Enseignement catholique : Les enseignants grondent pour leurs salaires

Le syndicat des enseignants des écoles catholiques observe un arrêt de travail depuis le 20 février dernier dans les diocèses de Bamako, Sikasso et San. Cette situation découle des difficultés financières que traverse l’enseignement catholique ces dernières années

Publié jeudi 27 février 2025 à 07:40
Enseignement catholique : Les enseignants grondent pour leurs salaires

Une salle de classe vide (photo d’archives)

 

Historiquement, ces établissements, qui jouent un rôle clé dans l’éducation depuis leur création, dépendent d’une convention signée en 1972 avec l’État. Cet accord prévoit que l’État subventionne 80% des salaires des enseignants, un soutien essentiel à leur fonctionnement. Mais des retards répétés dans le versement de ces fonds ont fréquemment engendré des crises, entraînant des mouvements de grève comme ceux observés actuellement dans les diocèses concernés.

Cette année, le principal problème réside dans le non-paiement des salaires. Ce qui a poussé les syndicats de l’enseignement catholique du diocèse de Bamako, Sikasso et San à déclencher cet arrêt de travail. Selon David Togo, secrétaire général du syndicat du diocèse de Bamako, les enseignants subissent des retards de paiement depuis décembre, aggravant leur situation financière. Outre cette revendication majeure, le syndicat évoque d’autres doléances, selon le syndicaliste. Il pointe également du doigt un manque de respect des engagements par les responsables de l’enseignement catholique comme principale cause de la grève. Le syndicat a ainsi décidé de maintenir ce débrayage jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises pour résoudre la crise.

David Togo précise que les diocèses de Bamako et Sikasso sont actuellement mobilisés, bien que leurs revendications diffèrent. À Bamako, les enseignants ont cessé le travail pour protester contre les retards de salaires. En revanche, le diocèse de Sikasso a annoncé une grève sans préavis, effective à partir du 10 mars prochain. Par ailleurs, le diocèse de Ségou a déposé un préavis de grève.

Bien que chaque diocèse ait ses propres motifs et modalités d’action, les préoccupations liées aux salaires et aux conditions de travail semblent communes, créant un climat de mécontentement généralisé. Selon David Togo, le fait que les diocèses de Kayes et Mopti n’aient pas encore rejoint le mouvement pourrait s’expliquer par des différences de perception, des dynamiques internes ou des stratégies distinctes.

 

DIFFICULTÉS FINANCIÈRES- De son côté, le directeur national de l’enseignement catholique, l’abbé Edmond Dembélé, confirme les mouvements de grève observés. Il souligne que les salaires de janvier et février restent impayés, ce qui exacerbe le mécontentement des enseignants. Cette crise financière perturbe le fonctionnement quotidien des écoles et met en évidence les défis structurels auxquels le secteur est confronté.

Edmond Dembélé ajoute que le gouvernement avait annoncé en août dernier son intention de maintenir son soutien financier pour la rentrée 2025-2026. Des séances de travail entre le gouvernement, l’Église catholique et les ministères concernés ont abouti à un accord visant à accompagner l’Église durant l’année scolaire 2025, en vue de la rentrée 2026. Cependant, il déplore que la mise en œuvre de ces engagements soit retardée, compliquant la gestion des ressources nécessaires au paiement des salaires. Et cela compte tenu de la conjoncture actuelle du pays.

Le directeur insiste sur les efforts en cours pour résoudre ces problèmes via des pourparlers dans chaque diocèse, notamment à Bamako, Sikasso et San. L’objectif est de parvenir à une reprise des cours. Les arrêts de travail, déjà effectifs à Bamako, Sikasso et San, et programmés ailleurs, reflètent des tensions persistantes. Néanmoins, l’engagement des autorités ecclésiastiques dans le dialogue témoigne d’une volonté de surmonter ces obstacles pour assurer la continuité de l’éducation.

Les enseignants des écoles catholiques privées ne sont pas à leur premier mouvement. En 2021, par exemple, une grève de 72 heures avait été déclenchée en raison d’une dette de l’État estimée à un milliard de Fcfa, empêchant le paiement des salaires. Les revendications portaient alors sur quatre points : l’accès à l’Assurance maladie obligatoire (Amo), le versement des allocations familiales, les rappels de l’article 39 et les salaires à terme échu. Une seconde grève avait même été envisagée peu après, illustrant l’ampleur du mécontentement.

Ces actions, portées par le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement privé catholique (Syntec) dénonçaient l’échec des négociations avec le gouvernement. En 2024, une crise plus grave a émergé lorsque l’État a envisagé de suspendre totalement cette subvention à partir de janvier 2025. Les évêques maliens ont alors décidé de fermer les écoles catholiques subventionnées pour l’année scolaire 2024-2025, menaçant de licencier plus de 1.600 enseignants pour raisons économiques.

Cette mesure, adoptée lors d’une session extraordinaire en juillet 2024, visait à protester contre le non-respect des engagements de l’État, aggravé par des années de retards. Face à cette pression, le gouvernement a reporté la suspension d’un an, permettant la réouverture des écoles pour 2024-2025, sans dissiper les incertitudes pour l’avenir.

Les écoles catholiques, qui scolarisent environ 40.000 élèves dans 138 établissements, demeurent vulnérables aux aléas financiers de l’État, confronté à des priorités sécuritaires et budgétaires.

Amara Ben Yaya TRAORÉ

Rédaction Lessor

Lire aussi : Mali: La reprise du service premium du «e-passeport AES»

Dans un communiqué fait le 20 novembre 2025, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a informé la population de la reprise officielle des activités au niveau du service prémium du « e-passeport AES », dès le lundi 24 novembre 2025 à partir de 7 heures 30 minutes..

Lire aussi : Kangaba : Consultation publique sur l’EIES

Il y a eu une première rencontre d’information et de sensibilisation qualifiée de préconsultation. Puis la consultation publique proprement dite relative à l’Étude d’impact environnemental et social (EIES) pour l’exploitation d’or et des substances minérales du groupe 2 du permis dâ€.

Lire aussi : Anam : Beaucoup d’ambitions en 2026

L’Agence nationale d’assistance médicale (Anam) a tenu, hier à son siège, la 24è session ordinaire de son conseil d’administration. C’était sous la présidence de la ministre de la Santé et du Développement social, le Colonel-major Assa Badiallo Touré, en présence du ministre du Tra.

Lire aussi : Canam : Plus de 100.000 nouveaux assurés à l’amo en 2024

La Caisse nationale d'assurance maladie (Canam) poursuit ses missions avec détermination dans un contexte de réformes structurelles, d’amélioration du cadre règlementaire et de modernisation des systèmes d’information..

Lire aussi : Distribution du carburant : Saisie d'une mini-citerne en infraction

La Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) a annoncé ce jeudi 20 novembre sur sa page facebook la saisie d'une mini-citerne d’essence. Les personnes impliquées dans cette affaire ont été mises sous mandat de dépôt.

Lire aussi : Mopti : Le comité consultatif de sécurité évalue les actions

Au cours des travaux, les membres du comité ont abordé plusieurs sujets comme la situation sécuritaire de la région à travers une panoplie de thématiques, entre autres, les incivilités, la délinquance et les crimes, la tenue de manifestations publiques et leur encadrement, l’état sécuri.

Les articles de l'auteur

Ouagadougou : Le Mali invité spécial de la 20ᵉ édition de la Semaine du Numérique

Le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou AG Ilyène, a pris part le mardi 18 novembre, à Ouagadougou, à la cérémonie officielle d’ouverture de la 20è édition de la Semaine du numérique..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 11:24

Journée mondiale du droit de l’enfant : Une note de plaidoyer remise aux autorités

Ce document stipule, entre autres, de mettre en place un outil de suivi des ressources spécifiquement réservées aux enfants, de porter le budget du ministère en charge de la Promotion de l’Enfant à au moins 3% du budget national. La note dit d’augmenter aussi les dépenses de santé à au moins 10% du budget national.

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 09:59

École Mamadou Konaté : Des anciens élèves offrent des kits scolaires

Les élèves de l’École Mamadou Konaté ont reçu, hier, des kits scolaires composé de cartables, de cahiers, de stylos, de crayons et d’autres fournitures scolaires. Ces dons ont été offerts par l’Amicale des anciens élèves de cet établissement de la Commune III du District de Bamako avec le soutien de Moov Africa..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 09:55

Journée sportive : La FEMASH rend hommage à feu Kady Bagayoko

La Fédération malienne de sports pour personnes handicapées (FEMASH) a organisé, dimanche dernier, une journée sportive dédiée aux personnes ayant une déficience intellectuelle..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:24

COP30 à Belém au Brésil : Le Plaidoyer de la ministre DOUMBIA Mariam TANGARA sur l’accroissement des initiatives en faveur du Sahel

La COP30, qui se déroule à Belém, bat son plein. La délégation officielle du Mali est conduite par Doumbia Mariam Tangara, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 07:59

Communiqué du conseil des ministres du 19 novembre 2025

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le mercredi 19 novembre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 07:57

Projet du nouveau siège d’Orange Mali : Un investissement de 30 milliards de Fcfa

Après sa prise de fonction en août 2025, Brelotte Bâ, le président du Conseil d’administration d’Orange Mali, accompagné des responsables de la Direction, a rendu une visite de courtoisie au Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, le lundi 17 novembre, afin de recueillir ses conseils et orientations..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 07:51

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner