
Qui mieux qu’un ministre des Affaires étrangères pour savoir l’agenda de son Chef de l’État sur les moyen et long termes ? En avril dernier, le ministre Abdoulaye Diop, notre chef de la diplomatie, avait levé un coin du voile et c’est désormais confirmé : le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta effectuera, du 21 au 26 juin 2025, une visite officielle en Fédération de Russie, sur invitation de son homologue russe, le Président Vladmir Poutine. Elle s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales stratégiques entre le Mali et la Russie, ainsi que de la diversification des partenariats. Cette visite s’annonce comme une confirmation de l’excellente santé des relations entre nos deux pays.
«Premier déplacement du Chef de l’État dans le cadre des relations bilatérales avec la Russie, depuis sa prise de fonction en mai 2021, cette visite officielle est une étape importante dans le renforcement des relations entre le Mali et la Russie. Le Président de la Transition avait également réservé à la Fédération de Russie son premier déplacement hors des frontières nationales, à l’occasion de sa participation au 2e Sommet Russie-Afrique, tenu à Saint-Pétersbourg du 27 au 30 juillet 2023», précise une note d’information de la Présidence de la République.
La note des services du Président de la Transition ne manque pas de mentionner le lien important de cette visite avec la présidence de la Confédération AES assurée par le Mali. C’est surtout une occasion de haute portée diplomatique si l’on se rappelle que cela va être la première fois que le Président Goïta sera face à son homologue russe dans un cadre purement bilatéral. Il y a deux ans, les deux dirigeants s’étaient vus pour la première fois dans un cadre multilatéral à l’occasion du sommet Russie-Afrique les 27 et 28 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg. En marge, les deux parties ont signé un «Mémorandum d’Entente relatif à la création d’un mécanisme de consultation sur la coopération économique, commerciale et d’investissements».
Les deux Chefs d’État ont pu jauger le niveau d’estime réciproque et passer en revue l’état des relations bilatérales, à un moment où le Mali connaissait une agression accrue des groupes armés terroristes et la mise en œuvre complexe de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger dont les Maliens ne voulaient plus. Deux ans après Saint Pétersbourg, les Présidents Goïta et Poutine ont l’occasion, dès ce samedi, de faire un large tour d’horizon de tous les secteurs de coopération entre nos deux pays. Il va sans dire que la défense, la sécurité, l’économie, l’éducation, les technologies seront au menu des discussions.
C’est dire que depuis 2021, la diversification des partenariats opérée par les autorités de la Transition a permis de renforcer les liens de coopération entre les deux pays. De part et d’autre, les visites de travail au niveau technique, stratégique et diplomatique se sont multipliées. Le Vice-premier Ministre russe, Monsieur Alexandre Novak, était à Bamako le 28 novembre 2024 et les 3 et 4 avril derniers, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, était à Moscou avec ses deux homologues de la Confédération AES pour discuter avec le Chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov.
GRANDS ENJEUX, FORTES ATTENTES. Le lundi 16 juin dernier, s’adressant à la presse à l’issue de la cérémonie de pose de la première pierre de la raffinerie d’or à Sénou, le Président Goïta a rappelé l’esprit qui les anime, lui et son homologue russe, sur le rythme à imprimer à la coopération entre les deux pays. Du point de vue des deux dirigeants, le partenariat sur le plan sécuritaire était déjà «verrouillé», il faudrait désormais mettre l’accent sur la coopération économique. La présence du groupe russe Yadran comme partenaire stratégique et investisseur sur le projet de raffinerie atteste de cette trajectoire voulue à la veille de cette visite d’État du président malien en terre russe.
Il faut dire que dans le domaine économique et commercial, des actions significatives ont déjà été posées et qui permettent de croire en un avenir prometteur. Livraisons de blé, d’engrais, d’hydrocarbures et d’huile de tournesol ont ouvert la voie d’une coopération économique mutuellement avantageuse. C’est dire aussi que dans le sillage de cette visite présidentielle, la coopération dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie, les transports, l’agriculture, les infrastructures et l’exploitation minière sera davantage explorée, tel que cela a été perçu lors de la visite du Vice-premier Ministre russe en novembre dernier.
Nos deux gouvernements mettront à profit cette nouvelle opportunité diplomatique pour réfléchir à la mise en place d’un mécanisme de paiement direct entre les institutions bancaires maliennes et la Banque centrale de Russie, pour promouvoir le développement des investissements russes au Mali, le transfert de technologies pour la digitalisation de l’administration fiscale et pour poursuivre le renforcement de la coopération militaire, notamment par l’examen de solutions alternatives pour les paiements des équipements. Autant de leviers qui encourageront Maliens et Russes à rendre effective l’opérationnalisation de la Commission intergouvernementale sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique.
Au plan de la coopération en matière sécuritaire et militaire, l’ambassadeur du Mali à Moscou, Seydou Kamissoko, a participé une nouvelle fois hier à la sortie de promotion de militaires maliens en formation en Russie. À Bamako, la prise de fonction de l’Attaché de Défense à l’ambassade de Russie et l’entrée en vigueur de l’Accord de coopération militaire en janvier 2025 sont des preuves du dynamisme de cette coopération exemplaire et enviée sous d’autres cieux.
Le Mali et la Fédération de Russie, dans un partenariat sérieux et sincère, sont engagés à la construction d’un monde plus juste, multipolaire et orienté vers le respect des souverainetés des Etats dans tous les domaines. Eu égard aux sanctions ou aux hostilités auxquelles ils font face, les deux pays, conformément aux conclusions de la rencontre entre les deux Chefs d’État à Saint-Pétersbourg, se doivent d’entériner les modalités de l’accompagnement et du soutien de la Russie, au renforcement des capacités sécuritaires du Mali, à son redressement économique et à la stratégie de développement économique et social du pays.
Autant d’enjeux et de défis que les délégations des Présidents Assimi Goita et Vladmir Poutine passeront en revue lors de plusieurs tête-à-tête notamment au Kremlin. En vue d’affermir les liens politiques, diplomatiques, économiques, il est attendu la signature de plusieurs accords dans les domaines prioritaires : énergie, économie, défense, enseignement supérieur, culture, agriculture ou encore des nouvelles technologies de la communication.
Sur le plan multilatéral, les relations entre la Fédération de Russie et la Confédération des États du Sahel (AES) sera également au menu. On se rappelle, à l’invitation du gouvernement de la Fédération de Russie, la première session des consultations des ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel et de la Fédération de Russie s’est tenue à Moscou le 3 avril 2025.
Dans le domaine de la sécurité et de la défense, les parties russe et confédérale étaient convenues d’établir un partenariat stratégique pragmatique et solidaire. Elles ont également exprimé leur engagement pour intensifier la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes dans l’espace AES.
Envoyés spéciaux
Oumar DIOP
Alassane Souleymane
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