
L’élévage du poulet de chair dépend en grande partie de l’électricité
Depuis un
certain moment, le poulet de chair de nos éleveurs est prisé en raison de son
prix bas sur le marché. Il coûte moins cher que le poulet local. Autre facteur,
au-delà du prix, justifiant le choix des consommateurs, est que ce poulet est
boursouflé et bien gras, d’où le nom «poulet de chair». Actuellement, une
pénurie de cette denrée se fait sentir à Bamako. La crise énergétique, la
cherté de l’aliment volaille et l’hivernage sont les principales raisons
invoquées par les acteurs pour justifier cette rareté.
La situation
pousse les consommateurs à se tourner vers les cuisses de poulets conditionnées
dans du carton. Et pourtant, l’importation de cette denrée alimentaire est
interdite dans notre pays pour notamment des questions d’hygiène. Fatoumata
Kanté vient de débourser 20.000 Fcfa dans les cuisses de poulets conditionnées
importées pour une rencontre familiale qui se tiendra chez elle. Habitante de
Kalaban-coro, elle affirme que les prix des poulets de chair ont grimpé à
l’occasion de la fête d’Achoura passée. «Avant, j’achetais les poulets de chair
chez les éleveurs entre 3.000 et 3.500 Fcfa par tête. Mais depuis la fête
d’Achoura, il faut débourser entre 4.000 et 5.000 Fcfa par poulet», précise
celle qui vient d’acheter un carton de 10 kg au marché Soukounikoura. Quid de
la provenance de ces cuisses importées ? Fatoumata Kanté avoue qu’elle n’en
sait rien.
Ladji
Bouaré évolue dans le sous-secteur de l’élevage des volailles depuis maintenant
cinq ans. Propriétaire d’une ferme, il pointe du doigt le problème d’électricité
comme principale difficulté qui entrave l’activité des aviculteurs. Les poulets
de chair ont, en effet, besoin de lumière pour se nourrir correctement et à
tout moment. Aussi, dira l’aviculteur, pour que les œufs éclosent, il faut une
machine qui fonctionne avec de l’électricité. La transformation des aliments
est aussi faite à partir de source énergétique.
«Avant, nous achetions
plusieurs œufs pour les mettre dans la couveuse. Maintenant, c’est risqué de le
faire parce que les œufs, sans électricité pendant 20 heures, sont destinés à
être gâtés», explique celui qui vend ses poulets à 3.000 Fcfa. Et d’ajouter que
les preneurs aussi ont peur d’en acheter en quantité pour ne pas enregistrer
beaucoup de pertes. Ladji Bouaré a déjà perdu pas moins de 300 œufs, faute de
courant.
DIVERSIFIER
LES SOURCES D’APPROVISIONNEMENT- La saison pluviale complique davantage la
situation pour les aviculteurs. Amadou Traoré, qui achète les poussins de chair
pour les élever avant de les revendre quand ils atteignent le poids de la
maturité, confie que l’hivernage a accentué la pénurie. «Les volailles ne sont
pas élevées dans les bonnes conditions à cause des pluies et la fraicheur
interminable, ce qui les rend fragiles», dit-il, déplorant également la monté
en flèche du prix de l’aliment volaille dont le sac se vend à environ 30.000
Fcfa.
Face à autant de facteurs défavorables, des aviculteurs ont tout
simplement décidé d’arrêter la production. Amadou Traoré, lui, arrive toujours
à tenir, grâce à son fournisseur qui, contrairement à d’autres, n’a pas
augmenté ses prix. «J’achète les poussins toujours à 650 Fcfa l’unité. Je les
nourris avant de les vendre à d’autres revendeurs au prix unitaire de 2.400 ou
2.500 Fcfa. Et ces derniers livrent aux consommateurs à 2.750 Fcfa ou plus»,
affirme notre aviculteur.
Mamoudou
Coulibaly, propriétaire d’une ferme derrière Baguinéda, a aussi fait le constat
de cette pénurie de poulets de chair qui s’explique, selon lui, par
l’augmentation des quantités de cuisses importées dans notre pays. «Ces
importations découragent les éleveurs locaux», soutient le fermier qui dispose
de plus de 2.000 poussins dans son poulailler. Ses fidèles clients sont les
restaurateurs et les revendeurs au marché, à qui il cède les poulets au prix
unitaire de 2.500 et 3.000 Fcfa.
La pénurie
oblige certains établissements hôteliers à changer de méthode. Un cuisinier
d’un hôtel de la place se confie : «Les commandes qu’on lance sont à
chaque fois réduites, ce qui nous pose souvent des problèmes dans la gestion.
Nous commandions 60 poulets à 240.000 Fcfa. Avec la pénurie, nous nous sommes
tournés vers les poulets importés». Notre interlocuteur venait d’acheter 10
cartons pour le stocker dans son frigo. Il précise qu’à vrai dire, les deux
sont à peu près la même chose pour son hôtel sauf que l’autre est importé et on
ignore les conditions d’hygiène.
L’alternative de poulets importés ne fait pas l’affaire de Issa Maïga, vendeur de poulets fumés. La plupart de ses clients commandent le poulet en entier. Pour que son activité n’en pâtisse pas de cette pénurie, il a décidé de diversifier ses sources d’approvisionnement. «J’achète l’unité à 3.000 Fcfa ou 4.000 Fcfa, selon les vendeurs», informe le restaurateur, assis sur une chaise au bord du goudron, en attendant la cuisson de ses poulets de chair qui se trouvent dans le four enfermé à l’aide de vitres.
Fatoumata Mory SIDIBE
Le Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) a tenu, hier dans un hôtel à Banankoroni, la 1ère session de la phase II de son Comité de pilotage..
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ambassade de Belgique au Mali, a organisé un atelier de réflexion dans le cadre de la Quinzaine de l’environnement..
Le forum des organisations non gouvernementales (ONG) et de création d’emplois, Job Cluster, a été lancé, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), par la ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck..
Après la fête de Tabaski ou la fête du mouton, les marchés de Bamako connaissent une pénurie temporaire de condiments, au grand dam des consommateurs qui doivent faire face aux prix élevés de ces denrées..
L’ambassade d’Espagne au Mali a fait une contribution de 1,967 milliard de Fcfa pour assurer la sécurité alimentaire au Mali. Une cérémonie de remerciement à son encontre a été organisée hier par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans les locaux du Commissariat à la sécurité alim.
Ce quartier regorge d’ateliers de bijouterie, où les tenanciers rivalisent d’art pour confectionner des objets à la satisfaction des clients.