#Mali : Colonel-Major Ismaël Wagué : «La CMA et une partie de la plateforme se sont rendues inéligibles au processus de paix»

Dans cette interview, le ministre chargé de la Réconciliation aborde les grandes actions réalisées par son département et les questions liées à l’Accord d’Alger. Il évoque aussi l’initiative présidentielle du Dialogue inter-Maliens, la justice transitionnelle et les perspectives à court et moyen terme

Publié mercredi 14 février 2024 à 06:57
#Mali : Colonel-Major Ismaël Wagué : «La CMA et une partie de la plateforme se sont rendues inéligibles au processus de paix»

Le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, invité de l’émission Mali kura Taasira saison 2, répondait aux questions du rédacteur en chef du Quotidien national L’Essor, Madiba Keïta et du directeur de l’information de la télévision nationale, Ibrahim Traoré.  


Le colonel-major Ismaël Wagué a d’entrée de jeu expliqué que le Dialogue inter-Maliens est piloté par la présidence de la République et que le ministère en de la Réconciliation en est le bras technique. En ce qui concerne le contenu du Dialogue, le ministre Wagué a souligné qu’il sera déterminé par une commission nationale de mise en œuvre.

Occasion pour lui de rappeler que les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et une partie de la Plateforme du 14 juin se sont rendus inéligibles dans le processus de paix. Du fait de la position prise par ces derniers contre les FAMa pendant le processus de réoccupation  des emprises de la Minusma. «Ceux qui se sont rendus coupables d’agressions contre l’État et le processus de paix, devront répondre de leurs actes devant la justice», a déclaré le ministre Wagué. 

 

JUSTICE TRANSITIONNELLE- Sur le plan de la justice transitionnelle, les acquis portent, entre autres, sur la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) dont le travail a permis de mettre en place une politique nationale de réparation des victimes des violations graves des droits de l’Homme au Mali de 1960 à nos jours. Il a été décidé de créer deux structures qui vont remplacer la CVJR. Il s’agit de l’Agence nationale pour la réparation des victimes des violations graves des droits de l’Homme (AGRV) et le Comité d’orientation avec un président et un secrétariat exécutif.

«À ce jour, si la réparation n’a pas encore commencé, il faut souligner qu’un certain nombre de victimes ont déjà été identifiées», a déclaré le ministre chargé de la Paix. Avant d’ajouter que les réparations vont se faire de plusieurs manières à savoir financièrement, la réinsertion ou à travers des travaux de mémoire... À ce sujet, le colonel-major Ismaël Wagué a révélé que son département a dépêché une équipe conduite par le secrétaire général du ministère au Rwanda aux fins de s’inspirer du modèle de ce pays qui dispose d’une expérience en matière de justice transitionnelle pour avoir connu le génocide de 1994.

En plus de Kigali, d’autres missions d’information sont prévues en Colombie, un pays qui a géré le problème des Farc, et au Canada où la gestion des autochtones indiens est un cas d’école. Le ministre Wagué a cité aussi Israël qui a géré le problème des Juifs après la 2è Guerre mondiale. Pour lui, une partie de tous ces cas se retrouve dans la situation du Mali. «Ainsi, la réparation peut se faire en s’inspirant de ces différents modèles», a-t-il souligné.

Sur le processus d’intégration des ex-combattants dans les rangs des Forces de défense et de sécurité (FDS), le ministre chargé de la Réconciliation a expliqué que la partie qui est restée du côté de l’État était engagée mais l’autre côté qui s’est unilatéralement retirée du processus de paix n’est pas venue. De plus, a indiqué le ministre Wagué, les 74.000 ex-combattants que l’État a acceptés dans l’Accord, étaient consignés dans une base de données. «Maintenant, il y a des difficultés à mettre un nom sur les ex-combattants à partir des registres. Toute chose qui constitue de réelles préoccupations qu’il faut gérer», a indiqué colonel-major Wagué.

 

LES PERSPECTIVES- En termes de perspectives, le ministre chargé de la Cohésion nationale a souligné qu’en 2024 son département poursuivra les réformes en donnant plus de visibilité et de légitimité à la Mission d’appui à la réconciliation nationale et aux Comités communaux de réconciliation (CCR). À cela s’ajoute l’opérationnalisation de l’AGRV et la mise en place du Centre pour la paix et l’unité au Mali. Une structure qui devrait prendre en charge le principe de non répétition dans le cadre de la justice transitionnelle.

Mais aussi la redynamisation de l’Agence pour le développement du Nord que le ministère vient de récupérer. Il s’agira de donner à cette Agence une nouvelle vision et de nouvelles orientations en la renforçant pour qu’elle puisse remplir cette mission de développement du Nord. Une question qui est d’une certaine manière à la base de crises répétitives dans notre pays.

Ensuite, à la fin du Dialogue inter-Maliens, il s’agira de remettre à jour le Programme national Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) et la redynamiser pour prendre non seulement la question des mouvements signataires qui sont restés avec l’État. Mais également les questions des milices telles que Dana Amassagou et autres, a conclu le ministre Wagué. Avant d’inviter les Maliens de l’intérieur et de la Diaspora ainsi que toutes communautés confondues, à participer massivement au Dialogue inter-Maliens initié par le président de la Transition.

Aboubacar TRAORE

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