
Les États membres du Groupe des 77 + la Chine
entendent unir davantage leurs forces et intelligences afin d’œuvrer pour la
paix, le développement économique, une prospérité partagée... Donc contre la
marginalisation et le mépris dont sont victimes des peuples, notamment ceux
vivant dans les pays dits en développement. Le 3è sommet de la conférence des
chefs d’État et de gouvernement de cette organisation, s’est tenu à Kampala
(Ouganda) du 21 au 22 janvier, sous le thème : «Ne laisser personne de côté».
Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga représentait le chef
de l’État, le colonel Assimi Goïta, à cette rencontre de haut niveau. Le
ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye
Diop, y a également participé, en présence du président ougandais, Yoweri
Museveni, du vice-Premier chinois (pays invité spécial), Liu Guozhong et des
représentants de plusieurs organisations internationales dont le secrétaire général
de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres.
Le choix de ce thème est loin d’être fortuit. Ce
sommet s’est tenu dans un contexte de crises multiples d’ordre sécuritaire, économique,
climatique et social. Pis, les perspectives d’atteindre les Objectifs du développement
durable (ODD) à l’horizon 2030 se réduisent. En témoigne le constat fait lors du
sommet sur les ODD, tenu à New York en septembre dernier en marge de la semaine
de haut niveau de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale des
Nations unies. Ce retard est dû en grande partie à la persistance, notamment
des effets néfastes du changement climatique, des crises sécuritaires, des
crises politico-sociales avec leur corolaire de déplacés internes et de réfugiés,
malgré la résilience des populations.
Pour y faire face, le Mali a, par la voix de
son délégué à cette rencontre, lancé un appel pressant au secrétaire général
des Nations unies et à tous les partenaires au développement, pour transformer
le soutien verbal en financements et en investissements concrets dans les pays
en développement. Le ministre d’État a exhorté à faire du renforcement de la
coopération Sud-Sud une priorité pour les pays en développement dans les
domaines politique, économique, social, culturel, environnemental et technique.
Coopération vitale qui, a insisté le colonel Abdoulaye Maïga, doit «être fondée
sur les principes fondamentaux, notamment le respect de la souveraineté, de
l’appropriation nationale, de l’indépendance et de l’interdépendance, de l’égalité,
de la non-conditionnalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures de
nos pays ainsi que du bénéfice mutuel».
Il a également réitéré l’appel du Mali
visant à réformer l’architecture économique et financière internationale. Le
ministre Maïga n’a pas manqué d’inviter à un changement de paradigme face à l’échec
des politiques économiques et financières menées jusqu’ici dans nos pays en développement
par les institutions financières internationales. «L’Alliance des Brics offre,
dans cette dynamique, une alternative d’espoir pour les pays en développement»,
a-t-il proposé.
STRATÉGIE GLOBALE- La conjugaison de ces
efforts ne produira véritablement les résultats escomptés que dans un
environnement sécurisé et apaisé. Conscient de cette évidence, notre pays développe,
avec l’appui des partenaires sincères et crédibles, des stratégies endogènes et
inclusives. C’est pourquoi, le gouvernement du Mali, sous l’impulsion du président
Assimi Goïta, «mène une lutte acharnée contre les actions des groupes
terroristes et celles des narcotrafiquants, afin rétablir la paix et la sécurité dans mon pays,
confronté à la menace terroriste depuis janvier 2012», a souligné le ministre
chargé de l’Administration territoriale.
Cette volonté du Mali à «prendre son destin en
mains sous le leadership» du chef de l’État, a déjà porté ses fruits. «Je tiens
à porter à votre connaissance qu’à ce jour, l’Armée malienne a récupéré et
occupé tous les camps et autres emprises précédemment occupés par la Minusma,
malgré les attaques des groupes terroristes et de certains groupes armés
pourtant signataires d’un accord de paix, qui se sont mués en acteurs
terroristes», s’est réjoui le chef du département en charge de la Décentralisation.
