#Mali : Démarrage de l’hivernage : Pourquoi peu de pluies sur Bamako et Environs ?

Cette situation est l’une des conséquences de la crise énergétique. D’après les spécialistes, l’utilisation massive des groupes électrogènes entraîne un surcroît d’émissions de gaz à effet de serre, empêchant les nuages de s’accumuler pour donner de la pluie

Publié mercredi 19 juin 2024 à 14:21
#Mali : Démarrage de l’hivernage : Pourquoi peu de pluies sur Bamako et Environs ?

Le démarrage de l’hivernage est marqué par la faible quantité de pluies tombées sur Bamako et ses environs. La quantité maximale de pluie tombée la semaine dernière sur la capitale notamment le jeudi dernier, totalise environs 4 millimètres contrairement à l’année dernière où, pendant la même période, les quantités de pluies dépassaient 20 à 30 millimètres. Cette situation, selon le chef de service observations et prévisions météorologiques à l’Agence nationale de la météorologie Mali-Météo, s’explique par plusieurs facteurs. Notamment la crise énergétique marquée par la forte consommation des énergies fossiles à travers l’utilisation des groupes électrogènes dans la quasi-totalité des services et des ménages.

Amadou Diakité explique à ce propos qu’aujourd’hui à Bamako, à chaque 50 mètres, on voit des groupes électrogènes qui sont en train de dégager des gaz à effet de serre. « Bamako n’a jamais été aussi chaud que maintenant. Ces gaz carboniques contribuent à réchauffer l’atmosphère. Avec la crise énergétique, les gens sont obligés d’avoir recours aux groupes électrogènes pour mener leurs activités économiques ou pour se mettre à l’aise dans leurs maisons.

« Il y a un excès d’apport de gaz à effet de serre ce qui contribue à modifier le climat local et empêcher des nuages consistants de donner de fortes pluies », argumente-t-il. Cela provoque ainsi, dit-il, les diminutions de pluies à Bamako et ses environs. Amadou Diakité explique que ces rejets de gaz à effet de serre contribuent significativement à la pollution atmosphérique. « Ces concentrations de gaz à effet de serre, n’ont jamais été aussi importantes que maintenant à Bamako et ses environs. Il fera beaucoup plus chaud et nous avons constaté des difficultés lors de l’installation de la saison des pluies », regrette le chef de service observations et prévisions météorologiques à Mali-Météo.

En dépit des facteurs négatifs concernant la capitale, d’après les prévisions saisonnières de Mali-météo, les cumuls des pluies seront supérieurs à la normale cette année. « C’est-à-dire que les cumuls des pluies qui vont tomber pendant cette saison de pluie sont supérieures aux valeurs moyennes des 30 dernières années en termes de cumul », explique Amadou Diakité. Qui annonce également que cette année, la répartition sera bonne sur l’ensemble du pays et que les séquences sèches seront moindres par rapport à certaines années. Donc pour Amadou Diakité, les indicateurs sont au vert pour cette saison dont la fin sera tardive jusqu’au mois d’octobre au début novembre ou les pluies vont continuer dans certaines parties du pays notamment au Sud dans la Région de Sikasso et une partie de Koulikoro. 

 

Amélioration de la mousson- Le responsable de service observations et prévisions météorologiques à Mali-météo précise que les premières pluies tombées à Bamako au cours des derniers mois, n’annonçaient pas le début de la saison pluvieuse. « La saison s’est installée tardivement à Bamako et c’est à partir de mi-juin car les quantités de pluies tombées n’étaient pas assez satisfaisantes et il y avait une longue période de pause entre les pluies. La saison ne s’était pas totalement installée à Bamako contrairement au Sud du pays, notamment dans les Régions de Sikasso et Bougouni où depuis début mai, la saison des pluies s’est installée », révèle Amadou Diakité.



Par ailleurs, le spécialiste rassure que malgré toutes ces difficultés, l’épaisseur de la mousson qui n’était pas assez importante sur Bamako s’améliorera progressivement. « Plus on va vers le mois de juillet, plus la saison va bien s’installée sur Bamako et ses environs », assure Amadou Diakité qui conseille la population de suivre les informations de la Météo. Car selon lui, cette année, des risques d’inondations, de vents violents, et de foudre peuvent survenir à tout moment. Aux paysans et agriculteurs, il conseille d’écouter les radios, car au niveau de la météo un dispositif de groupe de travail pluridisciplinaire est en place pour donner des conseils et des alertes agro-hydro-métrologiques aux paysans tous les 10 jours.

Rappelons que cette année, la canicule a été durement ressentie pendant la période de mars, avril et mai. Cette forte chaleur jamais connue depuis plusieurs décennies, a battu des records de température au Mali, frôlant les 50 degrés Celsius dans certaines localités. Selon Mali-météo, cette canicule indique que de fortes pluies seront enregistrées pour cette campagne de l’hivernage. Amadou Diakité fait savoir qu’au niveau global, nous sommes dans une période « El Nino » qui consiste au réchauffement des températures de l’océan du Pacifique Sud. « Le pacifique étant l’océan le plus vaste de la terre, son réchauffement entraîne celui de l’atmosphère globale de la terre, ce qui a pour conséquence de réchauffer le climat. Et nous sommes dans une zone, où il fait extrêmement chaud pendant la période de mars, avril, mai.

Les indicateurs révèlent que la terre est en train de se réchauffer », explique le technicien, ajoutant que si des mesures d’adaptation ne sont pas prises, les gens sentiront d’énormes difficultés dans les années à venir. Car, «on a battu les records des 4 dernières années de températures qui existaient. Le mois de janvier 2024 a été le mois de janvier le plus chaud de l’histoire des températures, pareil pour mars et avril où des records de températures ont été battus », conclut-il. De quoi inciter à développer les actions d’adaptation.

Makan SISSOKO

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