Approvisionnement en sucre : Le gouvernement annonce une nouvelle opération de 50.000 tonnes

La première portant sur 100.000 tonnes n’ayant pas donné les résultats escomptés, le ministère de l’Industrie et du Commerce va lancer une nouvelle campagne d’importation avec une exonération de 25% sur la taxe. Elle permettra de prévenir les spéculations durant le mois de Ramadan

Publié vendredi 10 novembre 2023 à 12:46
Approvisionnement en sucre : Le gouvernement annonce une nouvelle opération de 50.000 tonnes

La rencontre a été présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo (g)



Le ministre de l’Industrie et du Commerce a rencontré mercredi dernier les importateurs du sucre à son département. Objectif : faire le bilan de l’opération de l’importation de 100.000 tonnes de sucre, lancé en juin dernier pour soulager les populations. Cette opération s’est déroulée du 19 juin au 6 novembre dernier. Pour le premier contingent, 58 importateurs ont signé le cahier de charges parmi lesquels 28 ont levé les intentions d’importation pour une quantité globale 65.350 tonnes, et seuls 15 ont réussi a amené du sucre. Les importations réalisées au cours de cette période sont évaluées à 40.000 tonnes de sucre sur une prévision de 100.000.  


Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, pour assurer la mise en œuvre de cette opération, un certain nombre de dispositions avaient été prises et qui devaient permettre d’assurer le suivi et l’évaluation de l’opération. C’est ainsi qu’au niveau de son département, des dispositions ont été prises pour assurer la collecte des données statistiques dans les entrepôts du Mali au niveau des différents ports, de l’administration douanière dans les ports pour les marchandises. Aussi des mesures ont été prises pour vérifier avec les banques les ouvertures des crédits qui sont effectués au nom des opérateurs économiques pour assurer l’importation du sucre.


«J’avais pris un engagement qui consistait à dire qu’au terme de la première opération d’importation de 100.000 tonnes de sucre, je me ferais le devoir de vous réunir et de vous présenter un bilan de cette opération. Le président de la Transition dans les trois points cardinaux qu’il a posé pour la conduite de l’action publique, l’axe trois de ces trois points cardinaux consiste la prise en compte des intérêts des populations dans toutes les décisions à prendre. C’est au nom de ce principe là, que j’ai sollicité votre accompagnement pour que nous puissions faire en sorte d’assurer l’approvisionnement correct du marché en sucre. Cette rencontre s’inscrit dans cette dynamique», a rappelé le ministre Diallo, s’adressant aux opérateurs économiques.


À l’analyse du bilan, compte tenu des critères d’évaluation mis en place par le département de l’Industrie et du Commerce, le constat est sans appel. «Nous savons tout ce qui s’est passé dans l’exécution de ce contingent de 100.000 tonnes de sucre. Nous avons constaté à l’issue de cette opération, qu’il y a des opérateurs qui ont amené des stocks au niveau des différents ports et qui ont préféré garder ces stocks dans les entrepôts pour créer un déficit d’approvisionnement. Par conséquent, créer une inflation sur le prix du sucre. Au lieu d’acheminer le produit sur le marché malien conformément aux termes du cahier des charges, ils ont préféré garder les stocks au niveau des ports», a déploré le ministre de l’Industrie et du Commerce.


Moussa Alassane Diallo a ajouté qu’il y a des opérateurs qui ont importé et stocké le sucre à l’intérieur du pays pour créer le déficit et par conséquent créer la pénurie du sucre. «Troisièmement, dans le cadre de ce cahier des charges et contrairement à toutes les dispositions réglementaires, nous avons des opérateurs qui ont importé le sucre, fait acheminer à Bamako mais au lieu de livrer aux détaillants pour servir les populations, ils ont préféré commercialiser ce sucre avec les unités industrielles où le prix est libre», a-t-il révélé. Pourtant, le cahier des charges offre des exonérations, des sacrifices consentis par le gouvernement pour que les opérateurs puissent importer le sucre et le mettre à la disposition des consommateurs de façon à alléger les souffrances de ces populations.
Pour le ministre Diallo, importer le sucre dans le cadre de ce cahier des charges où les opérateurs bénéficient des avantages et exonérations prévues par la réglementation et détourner les cargaisons de leur destination, cela est une violation des engagements.

