Réouverture de la frontière Mali-Côte d’Ivoire : Voyageurs et transporteurs retrouvent le sourire

Le déplacement des populations entre les deux pays est désormais moins pénible. Pour les transporteurs, les bonnes affaires reprennent. La mesure anti-Covid prise par les autorités ivoiriennes avait rendu la vie difficile pour les habitués de l’axe Bamako-Abidjan

Publié mercredi 01 mars 2023 à 07:00
Réouverture de la frontière Mali-Côte d’Ivoire : Voyageurs et transporteurs retrouvent le sourire

Si des compagnies n’ont pas encore retrouvé leur ambiance d’avant mars 2020, l’annonce de la réouverture des frontières fait son effet

 

 

Face à la propagation de la Covid-19 en 2020, nombre de pays se sont calfeutrés. La Côte d’Ivoire, qui avait fermé ses frontières depuis le 22 mars 2020, a levé cette restriction, le 15 février dernier, en raison de «l’évolution favorable» de la situation sanitaire.


La décision vise surtout à mettre fin aux passages clandestins et réorienter les voyageurs vers les voies officielles. Car, les voyageurs empruntaient des déviations pour pénétrer sur le territoire ivoirien. Nous avions fait ce constat au niveau de la frontière Mali-Côte d’Ivoire. La police des frontières avait du mal à canaliser les mouvements des populations de part et d’autre.

Dans le monde des transporteurs routiers, la réouverture des frontières ivoiriennes a été accueillie avec soulagement. Leurs activités étaient drastiquement réduites à cause de cette restriction qui aura duré près de trois ans. «Nous avons perdu 80% de notre chiffre d’affaires», confie le directeur général de la compagnie de transport Sonef, Mohamed Mohamoud Ould Oumar.

L’emplacement de cette compagnie à Sogoniko n’a pas encore retrouvé son ambiance d’avant mars 2020, mais l’annonce de la réouverture des frontières fait son effet. Vendredi dernier, l’affluence y était plus importante qu’il y a quinze jours. «La reprise est timide. Il y a des jours où seulement un seul bus quitte ici pour Abidjan. Nous espérons que dans un mois, tout va redevenir comme avant», espère Mohamed Mohmoud.

Sonef avait réajusté son dispositif afin de maintenir le trafic routier vers la Côte d’Ivoire. Tous les jours, un autobus quittait Bamako pour Zégoua, dernière ville malienne avant la Côte d’Ivoire. De là-bas, il fallait trouver des astuces pour passer la frontière et mettre les passagers à la disposition d’une compagnie ivoirienne.


Chaque passager devait alors débourser 8.000 Fcfa pour le trajet Bamako-Zégoua. «Avec la réouverture des frontières, Bamako-Abidjan coûte au maximum 30.000 Fcfa », explique le premier responsable de la Sonef. Il précise que ce tarif plafond a été fixé par les compagnies de transport, en accord avec les syndicats.

Le trafic retrouve progressivement son rythme normal. Cependant, une difficulté subsiste : «À partir de 20 heures, les douaniers arrêtent de travailler. C’est ce qui est en train de nous fatiguer, parce que les bus arrivent là-bas tard dans la nuit et ils sont ainsi donc obligés de rester jusqu’à 8 heures du matin», regrette Mohamed Mohamoud.

BEAUCOUP DE JOIE- Telemsi Transport, situé non loin de l’autogare de Sogoniko, a aussi subi les effets de la fermeture des frontières ivoiriennes. Cette compagnie, qui fait 50% de son chiffre d’affaires sur l’axe Bamako-Abidjan, a dû mettre des travailleurs en chômage pour diminuer les pertes. Et les employés qui ont gardé leurs postes ont renoncé à une partie de leurs droits.

«Nous avons accueilli avec beaucoup de joie la réouverture des frontières ivoiriennes», confie le responsable administratif de Telemsi Transport, Malick Boré. Selon lui, sa compagnie a été la première à franchir la frontière Mali-Cote d’Ivoire. «À l’autogare d’Abidjan, tout le monde filmait notre bus. La joie se lisait sur les visages», rapporte-t-il.

Lors du passage de notre équipe, une dizaine de passagers attendaient, sous un hangar, l’heure de départ. Coiffé d’une casquette, Moussa salue la sage décision des autorités ivoiriennes. «Entre les pays africains, on doit toujours avoir des solutions et faciliter le transport à tous les passagers africains». Et Salif Coulibaly, un autre passager, d’ajouter que cette décision va surtout amoindrir  les tracasseries sur la route.

L’heure est aux derniers réglages à Africa Tours où les responsables sont en train de «réaménager le programme». Yahya Jakariya Touré, administrateur de cette compagnie, révèle qu’Africa Tours avait tout simplement décidé de ne pas desservir l’axe Bamako-Abidjan, suite à la fermeture des frontières. «Plusieurs compagnies de transport amenaient les passagers à la frontière, dit-il. Ces derniers traversaient à moto les villes de Zégoua et Tingrela pour rallier la Côte d’Ivoire. Africa Tours n’a pas opté pour ce choix, qui amenait les passagers à affronter beaucoup de difficultés dont les tracasseries et le transport difficile de leurs bagages».

