nous sommes en train de surmonter
petit-à-petit ces problèmes.
L’Essor :
La rentrée scolaire a eu lieu le lundi 4 novembre dernier. Comment s’est-elle
passée à Kidal ?
Arbacane
Ag Abzayack : Le gouverneur, le Général de division Alhadji Ag Gamou, a
fait le tour de toutes les écoles avec les maires et les autorités scolaires.
Les écoles ont repris normalement le 4 novembre à Kidal comme partout au Mali.
Maintenant, on a des problèmes d’enseignants comme l’a dit le gouverneur dans
son adresse aux responsables de l’éducation. Certains enseignants ne veulent
pas rejoindre leurs postes. Mais les choses commencent à aller, car
quelques-uns sont arrivés. Le besoin qui avait été exprimé était de 96
enseignants pour les écoles de Kidal, Aguelhoc, Tessalit et Anéfis. Sur ce
point, des efforts sont en train d’être faits. La rentrée a eu lieu, mais, il y
a des centres où l’État n’est pas encore présent.
L’Essor :
Aujourd’hui, quels sont les principaux secteurs ou activités qui font tourner
l’économie locale avec le retour de l’Armée et de l’administration ?
Arbacane
Ag Abzayack : L’économie de la Région de Kidal a toujours été
essentiellement basée sur l’élevage. Cela continue. Le commerce apporte ce
qu’il apporte. Et le petit commerce aussi dans la ville. Pour le moment, la
région est en train de renaître de ses cendres. On ne peut pas parler
d’économie à grande échelle comme c’était le cas en 2010 ou 2011. Beaucoup de
gens qui étaient partis commencent à revenir petit-à-petit. Il y a beaucoup de
contingences. On ne sait plus à qui se fier. Sur les routes, ça ne va pas, le
banditisme est là. Mais comme le dit l’adage, petit-à-petit, l’oiseau fait son
nid.
L’Essor :
Il est certain qu’il existe des défis à surmonter. Vu la présence de l’Armée et
le retour progressif de l’administration, quelles sont les perspectives pour la
région ?
Arbacane
Ag Abzayack : Je pense que ça va aller. Les conditions et la situation
vont s’améliorer d’une manière ou d’une autre. Les autorités de la Transition
sont en train de mettre le paquet parce que récupérer Kidal n’est pas une fin
en soi. Il faut que Kidal reflète la République. C’est cela notre souci. C’est
pour cela qu’on travaille et qu’on est tous les jours en train de sensibiliser
les populations pour leur dire que Kidal, c’est le Mali et le Mali, c’est
Kidal. Je crois que chacun de nous doit apporter sa pierre pour qu’il en soit
ainsi.
L’Essor :
Avez-vous un message pour les populations de Kidal ?
Arbacane Ag Abzayack : Nous appelons d’abord les populations à soutenir les autorités de la Transition. Le 11 novembre, on vient de fêter la Journée nationale des légitimités traditionnelles. Elles nous ont mandaté pour demander à notre gouverneur de solliciter la candidature du Général d’armée Assimi Goïta à l’élection présidentielle. Cela veut dire que les populations sont vraiment engagées pour la construction du nouveau Mali. Les populations ont une certaine confiance aux autorités actuelles qui n’existait pas avant. Donc, notre souci d’abord, c’est de les appeler à soutenir les autorités au niveau régional et national pour que les efforts qui sont entrepris puissent atteindre les objectifs escomptés.
Propos recueillis par
Dieudonné DIAMA
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