
Le chef de la délégation malienne, colonel Abdoulaye Maïga
Quartiers résidentiels et bidonvilles se côtoient ici. Les sirènes des motards y sifflent de façon presque continue depuis mardi dernier. Ils convergent tous vers le Lac Victoria. C’est aux bords de ce grand Lac que l’avenir du monde semble prendre un nouveau tournant. En effet, les délégués des pays émergents et ceux en développement ont déclaré leur adhésion au nouvel ordre mondial qui est en train de se dessiner en acclamant les conclusions du 19è sommet du Mouvement des non-alignés (MNA). Notre pays y était représenté par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga. Il était accompagné du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et d’une forte délégation.
Le MNA
compte 120 pays: 53 d’Afrique, 39 d’Asie, 26 d’Amérique latine et des Caraïbes
et deux pays d’Europe. Il comprend aussi la Palestine, État non membre de
l’ONU, 17 autres pays observateurs et 10 organisations observatrices. Le MNA
est alors le groupement le plus représenté à l’ONU. Sa voix doit alors compter
au regard de son poids économique, démographique et commercial. C’est pourquoi,
ses dirigeants présents à Kampala
entendent peser de tout leur poids pour exiger la fin des injustices et
des inégalités dont sont notamment victimes les pays en développement.
Dans
leur déclaration dite «Déclaration de Kampala», on retient, entres autres, le
soutien sans faille à un monde multipolaire et prospère ; la fin des ingérences extérieures dans les
affaires intérieures des États, la recherche de financements alternatifs à
faibles taux d’intérêt notamment auprès des Brics. Il s’agit également de
mettre la pression sur l’ONU pour l’obtention d’un cessez-le-feu immédiat à
Gaza, de la redynamisation de la coopération et de la solidarité entre les États
membres pour une prospérité partagée, de la réforme du Conseil de sécurité des
Nations unies afin de permettre à tous les pays d’avoir les mêmes droits. La
mise en œuvre de ces recommandations incombe au nouveau président du MNA, le président
ougandais, Yoweri Museveni et le nouveau bureau qu’il dirigera pour les trois
prochaines années.
Ces recommandations témoignent de l’engagement des dirigeants du MNA à mettre fin à toute velléité de maintenir le monde dans un système hégémonique unipolaire. Elles sont surtout révélatrices de la volonté inébranlable des Non-alignés de s’extirper de la domination occidentale jugée méprisante et appauvrissante. Afin, selon eux, d’arriver à réaliser les objectifs de développement que se fixe l’organisation.
En la matière, la position de notre pays est
sans équivoque. «Le Mali rejette d’office les remèdes imposés ou importés et
contreproductifs. Mieux, notre pays s’oppose avec force à toutes les formes
d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des États», a insisté le
ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Ingérence et hégémonisme que le 1er vice-président de la République islamique d’Iran a qualifiées de «terrorisme économique des États-Unis qui violent le droit international». Selon lui, l’heure est venue de rejeter l’unilatéralisme et de penser à plus de coopération entre pays membres en tenant compte des besoins et des aspirations des populations. «L’avenir des pays doit être décidé par les peuples des pays», a insisté Mohammad Mokhler.
Dans ce monde nouveau en gestation, l’Afrique
devrait avoir son mot à dire au regard de ses énormes potentialités.
Notre
contient est un monde d’opportunités, grâce essentiellement à sa démographie et
ses richesses. Sa population est estimée à 1,5 milliard de personnes dépassant
ainsi celle de la Chine et de l’Inde. «Quand nous nous mettrons ensemble, nous
pourrons profiter pleinement de ce vaste marché sans compter les matières premières
dont regorgent nos sous-sols», a conseillé le nouveau président du MNA. Mais, a
prévenu le président ougandais, tout dépendra de la capacité des pays en développement
notamment africains à se réinventer. Pour ce faire, a expliqué Yoweri Museveni,
«les pays du MNA doivent investir dans des secteurs à forte valeur ajoutée en
produisant et en transformant les produits locaux».
Envoyé spécial
Cheick Moctar TRAORE
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