
La saison des pluies est une période qui est attendue avec enthousiasme par le monde rural (agriculteurs, éleveurs, etc.). Cependant, elle peut être une source de vives inquiétudes pour les populations particulièrement en milieu urbain. À Bamako, la pluviométrie est un motif de préoccupation pour certaines couches de la population notamment celles qui habitent dans les zones inondables.
L’eau qui est pourtant source de vie, devient une menace pour ces dernières. Et pour cause, dans certains quartiers de la capitale, dès que les premiers grondements déchirent le ciel, des familles entières plient bagages et se réfugient chez des proches, vont en urgence en location ou même quittent carrément la ville. Peu importe l’endroit pour elles, ce qui compte c’est de se mettre à l’abri des torrents et surtout ne pas être victimes de l’eau qui peut tout détruire.
Selon le Secrétariat permanent de la plateforme nationale de réduction des risques de catastrophes (PNRRC), 711 cas d’inondation ont été recensés en 2024 impactant près de 70.000 ménages avec d’importants dégâts matériels. Pour 2025, les risques d’inondations sont particulièrement redoutés pendant les mois de juillet, août et septembre. «Même si cette saison ne devrait pas atteindre le record de l’année dernière, elle s’en approche», avertissent les spécialistes de la météo.
Dans la cité IFABako, à Sébénikoro en Commune IV du District de Bamako, les habitants gardent encore les souvenirs douloureux des inondations de l’année dernière. «L’eau a envahi notre domicile pendant plus d’un mois. Les dégâts ont été immenses», raconte Yaye Diallo, 27 ans, rencontrée à son domicile. «On a quitté la maison avec quelques habits et un peu de riz seulement», confie-t-elle. Sur la même rangée, se trouve la résidence de Mme Doumbia Djénèba Doumbia, médecin anesthésiste à la retraite. Malgré son âge avancé, elle se souvient du choc comme si c’était hier.
«C'était une première pour nous et l’eau a tout dévasté», témoigne-t-elle d’un air triste. En plus des pertes matérielles, la sexagénaire évoque la peur et les difficultés qu’elle et sa famille ont endurées. «Il n’y avait pas que de l’eau qui a envahi nos maisons, les flots ont aussi charrié des animaux dangereux comme des serpents et toutes sortes d’immondices», soupire-t-elle. Pour se protéger, elle s’est réfugiée chez sa fille dans un autre quartier. Cette année, Mme Doumbia se dit prête à partir dès les premiers signes d’alerte.
SECOURS SPONTANÉS- Lassina Traoré, gardien de la cité, a été témoin oculaire des évènements. Il indique que l’eau a envahi plus de 13 maisons. Certains habitants seraient partis et ne sont plus jamais revenus. Il a également révélé qu’un jeune s’est porté volontaire pour assister les habitants sinistrés. Certains habitants ont échappé à l’inondation de leurs maisons, toutefois, l’eau stagnait dans la rue rendant difficile leurs mouvements. Ce jeune a trouvé une pirogue pour offrir ses services aux habitants qui ne pouvaient pas sortir tranquillement de leurs domiciles à cause de l’eau. Il les déposait plus loin en des endroits sécurisés pour leur permettre de faire leurs courses et les ramenait à leurs domiciles.
Ce spectacle de pirogue qui apporte secours aux habitants sinistrés avait fait le tour des réseaux sociaux l’an dernier pour montrer d’une part l’ampleur des dégâts et d’autre part les méthodes de survie développées par ces habitants pour se sauver ou pour consolider leur résilience face à ce phénomène climatique extrême. À Missabougou en Commune VI du District de Bamako, la même cause a poussé des habitants à partir pour ne pas revivre les événements de l’an dernier.
«J’ai déménagé dans un quartier que je crois plus sûr. C’est pour moi la meilleure prévention», confie un ancien habitant de la zone qui a préféré garder l’anonymat. Fousseini Traoré, habitant lui aussi de ce quartier, s’implique dans la prévention et l’assistance à apporter aux sinistrés. Il préconise des mesures idoines pour réaménager les collecteurs qui drainent les eaux de ruissèlement du quartier vers le fleuve Niger.
RISQUES D’INONDATIONS ÉLEVÉS- Bakary Magané, chef du bureau prévisions et alertes météorologiques à l’Agence nationale de la météorologie (Mali-Météo), alerte sur les risques d’inondations pendant les mois de juillet, août et septembre. «La saison atteindra son pic pendant cette période, avec des systèmes orageux très organisés capables de toucher plusieurs régions en même temps», avertit-il. Même si les pluies ne seront pas aussi abondantes qu’en 2024, il insiste sur les potentiels risques dans les Régions de Sikasso, Mopti, Ségou, Koulikoro, Kayes et le District de Bamako.
«La saison sera plus longue, et durera jusqu’en novembre, avec un cumul pluviométrique supérieur à la normale», détaille le spécialiste. Par la même occasion Bakary Magané informe sur l’existence d’un dispositif qui œuvre à réduire les risques et catastrophes. Avec ce dispositif, la météo fournit quotidiennement des informations en temps réel. «Nous émettons les alertes par SMS et e-mails aux autorités locales et administratives ainsi qu’à la Direction nationale de l’hydraulique et de l’agriculture», ajoute-t-il. Pour éviter toutes conséquences liées aux inondations, il invite les populations à éviter les bas-fonds et à quitter les lits du fleuve.
En réponse aux dégâts causés en 2024, l’État, à travers le Centre de coordination et de gestion des crises (Cecogec), a mis en place plusieurs mécanismes de réduction des risques de catastrophes. Il s’agit, entre autres, de la création des comités de gestion des crises et catastrophes, le curage des caniveaux et collecteurs ou encore la libération des lits et servitudes des marigots. À cela, s’ajoute le Système d’alerte précoce (SAP) qui fournit des informations fiables sur d’éventuels dommages. Et l’application SOS qui joue également le rôle d’information et d’alerte.
DEMBÉLÉ Siguéta Salimata
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