Faits divers : La mauvaise co-épouse

Quand deux femmes se battent pour un homme, il n’est pas sûr que la bataille se termine bien. Dans la plupart des cas, cette bataille se termine par un drame. Là où les coupables commettent l’irréparable, puis se confondent dans le regret.

Publié vendredi 07 janvier 2022 à 07:09
Faits divers : La mauvaise co-épouse

La colère est mauvaise conseillère, dit-on. C’est ce que semble avoir oublié Maïmouna Goïta alors qu’elle commettait son acte sous les feux de la jalousie. Elle a comparu en fin de semaine dernière pour des faits d’assassinat de sa co-épouse et le nourrisson de cette dernière âgé de 6 mois. Ces faits lui ont valu de tomber sous les coups des dispositions des articles 202 et 213 du Code pénal et donnent lieu à des peines criminelles. Les faits dont elle s’est elle-même rendue coupable se sont passés en 2016 à Simona, dans le Cercle de Yorosso.

De l’arrêt de renvoi, il ressort que Maïmouna et sa co-épouse Adiaratou, toutes deux vivaient sous le même toit dans le hameau de culture de leur mari Tianka Lamine Goïta. Comme tout foyer polygame, les femmes  de Goïta n’ont pas échappé à la sempiternelle dispute. À chaque fois qu’elles se battaient, Tianka le mari prenait toujours parti pour sa seconde épouse, Adiaratou. Les choses sont allées ainsi jusqu’au jour fatidique où après une énième dispute, la situation a pris une tournure dramatique.

Lassée de toujours subir les réprobations de son mari en faveur sa seconde, Maïmouna a mûri l’idée de se débarrasser de cette dernière. Ainsi, le jour des faits, le 2 juin 2016, en l’absence de leur époux qui s’était rendu à une cérémonie de mariage, Maïmouna est passé à l’acte. Elle profite du sommeil de sa co-épouse Adiaratou Goïta, pour lui administrer des coups sur la nuque avec une manche de hache. Morte, elle a traîné le corps de sa coépouse à l’aide d’une corde pour le jeter dans un puits abandonné ainsi que ses effets personnels.

En plus pour faire croire à une hypothèse d’abandon de foyer conjugal, elle est allée jeter le nourrisson d’Adiaratou du nom de Daouda Goïta, dans le même puits avant de le refermer. Leur mari, revenu tardivement dans la nuit, a préféré passer le reste de la nuit dans la cour. Mais le lendemain au réveil, il a été surpris de ne pas apercevoir Adiaratou qui devrait pourtant faire la cuisine très tôt le matin. Aussi, il a demandé à son jeune frère d’aller à sa recherche dans la belle famille. Dans ces entrefaits, ce dernier a aperçu des traces de traction qui l’ont conduites devant un puits contenant les corps sans vie d’Adiaratou et de son bébé. La découverte des corps a conduit à l’interpellation, la poursuite et le renvoi de Maïmouna devant la Cour d’assises pour être jugée.

Durant l’information, l’inculpée a reconnu les faits reprochés à elle à toutes les procédures jusqu’à sa comparution à la barre. Voilée, de taille moyenne, elle n’a pas cherché à se disculper. L’assistance dans un étonnement général, murmurait comment une femme pouvait-elle être cruelle à ce point. À la demande de la Cour de s’expliquer sur les raisons de son agissement, Maïmouna dit avoir agi sous l’effet de la jalousie et de la colère. Une jalousie consécutive au comportement injuste de son mari envers elle.

S’il faut la croire, ce dernier prenait toujours parti pour la défunte à chaque dispute. Raison pour laquelle, elle a agit ainsi contre sa co-épouse, qui, s’il faut la croire, l’offensait régulièrement à la maison.  Mieux à ses dires, cette dernière l’aurait  menacée. Quant la Cour lui a demandé sur le cas de l’enfant. L’inculpée a tenté de nier les faits d’avoir ôté la vie à ce dernier à la suite de la mort de la coépouse. À ces déclarations, la Cour se demandait si la jalousie et la colère pouvaient pousser à tuer un enfant innocent ? Maïmouna a acquiescé non par la tête tout en disant amèrement regretter l’acte. Par la suite, l’inculpée a finalement fondu en larmes, et n’a pas hésité une seconde à exprimer «son profond regret».

Le ministère public était convaincu que l’accusée a volontairement donné la mort. Pour lui, la question est de savoir si elle l’a préméditée ou pas ? «Rien ne peut justifier son acte et encore moins aucune jalousie. Elle voulait en finir avec sa coépouse», a-t-il pensé et de requérir de la maintenir dans les liens de l’accusation.

