Klema, Terre verte : Un documentaire sur les conflits dans la zone de l’office du Niger

La réalisation de ce film sur les affrontements entre paysans et éleveurs dans la zone a duré environ une dizaine d’années. Pour le cinéaste, c’est une initiative sociale et humanitaire en vue d’y trouver une solution dans la Commune de Kalassiguida. Sans l’agriculture, il n’y a pas d’élevage et vice-versa

Publié vendredi 02 juin 2023 à 06:17
Klema, Terre verte : Un documentaire sur les conflits dans la zone de l’office du Niger

Le réalisateur Boubacar Gakou Touré est lui-même le fil conducteur du film

 

 

«Klema, terre verte», un documentaire qu’il a commencé à tourné en 2020 dans plusieurs villages, notamment Molodo centre, Molodo bamana Bakary wère, Niono, Tina wèrè, tous de la Commune rurale de Kalassiguida dans la zone de l’Office du Niger. Il sortira en avant première, aujourd’hui dans la salle de Magic-ciné ou ex-Babemba.

Kléma qui signifie la saison sèche en bambara prend le prétexte de la vie d’un agriculteur. Oumar, est l’un des milliers de riziculteurs de la zone Office du Niger, doit faire face à une terre qui s’appauvrit d’année en année, à des politiques d’ajustement structurelles inappropriées et à la concurrence déloyale du riz asiatique. Une situation de plus en plus intenable.

Le film est un plaidoyer qui interroge sur la propriété de la terre et qui veut inverser la tendance. Depuis des siècles en Afrique subsaharienne, les conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs existent et s’intensifient de jour en jour. Au-delà de la problématique de partage de terre, il y a le changement climatique contribuant fortement à la restriction des terres cultivables. Dans la zone Office du Niger, le système d’exploitation agricole laisse peu de place à l’élevage et la priorité donnée à l’agriculture se trouve à la base d’affrontements violents et mortels entre agriculteurs et éleveurs et  les compromis pour la résolution deviennent de plus en plus difficiles.

À Molodo bamana, Abass Tangara, un jeune agriculteur dont le jeune frère est devenu malade mental à la suite d’un affrontement intercommunautaire, évoque la question avec beaucoup d’amertume. Il n’hésite pas à parler d’assassinat de son père et de sa belle-sœur lors d’un conflit de ce genre. Sekou Olel, chef de tribu peuhl, après avoir perdu huit des siens lors d’une attaque « donzo» contre sa communauté dans le Cercle de Macina. Il a été contraint de fuir pour trouver refuge dans un village frontalier de la Mauritanie. Il fit ainsi le choix de s’éloigner de tout affrontement avec les agriculteurs en essayant de créer des conditions lui permettant de vivre paisiblement avec sa communauté et son bétail.

Gakou Touré a la particularité d’être cinéaste et agriculteur. Ce natif de la région, très engagé, revient chez lui avec sa caméra pour tenter de résoudre cette situation conflictuelle au niveau de sa commune. Pour lui, plus qu’un film, il s’agit d’une initiative sociale et humanitaire  afin de trouver une solution au conflit permanent qui oppose paysans et agriculteurs dans sa localité. Des «familles inséparables», car sans l’agriculture, il n’y a pas d’élevage et vice-versa.

La première version a été écrite en 2014. Le réalisateur affirme être passé par 11 résidences d’écriture avec ce projet à travers le monde afin de clarifier toutes les zones d’ombre. Il a ainsi obtenu des soutiens du Fonds de soutien à l’industrie cinématographique du Mali (FAIC), du Centre national de cinématographie du Mali (CNCM). Le gros donateur est sans doute le Fonds jeunes créations francophone qui a permis de tourner réellement ce film. Le film a bénéficié également des subventions de l’Union européenne, de l’Agence inter gouvernementale de la Francophonie (AIF) et des ACP.

Le projet et la réalisation du film ont pris du temps, un peu plus de trois ans. Mais pour Boubacar Gakou Touré, il fallait prendre le temps de bien élaborer le scénario. Après, le tournage aussi il devait épouser le rythme des agriculteurs et des éleveurs. Le cinéaste est né en 1981 à Niono. Il s’installe d’abord à Bamako avant de regagner Abidjan (Côte d’Ivoire) où il tombe amoureux du cinéma et de la littérature.

 Autodidacte, il écrit en 1988 ses premiers scenarios. Revenu dans son village natal, en 2001, il se lance à la conquête du 7è art en occupant divers rôles (acteur, assistant metteur en scène, etc…) et apprenant le métier sur le tas avec la collaboration de plusieurs metteurs en scène.

 à partir de 2006, il réalise plusieurs courts métrages en qualité de metteur en scène et quelques longs métrages comme assistant metteur en scène. Ses films traitent essentiellement du monde rural, thème dont il se sent particulièrement proche. Depuis plusieurs années, il défend en effet la cause des paysans de la zone Office du Niger.

Son premier long-métrage «Ombre de la folie» d’une heure et treize minutes est sortie en 2015. Il raconte l’histoire d’un couple. Sortis d’une grande école d’agronomie, Idi Samaké et Fati Traoré décident de vivre au village auprès des parents tout en essayant de développer les nouvelles techniques agricoles correspondantes aux réalités environnementales. Une nuit, tout en surveillant le champ de riz contre les animaux des éleveurs, Idi est assommé par des jeunes bergers…

Youssouf DOUMBIA

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