
Des écolières apprenant la coupe et la couture dans un centre de formation
Il est difficile de percer la ligne de défense des esprits conservateurs qui n’apprécient guère de voir de jeunes écolières exercer de petits métiers pendant les grandes vacances. Ils estiment simplement que celles-ci doivent être confinées pendant cette période à l’apprentissage des rudiments de l’art culinaire. Cet esprit est presque révolu aujourd’hui. D’année en année, la période de grandes vacances est l’occasion pour de nombreuses jeunes écolières de la ville à s’essayer à de petits métiers pour ne pas rester désœuvrées ou préparer la prochaine rentrée scolaire : achat des fournitures scolaires, de nouveaux habits, des chaussures neuves et autres parures. En sillonnant la ville de Bamako, il n’est pas rare de tomber sur de ces écolières qui se reconvertissent temporairement tatoueuses, maquilleuses ou couturières.
Certaines d’entre elles ont une expertise insoupçonnée dans le métier de tatouage. Elles proposent des innovations et des designs accrocheurs. Des adolescentes se bousculent aux portillons de leurs salons de tatouage. D’autres jeunes écolières s’essayent au maquillage pour rendre encore plus coquettes les déesses de Bamako qui ont recours à leur service. Elles appliquent sur les visages le fond de teint, l’anti-cernes pour cacher les taches sombres autour des yeux, le mascara (ou fard à cils), entre autres.
Hawa Diabaté excelle dans l’application du henné (jabi en bamankan) sur les membres et en tire des revenus substantiels. À 13 ans, l’élève en 7è année explique son initiation à l’art du henné. «J’ai appris les ficelles de ce métier lors des grandes vacances 2024. Au début, ce n’était pas facile parce qu’il faut beaucoup de patience pour tracer les motifs. Parfois, mes dessins ne ressemblent pas à ce que je voulais, mais ma mère m’encourageait toujours. Je m’exerçais sur ses pieds. Aujourd’hui, ma patience et ma motivation ont fini par payer et le tatouage au henné est devenu une source de revenus pour moi pendant les vacances», dit-elle.
La jeune fille confesse être sollicitée souvent pendant les cérémonies sociales (mariages et baptêmes) et pendant les fêtes de ramadan et de tabaski. Le prix de ses prestations oscille entre 2.000 Fcfa et 5.000 Fcfa en fonction des modèles. «Grâce à mes gains, je peux renouveler ma garde-robe et payer mes frais de scolarité sans la contribution de mes parents», confie-t-elle avec fierté.
Nana Dembélé, une jeune élève qui a fraichement décroché le Diplôme d’études fondamentales (DEF), confie nourrir de la passion pour la couture. Elle explique mettre à profit la période des vacances pour exercer sa passion. Plutôt que de rester dans l’oisiveté à la maison, elle préfère s’occuper ainsi. Pour elle, la couture est un métier porteur pour les jeunes filles. «Je ne voulais pas passer les vacances à ne rien faire. La couture est un rêve depuis ma tendre enfance et je pense qu’elle peut servir à l’avenir», explique la jeune écolière
Nana Dembélé affiche une motivation sans faille à bien se former dans ce métier en suivant les sages conseils de son formateur. Au-delà de son exemple, elle invite les jeunes écolières à ne pas se tourner les pouces à la maison et à se rendre utiles pendant les vacances.
L’art du henné- Fatoumata Makadji alias «Go» s’inscrit aussi dans une dynamique de formation des jeunes écolières à l’art du henné depuis 5 ans. Une mission à la fois délicate et passionnante, parce que chaque élève est un cas unique en termes d’apprentissage. Selon elle, certaines jeunes élèves arrivent avec une grande motivation et une réelle passion pour le métier.
Elles peuvent maîtriser les techniques en seulement deux mois et commencer à générer des revenus grâce à leur savoir-faire. D’autres rencontrent des difficultés à mémoriser les gestes et les méthodes. Ce qui nécessite un accompagnement plus long. Pour ces élèves, une formation de 3 mois peut parfois sembler insuffisante pour atteindre une maîtrise complète de l’art du henné. Malgré ces défis, la formatrice reste convaincue que l’art du henné peut offrir aux jeunes non seulement un métier, mais aussi une source d’indépendance financière.
Pour le cas précis de Sékou Keïta, on peut dire qu’il est utile à la communauté, puis qu’il continue de former des jeunes écolières à Djélibougou. Depuis 15 ans, il forme des jeunes filles à la couture. Ancien collaborateur du Clan Mali avec lequel il a travaillé de 2010 jusqu’à la fermeture de l’organisation 5 ans plus tard, il a décidé de créer son propre centre nommé «Maliba» à Djélibougou. Depuis l’ouverture de ce temple de l’apprentissage de la couture, Sékou accueille entre 70 à 80 filles chaque mois.
«Certaines élèves maîtrisent rapidement les gestes de base ; surtout lorsqu’elles s’entraînent sur des matériaux difficiles comme le papier ciment», souligne le maître tailleur, qui évoque également des contraintes matérielles liées à l’insuffisance des machines à coudre et des chaises. Ce qui complique l’accueil de toutes les filles désireuses d’apprendre la couture. «Parfois, nous recevons jusqu’à 500 demandes pour la formation. Sans matériel suffisant, il nous faut malheureusement trier sur le volet», explique-t-il.
Certains parents jugent important l’apprentissage des métiers pendant les vacances. Ce n’est pas Mariam Coulibaly, enseignante de son état qui dira le contraire. La pédagogue explique pourquoi elle a décidé d’inscrire sa fille dans un «cours d’apprentissage» du tatouage pendant les vacances. Beaucoup d’enfants restent sans occupation. Je souhaite aussi que ma fille apprenne quelque chose qui puisse lui servir plus tard.
Le tatouage est une activité qui met en valeur la beauté de la femme et peut devenir aussi une source de revenus », explique l’enseignante qui garde la conviction qu’on doit tirer chaque être humain l’effort de se rendre utile à la communauté. La pratique et l’apprentissage de métiers permettent aux jeunes écolières de s’épanouir, de se former et d’avoir une petite autonomie financière. Elles transforment ainsi les vacances en une période à la fois de détente, d’apprentissage et de créativité.
Hawa SANOGO
Rédaction Lessor
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