UNE CRISE FABRIQUÉE- Le ministre de l’Industrie et du Commerce est allé plus loin. «Il y en a aussi qui ont importé le sucre et acheminé au Mali mais qui ont préféré mettre dans les entrepôts, pour ne pas le livrer sur le marché. À peu près 7.000 tonnes de sucre ont été stockées dans les entrepôts avec un refus d’approvisionnement du marché. Nous avons aussi constaté qu’il y a des opérateurs économiques qui ont fait une déclaration globale au niveau de la douane. Ils ont déclaré qu’ils ont levé des intentions pour un montant global de stock par anticipation et ils ont payé les frais de douane pour la totalité.


Certains ont déclaré 10.000 tonnes de sucre à la douane mais ils n’ont pas fait rentrer au Mali l’équivalent d’un seul camion. Ils ont laissé le reste de la quantité en attendant que le prix flambe sur le marché pour le faire venir», a fait remarquer Moussa Alassane Diallo, ajoutant que les opérateurs n’ont pas totalement respecté les engagements. «Quelle que soit l’augmentation du prix du sucre sur le marché international, le gouvernement a consenti des sacrifices pour fixer la base taxable à 200.000 Fcfa la tonne et malgré tous ces sacrifices, ont est arrivé à cette situation qui a entraîné une pénurie du sucre sur le marché et la souffrance des populations. «C’est une pénurie artificielle, une crise fabriquée. On doit être à un niveau de conscience et de responsabilité pour dépasser cette situation», a-t-il déploré.


Dans le cadre de mise en œuvre de ce contingent de 100.000, le département a effectué 3.874 contrôles et 789 procès verbaux de constats qui ont été établis par les inspecteurs sur le non respect du prix plafond et des pratiques illicites. «Un gouvernement doit s’assumer. Le gouvernement du Mali s’assumera quel que soit le prix à payer. On souhaite trouver des solutions aux souffrances des populations avec vous, si on ne trouve pas, on le fera sans vous. Personne ne pourra faire plier le gouvernement de la République. Sur la base de ce bilan, chacun doit parler avec lui-même et apporter la réponse à lui-même», a martelé le ministre Diallo.
À la date du 8 novembre, le prix du sucre sur le marché international était de 40.1610 Fcfa soit 499.000 Fcfa la tonne. À cet égard, le gouvernement a décidé avec les importateurs de lancer une nouvelle opération d’approvisionnement du marché d’ici le 31 décembre 2023. La quantité prévue est de 50.000 tonnes de sucre avec une exonération de 25% sur la taxe. Cette opération permettra de préparer le Ramadan pour éviter une spéculation sur le prix durant ce mois où la demande est forte.


La nouvelle opération démarrera dans un bref délai, selon le ministre Diallo. «Cette décision du gouvernement relève de la gestion d’urgence pour soulager les populations. Selon la théorie économique, l’importation et l’exonération ne développent pas un pays, ce sont des solutions d’urgence. En perspective, le gouvernement a inscrit les actions dans la durée. Il s’agit d’aménager les terres, renforcer l’outil de production industrielle du sucre, favoriser la création de nouvelles usines et un développement endogène du pays», a assuré le ministre chargé de l’Industrie.


Par ailleurs, le ministre Diallo a annoncé que la campagne de Sukala et N-Sukala qui s’ouvrira par l’achat et le jumelage du sucre pour la campagne sucrière 2023-2024 ne concerna que les opérateurs qui ont respecté le cahier des charges pour l’importation des 100.000 tonnes. «Sur les 58 opérateurs économiques qui ont signé le cahier des charges, les 28 qui ont levé les intentions d’importation seront examinés et 15 qui ont importé seront regardés de plus près. Ces derniers seront prioritaires pour le jumelage», a-t-il annoncé. Pour le contingent de 50.000 tonnes, le prix grossiste sera de 30.500 Fcfa le sac de 50 kg, le prix demi grossiste 31.000 Fcfa et le prix du kg 650 Fcfa.

Babba COULIBALY

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