Cinéma : Fousseyni Maïga remporte trois prix

Ce jeune cinéaste très prolifique apporte du sang neuf au 7è art malien, en termes de créativité et de rythme de production. Il ambitionne de redorer le blason de notre cinéma sur la scène internationale

Publié vendredi 12 mai 2023 à 06:05
Cinéma : Fousseyni Maïga remporte trois prix

Malgré des conditions peu enviables, les cinéastes maliens continuent de se faire distinguer. Au début de ce mois, notre compatriote, Fousseyni Maïga, non moins directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) et sociétaire de l’agence «Arc-en-ciel» a remporté trois prix lors du Festival «Les Films de la Terranga» à Dakar.

D’abord, c’est le long-métrage Sira ou la route qui a remporté le 3è prix du meilleur long métrage. Le film raconte le cas d’une fille prenommée Sira de 17 ans et qui vit dans un petit village enclavé. Rebelle, indépendante et très coquette, elle fait l’objet de nombreuses convoitises et ne se voit pas passer sa vie dans le village. Elle rêve de retrouver la ville pour s’offrir une vie meilleure. Pendant que le père de Sira, Zan Coulibaly, vient d’accepter la demande en mariage de Doukouré, le plus riche commerçant du village, Namory débarque au village après plusieurs années passées sur un site d’orpaillage.

En second lieu, c’est le court métrage Wolonwula qui obtient le prix spécial du jury. Dans ce film, Fousseyni conte l’histoire d’Hadéja, une dame de 28 ans, qui a contracté une grossesse à 21 ans. Pendant des années, elle a consulté en vain plusieurs marabouts et sorciers. Excommuniée par sa famille et rejetée dans son village, elle se réfugie dans la ville sainte de Djenné où, elle est accueillie bienveillamment par un septuagénaire érudit.


Celui-ci a reçu la révélation que l’enfant qu’elle porte est un astre dont la naissance ne sera pas chose aisée. Des esprits malsains ont juré qu’elle n’accouchera pas de cet enfant qui est vu comme une future menace à leurs manœuvres et basses actions. Après la sixième tentative d’accouchement de Hadeja, les recherches dans les manuscrits permettent d’établir que le terme de sa grossesse ne viendra qu’après avoir élucidé 7 énigmes. Et chacun d’entre eux représente un rituel sacré. 

Enfin, la série Fanga ou le pouvoir remporte le prix de l’authenticité africaine. Fanta vient d’obtenir son master en journalisme et prépare ses fiançailles. Elle se rend au marché pour les derniers achats et assiste à l’assassinat d’un journaliste d’investigation dont le pseudonyme est «le perroquet». Ce dernier, quelques secondes avant sa mort, lui glisse à son insu un calepin qui contient des informations compromettantes contre le colonel Diamoutene, un puissant militaire contrôlant une unité sécrète appelée Arou. Pour se protéger, l’officier supérieur decide par tous les moyens de liquider Fanta. Il trouvera sur son chemin Mariam, mère de Fanta et puissante opératrice économique et le capitaine Maï, un officier ayant quitté l’armée et dont le mari a été assassiné par le même colonel Diamoutene avec la complicité du président.

Dans sa mission contre l’impunité et pour le démantèlement de l’unité Arou, le capitaine Maï doit faire face à la fureur de Diamoutene, prêt à tout pour protéger ses intérêts, ainsi qu’à la foudre du président en quête d’un troisième mandat et obstiné à faire taire toutes contestations sociales et politiques.

Dans ce jeu d’intérêt, guidé par la quête du pouvoir pour certains et la soif de justice sociale pour d’autres, se confrontent plusieurs générations, positions et corporations. Le tout sur fond de querelles politiques dans un climat d’insécurité généralisée et dans une fièvre électorale aux allures fratricides. Avec plus de 20 prix et distinctions raflés en moins d’une année, le réalisateur Fousseyni Maïga s’inscrit dans le sillage des plus brillants cinéastes du Mali et se positionne à travers ses œuvres dans le classement des plus grands ambassadeurs de la culture malienne dans le monde.

