Mali-Banque mondiale : L’heure du diagnostic du portefeuille et du dialogue franc

L’institution financière mondiale est venue s’enquérir des préoccupations du gouvernement malien dans la conduite de ses actions de développement de façon générale, et proposer des pistes de solutions à la crise économique couplée à la crise politico-sécuritaire qui secoue notre pays depuis quelques années.

Publié vendredi 18 avril 2025 à 07:31
Mali-Banque mondiale : L’heure du diagnostic du portefeuille et du dialogue franc

C’est en substance ce qui ressort des propos du directeur général et chef de l’administration du Groupe de la Banque mondiale, Wencai Zhang, lors de sa rencontre, hier, avec le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga. C’était en présence du ministre de l’Économie et de Finances, Alousséni Sanou et de la représentante-Pays de la Banque mondiale au Mali, Mme Clara de Souza.

Le voyage au Mali de ce haut responsable a pour objectif principal de faire l’état des lieux des relations entre notre pays et son institution, mais aussi d’échanger avec les autorités compétentes sur la marche de leur partenariat et la conduite à suivre pour l’avenir. Avec un financement global estimé à de 1.796 milliards de dollars à nos jours, la Banque mondiale reste le premier partenaire stratégique du Mali en termes de développement humain, a rappelé le ministre Alousséni Sanou.

Avant la présente rencontre, la délégation hôte a assisté au lancement du document descriptif de la Vision 2063 du gouvernement malien. Une vision à laquelle adhère parfaitement l’institution de Bretton Woods, la priorité étant réservée à l’énergie, l’agriculture et le numérique. À cet égard, le ministre Sanou a demandé une plus grande souplesse des procédures de décaissement et un appui budgétaire qui est suspendu depuis 2020, pour favoriser la réalisation d’infrastructures dans les zones difficiles.

 Avec les bons résultats engrangés par le Mali en matière de gestion budgétaire avec une croissance économique estimée à 5%, le ministre Sanou a tout de même déploré les difficultés de mobilisation des ressources dans le cadre des contrats financiers avec la Banque mondiale, surtout en matière de réalisation des infrastructures routières comme la réhabilitation de la route Sévaré-Gao.

«L’objectif de ma venue ici est d’apprendre de vous et vous écouter sur l’avenir de notre relation», a répondu le chef de la mission de la Banque mondiale. L’illustration de la bonne santé de ce partenariat est l’annonce d’un portefeuille de 1,8 milliard de dollars pour 11 projets nationaux et 8 projets régionaux. À travers sa société financière, la Banque va injecter 125 milliards de dollars et 18 transactions financières au cours des prochaines années, dont 2 milliards de dollars de portefeuille actif en cours de mise en œuvre au Mali. Pour l’ouverture budgétaire en cours, trois projets sont dans le pipeline (programmés) et pour l’année fiscale 2025, 500 millions de dollars sont prévus. Sa filiale d’assurance internationale va soutenir le Mali en termes de garantie pour mobiliser des fonds privés.

 Un document d’engagement avec notre pays est en cours de préparation par l’équipe pays de la Banque dans ce sens, révèle le chef de l’administration du groupe. Il est question, in fine, de favoriser la création d’emplois et le soutien au développement du secteur privé. Au-delà de l’argent, le détenteur «du cordon de la bourse mondiale» peut apporter son soutien technique à la mise en œuvre de son plan de développement émergent à travers le renforcement des capacités des acteurs. Cet appui portera également sur l’équipement et la motivation de l’équipe-pays pour lui donner les moyens de mener à bien le travail d’amélioration des relations entre l’institution financière et notre pays.

«La meilleure manière d’aider quelqu’un est de venir rencontrer la personne et écouter ses prétentions», s’est adressé le Premier ministre Abdoulaye Maïga à son illustre hôte. Dans un petit rappel historique, le Chef du gouvernement a rappelé la posture actuelle de notre pays qualifiée de souverainisme radical par certains.

Selon lui, les trois principes directeurs et non négociables de toutes les actions publiques, à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect du choix de ses partenaires et l’intérêt de ses populations, tirent leur origine de la déliquescence de État avant 2020. «Quand vous avez sur le dos une force coloniale qui vous dit comment vous devez vous armer, comment manger, comment s’habiller, comment dormir, etc., il est évident que vous ne disposez pas de vous-même», a fustigé le Général de division Abdoulaye Maïga.

Cheick Amadou DIA

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