
Ces rencontres s’inscrivent dans le cadre des traditionnelles activités d’information, d’éducation et de sensibilisation, initiées par l’Oclei
La corruption et
l’enrichissement illicite constituent de véritables obstacles au développement
durable. Car, elles freinent la croissance économique, sapent la confiance des
citoyens dans leurs institutions et compromettent l’accès équitable aux
services publics, dont l’éducation, la santé, l’eau et électricité. D’où la
nécessité pour l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite
(Oclei) d’organiser les 14 et 15 janvier derniers deux ateliers d’information
et de sensibilisation à Kayes sur ces deux fléaux. La première session était
destinée aux acteurs de l’administration, de la justice et des finances. Tandis
que la seconde concernait les collectivités territoriales et la société civile.
Ces ateliers étaient respectivement présidés par Adma A. Maïga, conseiller aux
Affaires économiques du gouverneur de la Région de Kayes, et Bandiougou
Diawara, président du Conseil régional de Kayes.
Ces rencontres s’inscrivaient dans le
cadre des traditionnelles activités d’information, d’éducation et de
sensibilisation, initiées par l’Oclei à travers son pôle «Prévention et
Déclaration de biens». Pour l’organisation de ces deux ateliers, l’Office
central de lutte contre l’enrichissement illicite a bénéficié du soutien du
projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres
(Luceg), financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par l’Enap au
Mali.
Ce projet, d’après son
directeur Dramane Yacouba Diallo, accompagne les efforts des autorités de la
Transition, ainsi que ceux de l’Oclei, du Bureau du vérificateur général (BVG),
de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), du
Contrôle général des services publics, parmi tant d’autres, dans leurs
missions. L’Oclei est créé sous la forme d’une
autorité administrative indépendante par l’ordonnance n°2015-032/P-RM du 23
septembre 2015, ratifiée par la loi n°2016-017 du 9 juin 2016. Elle a pour
mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et
de lutte envisagées au plan national, sous régional, régional et international
contre l’enrichissement illicite.
Les communications ont porté sur la
présentation de l’Oclei ; l’impact de la corruption sur les populations
défavorisées et les stratégies et techniques de prévention de la corruption et
de l’enrichissement illicite et le recueil de textes relatifs à la lutte contre
l’enrichissement illicite au Mali.
Le phénomène de la corruption est devenu
systémique dans notre pays et se manifeste sous plusieurs formes. Il peut
s’agir, selon le mode d’action, de pots-de-vin, d’extorsion, de trafic
d’influence, de népotisme, de fraude, de détournement de fonds, d’abus de biens
ou de derniers publics, d’enrichissement illicite.
L’enrichissement illicite, quant à lui, est une manifestation flagrante de l’abus de pouvoir, qui affaiblit la confiance entre les dirigeants et les citoyens.
D’après les rapports des structures de
contrôle, de 2005 à 2019, l’État a perdu 1.266 milliards de Fcfa à cause de détournements
de deniers publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillages et de
détournements de biens de l’État. Or, selon le représentant
du président de l’Oclei, ce manque à gagner aurait pu servir à financer des
projets structurants d’intérêt collectif. Ces moyens financiers, spoliés à
l’État, pouvaient lui permettre de construire 264 hôpitaux de haut standing,
1.767 Centres de santé de référence.
Selon une étude faite par l’Office, en
2021, le niveau de perception de l’amplitude de l’enrichissement illicite est
le plus élevé à Kayes avec 50,70%, suivi de Ségou et de Bamako avec
respectivement 41,80% et 40,90%. Face à cette triste réalité, les élus locaux,
les organisations de la société civile et les jeunes doivent œuvrer davantage
dans l’établissement d’une gouvernance plus transparente, responsable et
inclusive.
Le président du Conseil régional de Kayes, le représentant de l’Oclei et le directeur de Luceg reconnaissent tous que la culture d’une conscience collective et citoyenne face aux biens publics est l’une des conditions indispensables à satisfaire pour l’émergence de notre pays.
À la fin des ateliers, Bandiougou Diawara du Conseil régional et Mme Marène Seck N’Diaye de la mairie de la Commune urbaine de Kayes ont reçu chacun une écharpe de l’Oclei des mains de Seidina Oumar Diarra.
Bandé Moussa SISSOKO / AMAP - Kayes
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