Les teintureries, visibles un peu partout à Bamako, sont devenues des lieux de refuge pour certaines braves dames femmes
La teinture artisanale est une activité pratiquée par de nombreux Bamakois. Elle se déroule souvent dans les rues où l’on peut voir plusieurs pagnes de différentes couleurs, accrochés à des cordes, sous le soleil. Dans la majorité des cas, les déchets liquides non traités issus de ce travail finissent dans le fleuve Niger traversant la capitale malienne. Or, la teinture artisanale utilise des colorants composés de pétrole, de métaux lourds, de colorants azoïques, de formaldéhyde et de chlore qui sont très nocifs pour la santé humaine et l’environnement.
Les teintureries, visibles un peu partout à Bamako, sont devenues des lieux de refuge pour certaines braves dames femmes qui y passent la journée à tremper des tissus blancs de basin dans des bassines remplies de colorants chimiques. Leur protection est rudimentaire. Elles se contentent de gants pour se protéger les mains et de bottes pour leurs pieds. Les eaux usées sont directement déversées sur le sol ou dans les caniveaux, dégageant une odeur nauséabonde autour des sites.
À Kalaban-Coura ACI, l’Association Sikida Lakanan Sikla, s’est faite une renommée dans le domaine. Tous les jours, ses membres se retrouvent dans un atelier. Au passage de notre équipe, plusieurs femmes s’afféraient autour des baignoires remplies d’eau de teinture. Certaines s’employaient à attiser le feu sous un grand récipient contenant un mélange liquide bouillant et suffocant, pendant que d’autres remuaient les tissus de basin dans cette eau. Quelques femmes s’occupaient à étaler les basins sous le soleil. «Nous ne pouvons pas travailler sans l’eau.
Notre puits est sec, donc nous nous servons d’un château d’eau», explique Aïchata Diarra, ajoutant, sans gêne, qu’une fois «la teinture terminée, l’eau usée est versée dans un fossé et elle finit sa course dans le fleuve». La teinturière souligne que l’entreprise pour laquelle elle travaille, emploie des ouvriers afin de leur apprendre la pratique. Dans une rue à Bolibana, tôt le matin, de nombreux hommes se réunissent, assis sur des chaises, chacun tenant un tissu de basin blanc qu’il attache avec de petits fils.
Ce processus bouclé, les tissus sont mis à la disposition de ceux chargés de la teinture. «Nous achetons les couleurs, la petite et grande potasse, puis nous les mettons sous le soleil. Les prix varient entre 500 et 15.000 Fcfa. Parfois, nous avons des problèmes d’approvisionnement en eau, et tous les tissus ne peuvent pas être teints avec l’eau du puits. Nous avons fait un drain pour évacuer l’eau de teinture. Ce petit canal conduit directement l’eau dans la rivière», reconnaît Zoumana Diarra, teinturier.
PRODUITS CHIMIQUES- Au Mali, certaines teinturières peuvent utiliser une dizaine de produits chimiques, à savoir des colorants synthétiques, des solvants et des métaux lourds. En plus de leur toxicité, ces polluants sont persistants, c’est-à-dire peu ou pas biodégradables à court terme. Ils restent donc dangereux pendant longtemps pour les espèces aquatiques et même pour l’Homme. «Ces produits polluent l’eau et empêchent toute forme de vie en dessous.
Ils contiennent des éléments toxiques qui affectent la biodiversité, les poissons et autres espèces. Beaucoup de gens utilisent le fleuve pour diverses fins, comme l’eau potable, la fabrication de boissons. Lorsqu’elle est contaminée, cela peut entraîner des maladies cutanées et d’autres problèmes respiratoires», déplore Khalifa Traoré, ingénieur des eaux et forêts à l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN). Avant de rappeler que selon la réglementation, les eaux polluées déversées dans le fleuve doivent subir un traitement préalable, et que l’Agence nationale de drainage et d’épuration est chargée de cette gestion.
La mairie de la Commune V a pris la mesure du danger et s’investit pour la préservation de l’environnement. Selon le 3è adjoint au maire de cette commune, chargé de l’assainissement, Adama Konaté, l’équipe actuelle, depuis son installation en 2016, a réalisé 1.200 puisards répartis entre les neuf quartiers. «Nous avons mis en place un projet pour financer la réalisation de puisards. Un puisard coûtait 300.000 Fcfa, et nous demandions aux bénéficiaires de rembourser 30.000 Fcfa sur cette somme», confie-t-il, soulignant qu’il est formellement interdit de déverser des eaux de teinture dans la nature. Il précise qu’un centre de teinture doit être équipé d’un fossé de réception, qui doit être entretenu par les services compétents.
Des organisations non gouvernement (ONG) œuvrent également à la protection de l’environnement. Récemment l’ONG convergence d’action pour l’environnement et la santé (ONG-CAES) et l’ambassade du Japon au Mali ont mis en place un projet qui entre dans le cadre du traitement des eaux usées de teinture artisanale par la méthode de la chaux. Il est, par ailleurs, important de noter que le règlement national sur la pollution interdit le rejet de telles eaux polluantes dans les cours d’eau. Selon la loi 032, des sanctions allant de 20.000 à 100.000 Fcfa peuvent être appliquées en cas de non-respect de cette réglementation.
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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