Au regard du rythme accru de ses productions, Fousseyni Maïga reste incontestablement, le réalisateur malien le plus actif des cinq dernières années. Avec une vingtaine d’œuvres réalisées depuis 2016, il nourrit l’ambition de proposer une nouvelle offre cinématographique au Mali, orientée vers les réalités locales et résolument tournée vers le public.

Il débute sa carrière professionnelle en 2006 en tant que journaliste et écrivain. à partir de 2012, après l’obtention de son Master II en communication et de son diplôme d’études approfondies (DEA) en droit des affaires, il lance son agence agréée en communication et enchaîne avec les fonctions de conseiller à la communication qui le conduiront successivement à la Primature et dans deux autres départements ministériels. Il effectuera aussi des consultations pour plusieurs organisations internationales.



À partir de 2018, il décide de se consacrer entièrement à la réalisation cinématographique et audiovisuelle. En tant que réalisateur, son rêve est de contribuer à l’émergence d’une véritable industrie cinématographique au Mali et en Afrique. Les quatre dernières années, il a suivi plusieurs formations en scénarisation et réalisation.

 

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : Ouverture du Siama aujourd’hui : Tout est fin prêt pour accueillir les artisans

La 5è édition du Salon international de l’artisanat du Mali (Siama) s’ouvre aujourd’hui dans notre pays sous le thème : «Artisanat, facteur de développement et de sauvegarde de notre identité culturelle» pour prendre fin le 7 décembre prochain..

Lire aussi : Livre sur Guimba national : Le parcours d’un comédien hors pair

Habibou Dembélé dit Guimba national a fait rentrer la comédie dans une autre dimension. Cet artiste arrive, avec une facilité déconcertante, à arracher le sourire à tout le monde.

Lire aussi : Chorégraphie de la Biennale de Tombouctou : Le ministre Daffé exprime sa satisfaction

Cette œuvre sera présentée par 333 jeunes en référence aux 333 Saints de Tombouctou. La répétition a commencé depuis fin octobre et elle relate les figures historiques des empires du Ghana, du Mali et du Songhaï avec des forgerons et des griots qui ont construit notre histoire.

Lire aussi : Semaine internationale de l’artisanat touareg : Le secteur artisanal comme alternative à la migration irrégulière

Le Salon international de l’artisanat touareg, tenu du 18 au 23 novembre, a dédié la journée du samedi dernier au département des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. La rencontre a été marquée par un panel sur le thème : secteur artisanal au Mali, alternati.

Lire aussi : El Hadj Adama Issa Sacko : «J’ai remarqué que la culture Khassonké est en voie de disparition»

L’écrivain traditionnaliste, à travers son livre, intitulé : «Le Khasso traditionnel : coutumes et mœurs», lancé le 17 juillet dernier, met en lumière les repères culturels de cet espace linguistique dont il est le «Djeli», de par la bataille de Tumbifara. Dans cet ouvrage de 162 pa.

Lire aussi : Coopération culturelle : Le ministre Daffé et l’ambassadeur de la Palestine, Hassan Albalawi, s’inscrivent dans la même vision

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a rencontré, lundi dernier dans ses propres installations, dans le cadre de l’Année de la culture, l’ambassadeur de la Palestine au Mali, Hassan Albalawi..

Les articles de l'auteur

Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture de la Biennale de Tombouctou..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 18 novembre 2025 à 11:43

Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moderne..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 08:19

Cinéma : Le 2è épisode de «Bini Bana» réaffirme la souveraineté des noirs

Au moins 300 élèves de l’École fondamentale Bleu et Blanc de Missala, à une vingtaine de kilomètre de Bamako, ont assisté, vendredi dernier, à l’avant-première du 2è épisode du film Bini Bana de Zaidou Coulibaly. Ce long métrage de 90 minutes est une ode à la libération totale du joug colonial..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 04 novembre 2025 à 14:01

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner