Daouda Traoré (debout à gauche) échange avec un client
«Venez
acheter de l’arachide», «Vous en voulez ?». Des vendeurs d’arachides hèlent
ainsi, presqu’en chœur, la clientèle au marché de Ouolofobougou, en Commune III
du District de Bamako. Au niveau des différentes entrées de cet équipement
marchand, ces hommes exposent des sacs de 100 kg remplis d’arachides. En cette
période, ce produit se vend à Bamako comme du petit pain.
Assis
sur une chaise, Oumar Sangaré accepte de se confier. Il importe l’arachide de
Garalo, une localité située à 55 km de la ville de Bougouni. Le commerçant
achète le sac de 100 kg à 15.000 Fcfa. Ses fournisseurs le livrent à Bamako où
il revend avec une marge bénéficiaire. Il explique clairement qu’il peut avoir
en stock environ 2.000 sacs. Il relève aussi que ce négoce est avantageux en
période d’hivernage, mais comporte aussi des risques.
Les
cacahouètes peuvent par exemple pourrir dans des situations où le véhicule de
transport tombe en panne. Parfois, on peut aussi avoir des graines non mûres.
Mais notre vendeur se préoccupe de la récolte globale de l’arachide cette
année. «La saison paraît moins productive que les autres années, affirme-t-il
.Les producteurs ont eu des difficultés pour acheter de l’engrais. Ainsi
certains n’ont pu emblaver les superficies habituelles». Et de dire que
l’abondance du produit sur le marché profite moins aux vendeurs.
La quantité écoulée sur les marchés de Bamako
dépasse de loin les besoins. Ce qui justifie les exportations vers un pays
voisin, en l’occurrence le Sénégal pour faire des profits. Pour les vendeurs,
c’est une alternative pour compenser les pertes dues à la mévente sur nos
marchés.
Depuis
plus de 10 ans, Aguibou Diarra officie dans ce domaine comme rabatteur. Il
invite la clientèle à s’approvisionner chez un vendeur qui propose de
l’arachide de qualité en provenance du Wassoulou, de Bougouni et de Niono.
Celui-ci est fourni par les grands commerçants. «Et nous le vendons au prix du
marché», laisse entendre Aguibou Diarra. Ce dernier explique réaliser un
bénéficie de 1.000 Fcfa sur chaque sac d’arachide vendu. Grâce à son entregent,
le vendeur arrive à écouler une cinquantaine de sacs certains jours. Ce qui lui
rapporte une somme substantielle souvent.
Quand
il y a surabondance d’arachides sur le marché, dit-il, les grossistes demandent
aux livreurs de limiter l’approvisionnement pour leur permettre d’écouler les
stocks. Des Sénégalais et Nigériens viennent acheter notre arachide pour le
revendre chez eux. Daouda Traoré, étudiant à la Faculté des sciences
économiques et de gestion (Fseg), cumule 8 ans d’expérience dans le commerce
d’arachide qu’il pratique pendant les vacances.
Assis devant sa marchandise, il
échange avec des clients. Il note qu’il y a peu d’arachides sur le marché, mais
pense que cette situation est liée à la conjoncture économique. Celui qui ne
semble pas être avare en commentaires, apprécie bien la qualité de l’arachide
cette année du fait de l’abondance des pluies.
«Les
Sénégalais représentent le plus gros contingent de notre clientèle d’arachide.
Ils peuvent acheter entre 50 à 60 sacs». Des femmes aussi s’approvisionnent
chez nous. Celles-ci achètent par jour souvent 2 sacs. «Les cacahouètes qui
entrent dans la production de la pâte d’arachide sont cédées à 70.000 Fcfa le
sac de 100 kg», rappelle le jeune étudiant de 24 ans.
Certains
importent l’arachide de la Côte d’Ivoire entre novembre et mai. La production
nationale inonde le marché entre juin et octobre. Cette période, renchérit-il,
coïncide avec la récolte de l’arachide au Mali s’étendant de juillet à octobre.
Par jour, l’étudiant peut gagner 15.000 Fcfa de bénéfice. Il s’en réjouit
puisqu’il est soutien de famille. Ce gain lui permet de faire face à certaines
dépenses. Cette année, regrette-t-il, le prix de l’arachide a augmenté à cause
de la hausse du carburant.