Pour le vice-président du Syndicat national des transporteurs routiers urbains, interurbain, internationaux du Mali (Syntrui-Mali), Chiaka Diakité, cette réouverture des frontières est une bonne nouvelle pour les transporteurs maliens. «Ils ont beaucoup souffert à cause de la Covid-19. Cette réouverture des frontières va nous donner beaucoup d’avantages.

On espère cette fois-ci, avec l’ouverture de presque toutes les frontières, que les choses vont rentrer dans l’ordre pour le grand bonheur des passagers et des compagnies de transport», souhaite-t-il. La réalité est que nos frontières sont tellement poreuses qu’une restriction administrative ou politique ne peut empêcher les populations ou les peuples de se déplacer même souvent au péril de leur vie.

Amadou GUEGUERE

Lire aussi : Gestion des crises : Le Comité interministériel renforce le contrôle sur les stocks et la distribution

Le Comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes s’est réuni ce mardi 18 novembre à la Primature sous la présidence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga..

Lire aussi : Visite du Premier ministre à l’Omap : Réduire les délais et fluidifier la distribution

Le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga a effectué ce mardi 18 novembre une visite à l’Office malien des produits pétroliers (Omap), placé sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances..

Lire aussi : Koulikoro : Fini les soucis d’électricité à la morgue du CSref

Le Centre de santé de référence de Koulikoro (CSref) a été doté d’un kit solaire d’une valeur de 10 millions de Fcfa par le directeur de Orange transit, Bréma Dramé dit Bama, ressortissant de la ville..

Lire aussi : Sikasso : Le carburant disponible dans certaines stations-service

Plusieurs localités du pays connaissent la crise du carburant. Mais à Sikasso la situation est relativement appréciable. Actuellement, certaines stations-service de la ville sont opérationnelles..

Lire aussi : Ségou : Affluence record dans les stations-service

Des files interminables d’automobilistes et de motocyclistes s’étirent sur des dizaines de mètres. Certains y sont, depuis quelque temps, pour pouvoir s’approvisionner en carburant et vaquer à leurs occupations essentielles.

Lire aussi : Vente illicite des pesticides : Une pratique très dangereuse

À Bamako, il existe un peu partout des commerçants et revendeurs clandestins de pesticides. Dans la circulation, dans les boutiques des quartiers et dans les marchés hebdomadaires, ils proposent des produits pouvant combattre les nuisibles sans l’autorisation des structures compétentes et en v.

Les articles de l'auteur

Le Mali fédère les ambitions du Niger et du Burkina Faso

La 1ère édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES, ouverte à Bamako, marque une étape décisive pour l’intégration économique des pays du Sahel. Réunissant des délégations venues du Burkina Faso, du Niger et du Mali, ainsi que de jeunes porteurs de projets, l’événement se présente comme un cadre de coopération inédit où ambitions partagées, innovation et solidarité régionale se rencontrent..

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:07

Salon international de l’entrepreneuriat - AES : La jeunesse sahélienne expose son savoir-faire

Au 2è jour du Salon, nous nous sommes intéressés aux jeunes entrepreneurs du Mali, du Burkina Faso et du Niger venus présenter leur savoir-faire, défendre le consommer local et tisser des partenariats avec d’autres participants.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:05

Salon international de l’entrepreneuriat-AES : Du beau monde à la cérémonie d’ouverture

Avec plus de 5.000 visiteurs attendus, ce Salon ambitionne de contribuer à la création d’emplois durables, d’offrir une plateforme régionale de valorisation de l’initiative privée et de mobiliser les partenaires techniques et les investisseurs autour de projets structurants.

Par Amadou GUEGUERE


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 07:45

Dr Modibo Sacko, un magistrat au parcours exceptionnel

-.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 13 novembre 2025 à 09:29

Oclei : Le président et trois autres membres prêtent serment

Ils entament ainsi un mandat de quatre ans. La cérémonie était présidée par le président de la Cour suprême, Dr Fatoma Théra.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 13 novembre 2025 à 09:25

Communication gouvernementale : Les charges de communication des ministères se consultent

Initiée par le Cigma, cette rencontre avait pour objectif d’harmoniser le discours public, de renforcer la crédibilité de la parole de l’État et de faire face aux offensives médiatiques visant le Mali.

Par Amadou GUEGUERE


Publié lundi 10 novembre 2025 à 07:45

Une mobilisation exceptionnelle

Une foule compacte, les couleurs nationales (vert, or et rouge) flottant sous le soleil, des chants de femmes et le ronronnement continu des motos… l’ambiance était électrique hier à Bougouni. Des milliers de personnes ont convergé vers le site minier de N’Gouanala pour accueillir le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, venu inaugurer la deuxième mine de lithium du Mali..

Par Amadou GUEGUERE


Publié mardi 04 novembre 2025 à 13:11

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner