Retrait des cartes biométriques : Affluence forte, délivrance lente

Notre équipe de reportage a fait récemment ce constat. Sans doute, l’appel lancé, il y a quelques jours par deux ministres, a incité les Bamakois à retirer leurs pièces. Mais le processus de délivrance n’est toujours pas bien huilé

Publié mardi 12 septembre 2023 à 05:22
Retrait des cartes biométriques : Affluence forte, délivrance lente

Des usagers visiblement fatigués d’attendre leur tour qui tarde à venir

 

L’opération de retrait des cartes nationales d’identité biométrique sécurisée se passe bien dans la capitale. Cette opération, qui a débuté en avril dernier, mobilise, ces derniers temps, les habitants de la Cité des trois caïmans. En ce lundi 4 septembre, l’ambiance est bon enfant à la mairie de la Commune VI du District de Bamako, où des agents de la police nationale délivrent les cartes biométriques. Femmes, hommes, vieux et jeunes, tous sont là pour retirer leurs pièces.

Pour maintenir l’ordre autour de l’opération, les agents ouvrent une liste où les usagers doivent s’inscrire. Boubacar Guindo en fait partie. Le jeune homme est la 97è personne sur cette longue liste. Notre interlocuteur indique avoir vérifié la disponibilité de sa carte avant de faire le déplacement. Contrairement à lui, beaucoup de nos compatriotes se sont présentés devant les agents sans prendre la moindre précaution de vérifier la disponibilité de leurs documents.

Ce qui constitue une difficulté pour le personnel en charge de la distribution. Ce dernier se retrouve ainsi dans l’obligation de s’occuper de ces personnes, voire les orienter. Une autre difficulté des agents a trait à la non disponibilité des cartes de certains usagers malgré le message de confirmation. «Nous remontons ces informations, sans succès», confie un agent. Les personnes dans cette situation doivent repasser de temps à autre pour voir si leurs pièces sont disponibles.

Le site de la mairie de la Commune VI délivre plus de 300 cartes biométriques par jour, selon ses responsables. Le précieux sésame peut être retiré notamment sur présentation de la carte nationale d’identité, de la carte Nina, du passeport, de la fiche individuelle descriptive, de la carte consulaire et de la carte professionnelle pour les Forces de défense et de sécurité (FDS). «On peut le retirer également par procuration à travers la mairie», a confié notre interlocuteur.

Mahamar Aguissa Touré vient de récupérer sa carte à la mairie de la Commune VI. Visiblement satisfait, cet enseignant de formation se dit maintenant à l’abri de tout, car le document est sécurisé. Il a invité nos compatriotes à venir chercher leurs pièces. Pour lui, cet acte constitue un signe de citoyenneté. Mahamar Aguissa Touré a appellé aussi à retirer les cartes en vue d’accomplir les votes lors des prochaines élections. Il rappellera que ce document est valable dans tous les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Il faut souligner que beaucoup de nos compatriotes se déplacent pour retirer la carte biométrique, en raison de sa vocation de carte d’identité. Cela est d’autant plus compréhensible que l’accès à la carte nationale d’identité au niveau des commissariats de police relève d’un parcours du combattant.


Au moment de notre passage à la mairie de la Commune VI, aux environs de 10 heures, des usagers estimaient que le processus de retrait était lent. Même constat au niveau de la mairie de la Commune V, où l’opération se déroulait aussi sans anicroche. Cependant, des usagers s’indignaient face à la lenteur autour du processus. Une situation qui décourage les populations, estime un jeune très en colère. «Après quoi, on va dire que les gens ne s’y intéressent pas…», renchéra-t-il. Face à cette situation, certains usagers proposent d’augmenter le nombre des agents chargés de la distribution pour pallier cette situation. Mais aussi les sites de retrait.

Un jeune, qui a requis l’anonymat, vient d’avoir sa carte dans ce centre. Notre interlocuteur, plus ou moins satisfait, déplore la non prise en compte de la modification qu’il avait apportée lors de l’opération de mise à jour des données biométriques, tenue en janvier dernier. Il avait demandé de changer sa profession, qui est finalement restée comme telle sur sa carte Nina à savoir : «Étudiant et élève».


« C’est ma photo seulement qui a été changée», regrette le jeune homme. Il y a quelques mois, certains agents nous avaient confirmé qu’à part les photos, les corrections apportées par les populations lors de la mise à jour des données Nina n’ont pas été prises en compte.

Au niveau de la mairie de la Commune IV du District, deux agents vérifient les messages de disponibilité des usagers en file indienne. Ils orientent ceux dont le lieu de retrait se trouve ailleurs. À la Brigade fluviale de Bamako, où nous sommes passés également, le processus se déroule sans problème.

 

FAIBLE TAUX DE RETRAIT- Jeudi 31 août, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga et son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine avaient déploré le faible taux de retrait des cartes biométriques sécurisées lors d’un point de presse. À titre d’illustration, sur 1.192.090 cartes disponibles pour les populations de Bamako, seulement 109.643 ont été retirées. Les deux ministres ont assuré que la production de ce sésame se fait à un rythme satisfaisant avec une confection de 69.900 cartes par jour par la société partenaire qui travaille tous les jours.

Et ce, afin que «la production puisse augmenter et atteindre le cap de 8 millions de cartes d’électeurs avant les élections». Déjà, sur ces 8 millions de cartes, plus de 5 millions ont été produites. Le gouvernement envisage de terminer avec les moins de 3 millions de cartes qui restent à produire. Il a également assuré que toutes les dispositions ont été prises pour éviter la «pagaille» dans la distribution de ces documents. «Aucune personne ne doit payer», ont-ils instruit, en réponse aux rumeurs selon lesquelles certains agents de distribution prenaient de l’argent avec les usagers.

Les autorités ont par ailleurs annoncé la suppression des contrôles par tablette pour simplifier la remise des cartes. Malheureusement, sur certains sites à Bamako, des tablettes étaient visibles, lundi 4 septembre, où on prenait l’empreinte des usagers, qui y signaient également. Ce qui pourrait expliquer en partie la lenteur constatée autour de l’opération.


 

 

 

GARANTIES D’INVIOLABILITÉ

 

La carte nationale d’identité biométrique sécurisée constitue un document adéquat au regard des garanties d’inviolabilité qu’elle présente. Ce précieux sésame est l’unique document d’identification. Il est sécurisé, personnel et incessible. Pour cette première phase, tous les Maliens âgés d’au moins 18 ans recevront leurs cartes nationales biométriques gracieusement offertes par l’État.

La première dotation de cette pièce est donc gratuite pour chaque citoyen. Toutefois, le renouvellement est payant. L’actuelle carte nationale d’identité reste valide, au maximum une année, après la délivrance des premières cartes biométriques. Ce délai peut être prorogé par un arrêté du ministre chargé de la Sécurité.

Il convient de souligner que le défaut de mise à jour des données Nina n’empêche pas d’avoir sa carte biométrique. La remise de cette pièce est gratuite. Son retrait est «individuel». La carte nationale biométrique a une durée de validité de 5 ans.  

Avant de se rendre dans un centre de retrait, les populations ont la possibilité de connaître le lieu où elles peuvent entrer en possession de leurs cartes. Il suffit de consulter par SMS au 36 223. Selon le gouvernement, le choix opté consiste à produire et à remettre simultanément les cartes nationales biométriques en raison du chronogramme des élections.

Bembablin DOUMBIA

Lire aussi : Bamako: Les enseignants des écoles publiques reprennent les cours

Les enseignants des écoles publiques du District de Bamako reprennent le travail dès ce lundi 20 octobre 2025 aux heures habituelles des cours..

Lire aussi : 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs .

Lire aussi : Contribution : À ceux qui veulent enterrer la transition malienne, qu’ils sachent : elle marche encore !

Certains rapports occidentaux tentent désespérément de faire croire que le Mali serait une « république en ruine », une «transition sans cap», un pays «sous tutelle russe» condamné à l’isolement. Ce récit, souvent répété, ignore la logique interne d’un processus souverain qui.

Lire aussi : Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogique.

Lire aussi : Mopti : La solidarité agissante du gouverneur

Dans le cadre des activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le gouverneur de la Région de Mopti, le Général de brigade Daouda Dembélé a respecté la tradition en rendant visite, mercredi 15 octobre, aux deux personnes les plus âgées de la Co.

Lire aussi : Gao : Des mesures strictes contre l’exploitation illicite du site minier de N’Tahaka

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Gao, des mesures strictes ont été prises concernant les activités illicites sur le site minier de N’tahaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de la Commune urbaine de Gao..

Les articles de l'auteur

3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs du Mali, conduite par sa présidente Mme Traoré Hawaly Koné..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 15:29

Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 11:05

Révision annuelle des listes électorales : L’Aige entame sa mission de supervision à partir de ce mercredi

L’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) entame, ce mercredi, sa mission de supervision et de suivi des opérations de Révision annuelle des listes électorales (Rale) 2025 jusqu’au 30 octobre prochain à l’intérieur comme à l’extérieur du pays..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 07:41

Région de Tombouctou : L'Armée neutralise plusieurs terroristes

Dans un communiqué datant de ce mardi 14 octobre 2025, l´État-major général des Armées a révélé le bilan des opérations du 13 octobre dernier dans la Région de Tombouctou..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 14 octobre 2025 à 16:09

Présentation du rapport 2024 du Cinsere-FNR : La mise en place du juge des libertés et de la détention au centre des échanges à la Cour suprême

Le Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des Forums nationaux de la refondation (Cinsere-FNR) a présenté, le vendredi dernier, son rapport annuel 2024 aux membres de la Cour suprême. L’évènement qui s’est déroulé dans les locaux de l’institution judiciaire, a enregistré la présence du président de la plus haute juridiction du Mali, Dr Fatoma Thèra et du coordinateur général du Cinsere-FNR, Me Amadou Tiéoulé Diarra..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 13 octobre 2025 à 12:17

Crimes et délits flagrants : Les éclairages de Dr Boubacar Bocoum

Dans les lignes qui suivent, l’enseignant-chercheur à la Faculté de droit privé de l’Université Kurukanfuga de Bamako explique les implications de ces infractions et leurs impacts sur l’immunité parlementaire.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:14

Ouverture de la session budgétaire du CNT : Entre défis de contrôle et principes de transparence

Outre la loi de finances 2026, une dizaine de projets de loi sont déjà inscrits dans le tableau de saisines de l’organe législatif de la Transition.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:05

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner