
Beaucoup de nos compatriotes expliquent à qui veut
l’entendre que la banane plantain est une alimentation complémentaire dans
notre pays. Parce que notre régime alimentaire de base repose sur les céréales
(mil et riz, entre autres).
Ils pensent que sa consommation régulière est
exclusivement réservée aux familles nanties. En tout cas, le Malien moyen dont
le portefeuille est pressuré par une conjoncture à nulle autre pareille ne peut
se permettre d’en manger très souvent en famille, surtout élargie.
Ceux qui font le commerce de la banane plantain se frottent
les mains. Ils importent ce fruit comestible de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, parfois avec de nombreux
risques liés à la cueillette et au transport. Pour en savoir un peu sur ce
commerce, notre équipe de reportage a fait un tour du marché de Médine ou «Sougouni
coura» où, on a retrouvé deux points de vente de banane plantain.
Ceux-ci sont
tenus par les Groupements d’intérêt économique (GIE) «Sababougnouma» et «Benso
Angola». Ces marchands reçoivent 5 à 10 chargements de camions en banane
plantain par jour.
Grossistes et détaillants se bousculent à leurs portillons
pour s’approvisionner. à notre passage un client passe sa commande. «Yoro prépare
moi deux cartons, je voudrais acheter pour 15.000 Fcfa». Il invitait ainsi,
Soumaïla Diallo, alias Yoro, du GIE
Benso Angola à satisfaire sa demande. La cinquantaine, ce diplômé en droit,
reconverti commerçant de banane plantain, officie dans ce domaine depuis 20
ans.
Tous les trois jours, il commande
un camion en provenance de la Côte d’Ivoire. Il est livré au bout de 3 à 5
jours de route. Une fois la cargaison sur place, il procède à un tri (enlevant
les déchets), avant de proposer la marchandise à la clientèle.
Il en vend plus souvent en gros entre 50.000 à 250.000 Fcfa
aux revendeurs. Ceux-ci aussi vendent en détail entre 500 à 1.000 Fcfa le tas.
Selon Soumaïla, il faut avoir des fournisseurs fiables parce que les échanges
se font par téléphone pour passer les commandes.
Ensuite louer un camion qui
fera l’aller-retour entre le Mali et la Côte d’Ivoire pour amener la
marchandise. En termes de coût, ce grossiste estime la location d’un camion à 1
million de Fcfa par voyage. Et il passe généralement une commande de 2 à 3
millions de Fcfa en fonction des fournisseurs.
Amende ou la prison- Les sanctions infligées à notre pays
par la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont coïncidé avec la
saison sèche (une saison morte dans le commerce de la banane plantain). Donc
pour lui, il est clair que l’embargo n’avait pas d’impact.
Il estime que
pendant la saison sèche qui dure 4 mois, ses partenaires vont dans la forêt
classée (forêt interdite) cueillir la marchandise. Yoro explique que les commerçants
choisissent des personnes appelées : «voyageurs» qui se rendent dans les
champs de cacao au niveau des forêts classées.
Il s’empresse de préciser que le
bon rendement de la culture du café est lié à la production de la banane
plantain. «Dans ce contexte, l’achat se fait avec les producteurs de café, mais
clandestinement», déclare-t-il.
Seydou Diallo est l’un de ces voyageurs, depuis deux ans. Il explique les risques encourus. « On se retrouve souvent en pleine forêt, sans réseau téléphonique, ni nourriture et eau potable.
Nous sommes aussi exposés à des
morsures de reptiles géants. Il y a aussi le risque de passer à la trappe avec
les agents des eaux et forêts». Le
voyageur fait aussi savoir que cette pratique frauduleuse peut valoir une forte
amande ou la prison.
Ousmane Doumbo est vendeur de banane plantain à Faladié sur
la rive droite du District de Bamako. Il évolue, depuis une dizaine d’années,
dans ce business qui lui permet d’exploiter de nombreuses opportunités. Il vit
de son commerce qui lui a aussi permis de construire une maison.
En fin d’année, il est difficile de trouver des camions pour l’importance du fait de leur grande sollicitation. Ce phénomène impacte les frais de location, explique le commerçant. Il ajoute que les pannes des camions entrainent des pertes considérables.
Selon lui, la banane plantain est très difficile à
conserver. Au-delà de 5 jours, elle peut
pourrir. Youssouf Sanogo est un chauffeur de camion qui réside à Sikasso.
Il
avale régulièrement les kilomètres qui séparent Sikasso de la Côte d’Ivoire,
depuis 30 ans. «Les grands commerçants de Bamako nous sollicitent très souvent
par simple coup de fil pour leur approvisionnement», confie-t-il.
Pour le conducteur de camion, les multiples barrages et péages sont les premières contraintes sur le tronçon, les frais à payer sont nombreux et coûtent les yeux de la tête. à cela s’ajoute l’état défectueux des routes.
La hausse du prix des carburants est aussi une préoccupation commune de
milliers d’acteurs qui interviennent dans le commerce de banane plantain.
Kadiatou OUATTARA
Rédaction Lessor
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