Poursuivant son action en vue de la restauration de la présence et de l’autorité
de l’État sur l’ensemble du territoire national, les Forces armées maliennes
renforcent aussi leurs opérations, en toute responsabilité et
professionnalisme, pour l’éradication totale de la menace terroriste, a-t-il
assuré.
Parallèlement, a insisté le colonel Maïga, le
gouvernement s’attèle à la mise en œuvre d’une stratégie globale, qui prévoit
notamment des réformes politiques et institutionnelles. Cela en vue de la
refondation de l’État et la promotion d’une gouvernance vertueuse, inclusive et
participative, susceptible de favoriser le développement harmonieux du Mali.
L’adoption le 22 juillet 2023, d’une nouvelle Constitution entre dans ce cadre
et marque «une étape irréversible vers le retour à un ordre constitutionnel sécurisé
et apaisé».
Des actions sont également en cours pour créer les conditions
garantissant l’espoir d’un bien-être meilleur pour nos populations. «C’est tout
le sens des immenses efforts consentis par l’État du Mali pour la reprise
effective du trafic ferroviaire du Mali et des activités industrielles dans de
nombreux domaines, notamment le textile, l’agro-alimentaire, l’énergie, et la
santé», a exposé le ministre Maïga. Aussi a-t-il ajouté que le gouvernement du
Mali met un accent particulier sur la bonne gouvernance et la transparence, la
mise en place d’institutions représentatives et responsables ainsi que «la
promotion d’une tolérance zéro à l’égard de la corruption».
PRÉSIDENT DU G77 + LA CHINE- Auparavant, le
chef de l’État ougandais avait été investi président de la Conférence des chefs
d’État et de gouvernement du Groupe des 77 + la Chine. Prenant la parole à ce
titre, Yoweri Museveni a fixé le cap en annonçant ses priorités. Il s’agit,
entre autres, de la promotion d’une agriculture commerciale intégrée aux marchés
continental et mondial, de poser les jalons d’une véritable industrialisation
en vue de l’installation d’unités industrielles compétitives, de miser sur les
technologies numériques pour moderniser nos administrations et circuits d’échanges.
Il s’était engagé à œuvrer pour le développement et la coopération Sud-Sud. En
la matière, a-t-il estimé, la Zone de libre échange continental africaine est
un vaste marché qui offre des perspectives immenses aux pays et autres
investisseurs.
La force par l’unité est une tradition du Sud,
avait enchainé le représentant spécial du président de la Chine (pays invité spécial)
et vice-Premier ministre de la République populaire de Chine. En la matière,
le G77 + la Chine qui représente la moitié de l’économie mondiale, 42% du
commerce international, 60% de la croissance mondiale.... peut compter sur ces
acquis-là et ses énormes potentialités. Et sur le soutien de la Chine qui
ne va «jamais succomber face à l’ingérence étrangère», a promis Liu Guozhong.
Le secrétaire général du Conseil de sécurité des Nations unies, a également noté que les institutions de Bretton Woods ont échoué à s’adapter aux défis économiques actuels totalement différents de ceux d’après Seconde Guerre mondiale. La réforme de l’architecture financière internationale est à ce titre nécessaire pour un développement harmonieux et équilibré, grâce à un accès facile aux financements à des taux abordables», a également reconnu Antonio Guterres. Il a demandé de revoir les conditions des Droits de tirage spéciaux, précisant que l’objectif de toutes ces réformes est d’avoir un effet positif sur les pays en développement.
Envoyé spécial
Cheick Moctar TRAORE
Procédant à la clôture des travaux à Séville, le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s’est réjoui de l’adoption de «L’Engagement de Séville».
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En matière de gouvernance publique, la disponibilité de données, d’analyses et de bonnes pratiques est essentielle pour prendre des décisions à même d’impacter positivement le quotidien des populations..
La problématique a été débattue hier par décideurs, patrons d’institutions de financement et experts… Ils conviennent tous de l’urgence de réformer l’architecture de la dette souveraine et de la suspension du service de dette en cas de crise.
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