Alima Traoré, coiffée d’un foulard noir, sépare le
bon grain de l’ivraie. Celle qui est âgée de 18 ans quitte Kati pour venir
s’approvisionner en arachide tous les quatre jours chez Daouda Traoré pendant
la saison pluvieuse. Elle achète le grand seau d’arachide à 5.000 Fcfa. Cette
vendeuse d’arachide grillée, depuis 5 ans, précise que le marché est timide
cette année comparé aux années précédentes. Elle cède l’arachide à partir de 50
Fcfa et trouve son compte. Parce qu’il lui arrive de faire 1.500 à 2.000 Fcfa
de bénéfice.
Au
Marché de Niaréla, Fatoumata Dacko détient plusieurs fours traditionnels pour
la grillade d’arachide. à côté d’elle, une dizaine de femmes sont à l’œuvre.
Elle explique louer ces fours à ces femmes et travaille dans ce secteur depuis
plus de 20 ans.
«L’arachide
coûte cher cette année. On nous approvisionne
à partir des marchés de Ouolofobougou et Soukounikoura. Aujourd’hui,
j’ai acheté le sac de 50kg à 10.000 Fcfa. On parvient à écouler le produit en
trois ou quatre jours», affirme Maman Tangara, parmi la cohorte de femmes.
Selon elle, ce travail leur permet de subvenir à leurs besoins. «Je peux gagner
3.000 Fcfa à 4.000 Fcfa de bénéfice par sac», indique-t-elle.
Niakalé
Fadiga est une vendeuse de pate d’arachide depuis 3 ans à Bozola en Commune II
du District de Bamako. Elle achète 2 sacs pour en tirer de la pâte d’arachide
et revendre dans des seaux de 5kg à 7.500 Fcfa chacun, mais aussi de 10 Kg à
15.000 Fcfa l’unité.
Selon
le chef de la statistique, suivi et évaluation à la Direction nationale de
l’agriculture (DNA), Samba Barry, la production d’arachide pour la campagne
agricole 2021 était de 367.822 tonnes sur une prévision de 512.785 tonnes, soit
71,73% de réalisation. «Cette production était en baisse de 20,8% par rapport à
la campagne 2020 qui était de 464.538 tonnes. Ce qui s’explique en partie par
des difficultés pluviométriques.
Les
superficies semées en arachide pour cette année sont de 339.764 hectares pour
les hommes et 188.299 hectares pour les femmes soit un total de 528.063
hectares. Et ce, sur un objectif de 508.749 hectares pour un taux de
réalisation de 104% contre celle de la campagne passée à la même période
qui était de 500.277 hectares», précise-t-il. L’objectif de production est
432.436 tonnes, mais vu l’état d’évolution de la campagne, cet objectif sera
dépassé.
Pour
lui, Kayes et Koulikoro constituent les régions les plus productives de
l’arachide avec 14% du taux de production. «Au plan d’exportation, l’arachide
contribue à améliorer le produit intérieur brut (PIB) à travers la vente de
l’arachide coque et d’huile. Au
plan alimentaire, l’arachide entre dans la composition des mets de plusieurs
ethnies au Mali et dans la sous-région», déclare Samba Barry.
Avant d’ajouter que l’arachide constitue l’un des moteurs de l’économie nationale. «La promotion de cette filière contribuera à l’atteinte de la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration de l’état nutritionnel de la population», note le chef de la statistique, suivi et évaluation de la DNA.
Fatoumata Mory SIDIBE
L’artisanat malien innove. Sa nouvelle création : les bijoux en argent trempés dans l’or, ont la côte au Mali et au-delà. Adaptés à toutes les occasions (cérémonies sociales ou soirées), ces articles sont prisés pour la qualité et le coût jugé dérisoire : 1.250 Fcfa en gros, contre.
C’est ce que pensent les acteurs de ces secteurs notamment ceux opérant dans la transformation de ces produits. L’approvisionnement correct des industries devant permettra de rendre l’huile alimentaire accessible aux populations à des prix abordables et en continu.
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«Assurance au Mali : carrière professionnelle et opportunités économiques». C’était le thème de la 13è édition du Ceo Talks que le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (Reao-Mali) a organisé, en collaboration avec ses partenaires, samedi dernier dans un hôtel de la place..