
Des pinasses restées à quai, sous la contrainte de la menace située en amont, particulièrement entre le site de Ereintedjeff et le village de Bourem Inaly
Cette
situation inattendue présage le spectre de la famine dans les esprits, car les
céréales de base manquent déjà cruellement sur le marché. Les commerçants sont
en rupture de stocks. Les pâtes alimentaires, l’huile, le sucre, le lait en
poudre sont presque introuvables, sinon à des prix faramineux. Pour résumer ce
tableau : le kilogramme de riz a atteint 1.000 Fcfa dans un intervalle de trois
jours, tant qu’on pouvait s’en procurer.
Selon
le rapport produit par le comité local de la Croix-Rouge malienne, le 3 octobre
dernier : «Si d’ici quelques jours la situation reste toujours bloquée, on
risque d’assister à une situation humanitaire très compliquée». Le même rapport
souligne que l’approvisionnement des marchés voisins est «fortement perturbé»
et que «certaines foires ont même cessé de fonctionner».
La
genèse de la dégradation sécuritaire sur la bande du fleuve, en aval de
Tombouctou jusque dans la Commune de Banikane et qui est la principale cause de
cette crise alimentaire, est directement liée à la rétrocession de l’emprise de
Ber par la Minusma aux Forces de défense et de sécurité maliennes. À cela est
venu se greffer, l’accueil de plus de 400 rescapés de l’attaque terroriste
contre le bateau «Tombouctou» à Zorhoy, dans la Commune de Banikane.
Leur prise
en charge alimentaire a fortement impacté les stocks existants sur le marché,
durant leur séjour qui a duré onze jours. Après leur départ, l’étau s’est
davantage resserré sur la ville par le fait de groupes armés qui s’emparent
systématiquement des chargements des pinasses, privant Rharous de tout
approvisionnement.
Logiquement,
les prix sur le marché ont pris l’ascenseur. Les derniers sacs de riz, denrée
de consommation massive, se sont arrachés à 40.000 Fcfa, les 50 kilos. Plus un
grain de mil sur le marché. La situation est devenue encore compliquée, quand
plus d’une quarantaine de pinasses venant de Gao, en direction de Tombouctou et
Mopti, ont jeté l’ancre à Rharous, sous la contrainte de la menace située en
amont, particulièrement entre le site de Ereintedjeff et le village de Bourem
Inaly.
Cette
portion d’axe est aujourd’hui, l’enfer des transporteurs fluviaux. Les
passagers que ces pinasses ont déversés dans la ville, ont gonflé la masse de
la consommation, contribuant ainsi fortement à la dégradation de la situation
alimentaire de la ville de Rharous. La triste image qui s’offre aux yeux
aujourd’hui est l’errance de ces passagers épuisés, affamés, dans les rues,
demandant de l’aide aux autochtones aussi désemparés par la gravité du moment.
Ce tableau pathétique fait penser à l’adage songhay qui dit : «Un oiseau mort
de faim ne peut assouvir la faim.»
Sous
un hangar du marché, des charretiers désœuvrés causent paresseusement. Soudain,
celui qui paraît être le plus jeune et le boute-en-train du groupe se met
prestement debout, comme projeté par un ressort. Il prend une pause d’orateur
emphatique, néanmoins plein de désespoir, un brin fataliste s’exclame :
«Seigneur, préserve nous, nos enfants et nos biens de la terreur de ces
criminels et mécréants. Verse sur ce déluge de feu, Ton eau qui n’est ni celle
d’une jarre, ni celle du fleuve, ni celle de la mer». Il s’arrête un court
instant et comme revenant d’un songe, il ajoute philosophiquement : «Le malheur
et le bonheur ont toujours été des compagnons inséparables.» Tranquillement, il
reprend sa place. Un long silence suivit.
Aujourd’hui, la ville de Rharous vit comme sous cloche. Les jours sont rythmés par la peur d’une crise qui se fait déjà sentir et qui alimente toutes les discussions, mais aussi les alertes d’attaques terroristes imminentes. Il y a de quoi, car dans la nuit du 6 octobre, des pinasses en provenance de Tombouctou et qui ont osé braver le danger ont essuyé des tirs faisant plusieurs blessés, pris en charge en ce moment au Csref de Rharous.
Celles qui n’ont pas pu échapper sont encore
entre les mains de leurs agresseurs. Des sources concordantes font état de cas
de femmes violées.
La ville de Rharous risque de connaître dans quelques jours, une grave crise alimentaire, si des dispositions sécuritaires rigoureuses ne sont pas prises, pour rétablir normalement le trafic fluvial sur la bande du fleuve, dans la zone où pullulent ces groupes armés. Cette voie étant le principal moyen de ravitaillement et de déplacement des populations riveraines a besoin d’être fortement sécurisée, sinon, il peut survenir à n’importe quel moment, des drames humanitaires aux conséquences insoupçonnées.
Mohamed GAKOU / AMAP - Gourma Rharous
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