
La Journée mondiale du braille offre l’opportunité de porter un regard sur la problématique de documentation pour l’Institut national des aveugles du Mali (Inam). C’est l’un des défis majeurs que notre pays doit relever
Nous sommes le dernier lundi de décembre 2021. Il était environ 11 heures, le soleil continuait de distiller ses rayons brûlants sur les peaux humaines. Mais un calme plat régnait dans la cour de l’Institut national des aveugles du Mali (Inam) à Faladiè. Dans la classe inclusive de la 6è année, Sory Ibrahim Koné, l’un des 113 élèves non-voyants du 1er cycle de l’Inam, lit un texte en trainant son doigt sur un papier braille (écriture des non-voyants).
La directrice en charge de cet établissement primaire, Mme Sacko Maïmouna Coulibaly, explique que pour avoir ce document en braille, les enseignants déposent chaque vendredi, les textes ordinaires ou textes en noir au centre de reprographie, de transcription en braille de l’Union malienne des aveugles du Mali (Umav). Et d’indiquer que l’abondance des documents à transcrire ne permet pas au reprographe de les mettre à disposition à temps. La pédagogue déplore cet état de fait qui oblige les élèves à attendre deux à trois jours pour avoir leurs leçons.
Cette situation n’est que la face visible de l’iceberg concernant les difficultés liées à l’accès à la documentation en braille. Il y a aussi l’absence de guides du maître en braille (livres servant à la préparation des leçons) pour les enseignants déficients visuels. David Coulibaly, enseignant voyant à l’Inam, explique que ces guides attendent toujours d’être transcrits.
INSUFFISANCE D’IMPRIMANTES BRAILLE- Ces difficultés de l’école primaire sont de vieux souvenirs pour Falaye Cissé, un étudiant en 2è année à la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP). Dans la cour de l’Inam, le jeune homme trapu est assis sous un manguier écoutant les informations sur une radio internationale. Selon lui, l’accès aux livres en braille est très difficile à cause du nombre insuffisant d’imprimantes et de la panne de la machine de production des textes en braille. Il exhorte l’État à multiplier ces appareils spécialisés en vue d’équiper les bibliothèques des livres au format adapté à leur handicap. Cependant, grâce à son Smartphone, il arrive à transformer les fichiers PDF en audio. L’étudiant de 23 ans est convaincu qu’avec un ordinateur, il aura moins de peines pour faire face à ses études. «Cela nous aidera à saisir les documents et étudier dans la facilité», soutient celui qui rêve de devenir un célèbre politologue.
Pour sa part, le président de l’Umav, Hadji Barry, se débrouille bien pour transcrire en braille les documents des sessions du Conseil national de Transition (CNT) dont il est membre, il y a environ une année. Cet administrateur civil précise que notre pays compte deux centres de reprographie de transcription de l’écriture ordinaire en braille, situés respectivement à Bamako et Gao. Ces reprographies ont été offertes par les Angevins et l’ONG Sightsaver. Dans le cadre de la vulgarisation, explique-t-il, l’Umav est parvenue à transcrire beaucoup de livres scolaires en format adapté grâce à l’accompagnement de Sightsaver.
Hadji Barry invite l’État à doter les bibliothèques en documents braille pour faciliter l’accès à une documentation appropriée.
Lors des examens, regrette-t-il, l’Umav est le seul établissement où les sujets des examens sont transcrits. Il affirme que l’État doit disposer de plusieurs machines de reprographie et d’agents formés à leur utilisation en vue de permettre aux élèves non-voyants de commencer les épreuves en même temps que les clairvoyants. Notre interlocuteur indique que le Mali compte 565 élèves et étudiants non-voyants. La plupart d’entre eux sont obligés de faire recours aux camarades clairvoyants pour enregistrer les textes sur leurs téléphones ou les transcrire en braille. Selon le patron de l’Umav, le ministère de l’Éducation nationale doit accorder une subvention à l’Inam pour faire face à la documentation des aveugles. Il signale que la Direction nationale de l’enseignement préscolaire et spécial (DNEPS) met des enseignants et des matériels didactiques spécialisés (les feuilles braille, les tablettes et les poinçons) à leur disposition. Selon Hadji Barry, l’éducation pour tous passe par l’éducation des enfants handicapés. C’est pourquoi, estime-t-il, des efforts doivent être faits en termes de documentation en braille.
APPEL AUX BONNES VOLONTÉS- Pour la réussite de cette action, le reprographe de l’Umav, Mahamadou Kouyaté, affirme qu’il faut au minimum cinq imprimantes braille appelées aussi embosseuses. «On a que deux imprimantes fonctionnelles», se désole-t-il, avant de faire savoir qu’il est chargé de faire la transcription des documents du premier cycle, second cycle, lycée, de l’université et ceux des ONG.
Pendant les périodes des examens, dit le technicien, il travaille de 7 heures 45 à environ 2 heures du matin. Mahamadou Kouyaté souhaite que les bonnes volontés s’impliquent pour faciliter l’accessibilité des déficients visuels à l’ensemble des documents utilisés. Cela, poursuit le reprographe Kouyaté, requiert l’équipement des centres en instruments de braille et en ordinateurs.
La directrice de la DNEPS, Mme Coulibaly Maria Sangaré, révèle que sa structure, en collaboration avec des partenaires, est sur un programme de relecture du document sur l’éducation inclusive. Ces réflexions, explique-t-elle, permettront de prendre en charge la documentation en braille. Selon Mme Coulibaly Maria Sangaré, l’adoption le 1er septembre dernier du décret fixant les modalités d’application de la loi relative aux droits des personnes vivant avec un handicap favorise l’aboutissement de ce programme.
Mohamed DIAWARA
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