
Vaste pays continental situé au milieu de la sous-région
ouest-africaine, le Mali est un véritable miracle de la nature. Sa partie désertique
qui s’étend du centre à l’extrême nord (2/3 du territoire national) et le Sud
qui concentre l’essentiel du couvert végétal, regorgent d’immenses ressources
naturelles composées de flore, de faune et de cours d’eau, dont le plus
important est le fleuve Niger.
Son delta intérieur abrite une biodiversité
extraordinaire. Ses terres très fertiles et inondables par endroits, se prêtent
aux cultures de toutes sortes (céréales sèches, légumineuses, arbres fruitiers
et fourrage).
Le couvert végétal se caractérise par des forêts classées, dont
la superficie totale dépasse 1,3 million d’hectares, les aires protégées
(boucle du Baoulé) à cheval sur le Cercle de Kolokani et la Région de Kita,
habitat des plus grands fauves d’Afrique, les chimpanzés et d’une grande variété
de faune sauvage. Au nord-est, on y trouve des oasis paradisiaques et des espèces
de faunes qui concourent à rendre la zone écologiquement magnifique. À la
faveur des sécheresses récurrentes qu’a connues le pays depuis les années
1970-80, ces ressources ont subi de fortes pressions humaines.
Mais, c’est au cours des 10 dernières années qu’on a assisté
à une dégradation sans précédent des terres, à cause de la destruction massive
de la couverture végétale, l’érosion des sols et les pratiques non durables,
telles que mise en évidence par l’évaluation des organismes de l’ONU. Ces
facteurs émanent du changement climatique, de la démographie et des diverses
conséquences de la mondialisation. Au niveau des écosystèmes naturels, l’état
des ressources forestières est alarmant.
En une décennie, le Mali a perdu 15%
de son couvert végétal. Cela est dû à l’absence de surveillance et à
l’accroissement des besoins des populations en crise, note la mission d’évaluation.
La superficie des pâturages qui a connu une augmentation avec 35 millions
d’hectares, a perdu 40% de sa surface à cause des incendies. Les sécheresses
qui en découlent, ont mis à mal la sécurité alimentaire du pays.
La pratique
dominante de l’agriculture fluviale couplée des conditions climatiques extrêmes,
contribue à une baisse de rendement importante de plusieurs cultures (maïs,
mil, sorgho). Ceci représente un risque considérable pour la sécurité
alimentaire des populations, prévient le rapport. Autrefois légion, la plupart
des grands mammifères ont disparu suite au braconnage, à la compétition avec l’élevage
et à la conversion de leur habitat en hameaux de cultures ou de pêche, qui se
transforment souvent en village.
Dans le cadre de la préservation du patrimoine hydrique, le
constat est amer. Les cours d’eau sont fortement pollués par les activités
agricoles, industrielles et énergétiques. En particulier, le secteur de
l’industrie utilise beaucoup d’eau et rejette dans la nature, des eaux usées
(souvent chargées de déchets dangereux), généralement sans traitement. Les
infrastructures d’assainissement sont insignifiantes dans un contexte
d’urbanisation galopante et anarchique.
L’extraction minière, qui est une
activité économique dynamique dans le pays, cause des dégâts incommensurables à
l’environnement, allant de la déforestation à la perte des terres cultivables,
en passant par la pollution des cours d’eau et la modification de leur
hydraulicité, selon l’enquête. L’utilisation massive de produits chimiques
dangereux comme le mercure et le cyanure dans l’exploitation minière
artisanale, est une préoccupation particulière, tant pour la santé physique des
communautés que pour les écosystèmes.
En outre, la dégradation de la situation sécuritaire a négativement impacté l’environnement et la gestion des ressources naturelles. L’état de droit s’est affaibli, ainsi que l’application du cadre règlementaire de gestion des ressources naturelles. L’exploitation anarchique des ressources s’est accentuée. Les populations rurales n’ont pas accès aux terres agricoles et aux ressources dans les zones contrôlées par les groupes armées. La chaîne de valeur des produits économiques est bloquée par l’usurpation des moyens de transport et le contrôle des axes routiers par les bandits armés.
RESSOURCES INSUFFISANTES- Malgré la richesse du cadre politique,
administratif et institutionnel en place, l’évaluation environnementale intégrée
du Mali (EEI) relève que les ressources pour assurer la mise en œuvre des
actions prioritaires en termes d’environnement, de changement climatique, de
promotion de la diversité biologique et l’approfondissement des liens entre
environnement, pauvreté et développement durable, restent insuffisantes.
Elle a
observé d’importantes lacunes dans l’accessibilité, la disponibilité, la
couverture spatiale des données et l’échelle de collecte des données
environnementales et climatiques au Mali.
Selon l’EEI, l’insécurité dans le
Centre et au nord du pays est l’une des raisons qui expliquent ces lacunes.
Mais, les services responsables souffrent également du manque de ressources humaines
et de moyens techniques, pour couvrir l’ensemble du territoire. «C’est pour
toutes ces raisons que l’État du Mali doit agir au plus vite, avant qu’il ne
soit trop tard», lance Alain Noudehou, représentant-résident du Système des
Nations-unies au Mali et représentant spécial adjoint du secrétaire général de
l’ONU pour le Mali.
En réagissant à ces préoccupations des enquêteurs de l’ONU,
le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement
durable, Modibo Koné dit : «Face à ces menaces multiples et diverses, nous
sommes résolus à assumer nos responsabilités de manière déterminante». Il
affirme que l’intégration de l’environnement dans la planification du développement
est désormais un impératif national, pour la survie de nos écosystèmes.
Le Mali
a toujours montré son engagement dans la défense de l’environnement, depuis le
Sommet mondial de la terre en 1992 à Rio (Brésil), en ratifiant plusieurs
accords internationaux sur l’environnement dont la Convention sur la diversité
biologique, la Convention-cadre des Nations-unies sur le changement climatique
et la Convention des Nations-unies sur la lutte contre la désertification.
Pour renforcer cet engagement, notre pays a inscrit dans le
préambule de sa Constitution du 25 février 1992 en ces termes : «Le peuple
souverain du Mali s’engage à assurer l’amélioration de la qualité de vie, la
protection de l’environnement et du patrimoine culturel». Dans son article 15,
elle dispose que toute personne a droit à un environnement sain. La protection,
la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un
devoir pour tous et pour l’État.
Cependant, reconnaît le ministre, ce
diagnostic de l’environnement et de l’état des ressources naturelles au Mali, a
mis en évidence la nécessité de répondre à un certain nombre de défis majeurs
de développement, liés à l’environnement. Pour y faire face, l’État a élaboré
en 2018, trois nouveaux décrets sur la sauvegarde de l’environnement. Ils
portent sur l’étude d’impact environnemental et social, l’audit environnemental
et l’évaluation environnementale stratégique.
Le caractère transversal de la gestion de l’environnement
implique une recherche permanente de synergie, de cohérence et la mise en place
de cadres de concertations et d’harmonisation des approches et méthodes
d’intervention, entre les acteurs aux niveaux national, régional et local,
estime le chef du département en charge de la question. Une telle ambition
passe nécessairement par des dispositions de renforcement des capacités nationales.
Ce qui amène les autorités à adhérer aux recommandations de l’EEI. Pour
inverser la courbe, notre pays convient avec la communauté internationale à
travers ce rapport, d’appuyer la mise en œuvre des priorités stratégiques à
travers le renforcement de la gouvernance environnementale et l’appui au développement
institutionnel, le renforcement des capacités institutionnelles et politiques à
tous les niveaux, en particulier local.
L’État doit centraliser la gestion et le partage des informations et données environnementales, accélérer la gestion des impacts environnementaux de l’urbanisation et renforcer la capacité de l’État à assumer ses responsabilités de contrôle et de suivi du secteur minier.
Cheick Amadou DIA
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