La défense a présenté ses excuses et ses condoléances à la famille éplorée. Face aux faits établis à sa cliente, il a plaidé coupable avant de mentionner la gravité des faits. C’est ainsi qu’il a sollicité la clémence de la Cour, car dit-il, en redonnant un peu d’espoir à l’accusée. Pour lui, les sanctions sociales lui ont permis de comprendre ce qu’elle a fait. Il a finalement plaidé pour de larges circonstances atténuantes.  Le parquet a estimé qu’elle doit payer pour son forfait, il a requis la peine de mort. Après délibération, la dame a été condamnée à la peine de mort.

Tamba CAMARA

Lire aussi : Théâtre : «L’ombre d’un soir», une réflexion sur le poids de la tradition

«L’ombre d’un soir» est une pièce de théâtre poignante qui a été mise en scène par l’Association notre culture (ANC). En tout cas, les passionnés de théâtre qui ont assisté à l’avant-première de la pièce, mardi dernier à Kuma Sô théâtre au Quartier du Fleuve,peuvent en té.

Lire aussi : Banancoroni : Plus de 900 cartons de médicaments contrefaits saisis

Une opération ciblée des Douanes maliennes a récemment permis la découverte d’un réseau de trafic de médicaments contrefaits..

Lire aussi : Coupe du monde de slam : Adia slam s’adjuge la 2è place

La slameuse Adiaratou Sidibé, alias Adia Slam, a brillamment représenté notre pays à la Coupe du monde de slam interuniversitaire, organisée du 9 au 14 juin dernier à Libreville au Gabon..

Lire aussi : Koutiala : Des voleurs d’aliment pour bétail interpellés

Nous les désignerons par leurs initiales M.D, M.B et B.K et sont âgés de 23 à 45 ans tout au plus. Ces individus sont suspectés de vol d’aliment pour bétails..

Lire aussi : École Maarif : Un musée dédié à la créativité des élèves

Le campus de l’École Maarif de Sébénicoro a vibré, jeudi dernier, au rythme des traditions et de la créativité locale à l’occasion de l’inauguration officielle de son tout nouveau musée artisanal, un espace entièrement dédié à la valorisation des métiers manuels, talents et potent.

Lire aussi : «Ensemble pour elle» : La campagne lancée

À l’occasion de la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin, sept pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont lancé la campagne régionale dénommée : «Ensemble pour Elle», une i.

Les articles de l'auteur

Théâtre : «L’ombre d’un soir», une réflexion sur le poids de la tradition

«L’ombre d’un soir» est une pièce de théâtre poignante qui a été mise en scène par l’Association notre culture (ANC). En tout cas, les passionnés de théâtre qui ont assisté à l’avant-première de la pièce, mardi dernier à Kuma Sô théâtre au Quartier du Fleuve,peuvent en témoigner..

Par Tamba CAMARA


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:48

Banancoroni : Plus de 900 cartons de médicaments contrefaits saisis

Une opération ciblée des Douanes maliennes a récemment permis la découverte d’un réseau de trafic de médicaments contrefaits..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 01 juillet 2025 à 08:22

Coupe du monde de slam : Adia slam s’adjuge la 2è place

La slameuse Adiaratou Sidibé, alias Adia Slam, a brillamment représenté notre pays à la Coupe du monde de slam interuniversitaire, organisée du 9 au 14 juin dernier à Libreville au Gabon..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 25 juin 2025 à 07:48

Koutiala : Des voleurs d’aliment pour bétail interpellés

Nous les désignerons par leurs initiales M.D, M.B et B.K et sont âgés de 23 à 45 ans tout au plus. Ces individus sont suspectés de vol d’aliment pour bétails..

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 23 juin 2025 à 07:53

École Maarif : Un musée dédié à la créativité des élèves

Le campus de l’École Maarif de Sébénicoro a vibré, jeudi dernier, au rythme des traditions et de la créativité locale à l’occasion de l’inauguration officielle de son tout nouveau musée artisanal, un espace entièrement dédié à la valorisation des métiers manuels, talents et potentiel créatif des élèves..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 20 juin 2025 à 08:17

«Ensemble pour elle» : La campagne lancée

À l’occasion de la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin, sept pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont lancé la campagne régionale dénommée : «Ensemble pour Elle», une initiative majeure pour promouvoir les droits, la santé et l’autonomisation des filles et des femmes..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 18 juin 2025 à 13:03

Promotion des langues officielles : L’Amalan maintient le cap

L’Académie malienne des langues (Amalan), en dépit d’un contexte national difficile, maintient le cap dans la promotion et la valorisation des langues officielles..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 18 juin 2025 à 10:19

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner