#Mali : Marché de la volaille : Le poulet de chair se fait rare

La crise énergétique, la cherté de l’aliment volaille et l’hivernage sont les principales raisons évoquées par les acteurs. La situation pousse les consommateurs à se tourner vers les cuisses de poulets conditionnées dont l’importation est interdite dans notre pays

Publié jeudi 05 septembre 2024 à 19:52
#Mali : Marché de la volaille : Le poulet de chair se fait rare

 L’élévage du poulet de chair dépend en grande partie de l’électricité

 

 

Depuis un certain moment, le poulet de chair de nos éleveurs est prisé en raison de son prix bas sur le marché. Il coûte moins cher que le poulet local. Autre facteur, au-delà du prix, justifiant le choix des consommateurs, est que ce poulet est boursouflé et bien gras, d’où le nom «poulet de chair». Actuellement, une pénurie de cette denrée se fait sentir à Bamako. La crise énergétique, la cherté de l’aliment volaille et l’hivernage sont les principales raisons invoquées par les acteurs pour justifier cette rareté.

La situation pousse les consommateurs à se tourner vers les cuisses de poulets conditionnées dans du carton. Et pourtant, l’importation de cette denrée alimentaire est interdite dans notre pays pour notamment des questions d’hygiène. Fatoumata Kanté vient de débourser 20.000 Fcfa dans les cuisses de poulets conditionnées importées pour une rencontre familiale qui se tiendra chez elle. Habitante de Kalaban-coro, elle affirme que les prix des poulets de chair ont grimpé à l’occasion de la fête d’Achoura passée. «Avant, j’achetais les poulets de chair chez les éleveurs entre 3.000 et 3.500 Fcfa par tête. Mais depuis la fête d’Achoura, il faut débourser entre 4.000 et 5.000 Fcfa par poulet», précise celle qui vient d’acheter un carton de 10 kg au marché Soukounikoura. Quid de la provenance de ces cuisses importées ? Fatoumata Kanté avoue qu’elle n’en sait rien.

Ladji Bouaré évolue dans le sous-secteur de l’élevage des volailles depuis maintenant cinq ans. Propriétaire d’une ferme, il pointe du doigt le problème d’électricité comme principale difficulté qui entrave l’activité des aviculteurs. Les poulets de chair ont, en effet, besoin de lumière pour se nourrir correctement et à tout moment. Aussi, dira l’aviculteur, pour que les œufs éclosent, il faut une machine qui fonctionne avec de l’électricité. La transformation des aliments est aussi faite à partir de source énergétique.

«Avant, nous achetions plusieurs œufs pour les mettre dans la couveuse. Maintenant, c’est risqué de le faire parce que les œufs, sans électricité pendant 20 heures, sont destinés à être gâtés», explique celui qui vend ses poulets à 3.000 Fcfa. Et d’ajouter que les preneurs aussi ont peur d’en acheter en quantité pour ne pas enregistrer beaucoup de pertes. Ladji Bouaré a déjà perdu pas moins de 300 œufs, faute de courant.

 

DIVERSIFIER LES SOURCES D’APPROVISIONNEMENT- La saison pluviale complique davantage la situation pour les aviculteurs. Amadou Traoré, qui achète les poussins de chair pour les élever avant de les revendre quand ils atteignent le poids de la maturité, confie que l’hivernage a accentué la pénurie. «Les volailles ne sont pas élevées dans les bonnes conditions à cause des pluies et la fraicheur interminable, ce qui les rend fragiles», dit-il, déplorant également la monté en flèche du prix de l’aliment volaille dont le sac se vend à environ 30.000 Fcfa.

Face à autant de facteurs défavorables, des aviculteurs ont tout simplement décidé d’arrêter la production. Amadou Traoré, lui, arrive toujours à tenir, grâce à son fournisseur qui, contrairement à d’autres, n’a pas augmenté ses prix. «J’achète les poussins toujours à 650 Fcfa l’unité. Je les nourris avant de les vendre à d’autres revendeurs au prix unitaire de 2.400 ou 2.500 Fcfa. Et ces derniers livrent aux consommateurs à 2.750 Fcfa ou plus», affirme notre aviculteur.

Mamoudou Coulibaly, propriétaire d’une ferme derrière Baguinéda, a aussi fait le constat de cette pénurie de poulets de chair qui s’explique, selon lui, par l’augmentation des quantités de cuisses importées dans notre pays. «Ces importations découragent les éleveurs locaux», soutient le fermier qui dispose de plus de 2.000 poussins dans son poulailler. Ses fidèles clients sont les restaurateurs et les revendeurs au marché, à qui il cède les poulets au prix unitaire de 2.500 et 3.000 Fcfa.

La pénurie oblige certains établissements hôteliers à changer de méthode. Un cuisinier d’un hôtel de la place se confie : «Les commandes qu’on lance sont à chaque fois réduites, ce qui nous pose souvent des problèmes dans la gestion. Nous commandions 60 poulets à 240.000 Fcfa. Avec la pénurie, nous nous sommes tournés vers les poulets importés». Notre interlocuteur venait d’acheter 10 cartons pour le stocker dans son frigo. Il précise qu’à vrai dire, les deux sont à peu près la même chose pour son hôtel sauf que l’autre est importé et on ignore les conditions d’hygiène.

L’alternative de poulets importés ne fait pas l’affaire de Issa Maïga, vendeur de poulets fumés. La plupart de ses clients commandent le poulet en entier. Pour que son activité n’en pâtisse pas de cette pénurie, il a décidé de diversifier ses sources d’approvisionnement. «J’achète l’unité à 3.000 Fcfa ou 4.000 Fcfa, selon les vendeurs», informe le restaurateur, assis sur une chaise au bord du goudron, en attendant la cuisson de ses poulets de chair qui se trouvent dans le four enfermé à l’aide de vitres.

Fatoumata Mory SIDIBE

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