
Le
transport mixte des passagers et marchandises est courant sur le trajet
Les lumières ne sont pas éteintes dans les
bureaux des douanes. Il est pourtant 22 heures passées de quelques minutes à
Kouremalé. Cette frontière entre le Mali et la Guinée est des plus cocasses.
Les deux pays se partagent à part égale le même village. Cela arrache un brin
de sourire : certaines familles sont installées sur la ligne frontalière qui
cherche en vain de diviser le Mali et la Guinée. En bonne intelligence, on dit
: Kouremalé Mali et Kouremalé Guinée.
L’arbre qui marquait la frontière est
tombé sous le poids de l’âge. Dès lors, une borne en béton prit la relève. Dans
le bâtiment vieillissant et fort exigu des soldats de l’économie, tout le monde
est à son poste. Les dossiers entassés par dévers lui, le chef du bureau les évacue
comme il peut. Un travail de forçat pour un inspecteur des douanes avec près de
deux décennies de carrière au compteur.
«Nous n’avons même plus de vie de
famille. Le douanier, c’est aussi ça ! », lâche-t-il. La frontière, c’est deux barrières de sécurité.
Les services des douanes et de sécurité des deux pays contrôlent et filtrent
les passages. Entre les deux, il y a une bande neutre d’une centaine de mètres
qui sert d’aire de stationnement. Pour la petite histoire, les véhicules à
destination du Mali sont orientés vers Bamako.
Ceux en partance pour la Guinée
sont tournés vers ce pays. Dès lors, nul n’est censé ignorer cette règle. Les
formalités de passage sont autorisées même aux heures tardives. Seulement, il
faut mettre la main à la poche. Une espèce d’échange de bons procédés. Il ne
faudrait pas en dire davantage. Les relations bilatérales entre les deux pays
sont au beau fixe du fait essentiellement de la similarité de la situation
politique.
LA NATURE GÉNÉREUSE- Après Kankan, plus en
profondeur des terres guinéennes, une très longue route s’étale devant le
voyageur. Par le passé, le tronçon Dabola-Kouroussa a tiré sa célébrité dans l’état
cahoteux du bitume. Même la beauté du paysage ne pouvait faire oublier l’enfer
de cette piste rouge et serpentée. Aujourd’hui, la route est devenue agréable à
fréquenter. Une forte pluie matinale arrose Kankan, la ville natale de l’actuel
chef de l’État guinéen, Mamadi Doumbouya. De même, la quasi-totalité du pays a
bénéficié de la générosité divine le même jour. La Guinée cumule les bienfaits
de la mer généreuse, de la forêt abondante et d’un sous-sol gorgé de minerais
précieux et de terres rares. Mais le développement du pays ne reflète pas cette
surabondance naturelle de richesses.
La chaussée est carrossable de Bamako à Conakry. Les Guinéens ont mis une bonne dizaine d’années pour réaliser cette route dans un relief très accidenté. Mais au bout du chemin, ils ont pu doter le corridor de l’une des meilleures routes de la sous-région. Les ingénieurs et les ouvriers sont encore à la tâche, à mettre les dernières touches sur l’ouvrage. «Vraiment, pour la route, rien à dire. Auparavant, nous passions des journées sur une route qui casse nos camions et nos reins avec. Aujourd’hui, on l’avale d’un trait. Seulement, les autorités guinéennes et (même) maliennes doivent travailler à calmer les ardeurs financières des policiers et des gendarmes sur la route», confie le vieux chauffeur Abdoulaye Sogoba, confortablement installé dans la cabine de son camion.
BLO, LE ROUTIER- Il connaît le moindre virage
de l’axe pour l’avoir fréquenté pendant plus d’une décennie. Bonnet chocolat
qui cache à peine ses cheveux blancs, Blo prend la vie du bon côté. «Tant qu’on
avance, on finira par arriver», c’est son leitmotiv. Sur la route, il est
reconnu par son camion blanc-rouge sur lequel il est inscrit une sagesse : «Dieu
Seul sait !». Cette écriture côtoie la «Chahada» manuscrite en arabe. Lui-même
chétif, nez sévèrement aplati qui surplombe de généreuses lèvres. La cola qu’il
ne cesse de mâcher, a légèrement abîmé ses dents.
Il est jovial, fait toujours
un jet de phare pour saluer les automobilistes qu’il croise. Blo sourit aux
agents de sécurité et il lui arrive même de lever la main aux troncs d’arbres
lorsqu’il conduit la nuit. Il y a aussi ses grosses lunettes noires à la Chuck
Norris. Un beau temps berce Dabola, situé à environ 400 km de la capitale. Le
vent frais qui s’échappe des collines environnantes est une tuerie. La montée
des collines abruptes commence ici. Un spectacle saisissant que personne ne
peut rater : la traversée des nuages en voiture. Une chimie de la nature qui
place de couches épaisses de nuages sur les cimes de la montagne enrobée d’une
verdoyante couche d’arbustes.
à une centaine de kilomètres de Mamou, l’enthousiasme est timoré par l’état dégradé de la route sur un segment de hautes montagnes. Certains chauffeurs surchauffés y laissent fréquemment des plumes. Les véhicules «CH» qui viennent d’Europe, en transit, dans notre pays, sont très souvent dévisagées ou très endommagées. Les mauvaises langues racontent partout que des chauffeurs renforcent leurs capacités par des produits dopants. Ces comprimés bon marché en Guinée les aident, semble-t-il, à tenir le coup et les chocs. Seulement, plus tard, ils deviennent dépendants, le corps affaibli, l’esprit flottant et bonjour les dégâts!
LES CHAUFFARDS- Pour une course normale, le
temps du circuit est de 24h. Les casse-cous le réussissent en bien moins. C’est
pendant la nuit que Conakry se montre. Avec ses barrages militaires, taxis
motos et surtout le tintamarre des klaxons. Mais une ville d’une coquetterie
particulière qui se construit petit à petit. Les hauts buildings sont de plus
en plus nombreux. Conakry s’est même fait deux tours jumelles.
Que dire du retour en plus ? Si ce n’est dénoncer
avec gravité le comportement cochon de certains conducteurs de taxi. à la
faveur de la nouvelle route, les jeunes chauffeurs se livrent à une course
folle, alors que leurs véhicules sont agonisants. Il est arrivé au sortir d’un
village entre Sindia et Mamou que deux véhicules de transport en commun se
pourchassent comme dans un jeu vidéo.
En plus de la vétusté des engins, la
pneumatique d’occasion manque d’adhérence avec le nouveau bitume lorsque la
chaussée est mouillée par la pluie qui tombe depuis la veille. Le premier a raté
un virage et a fini sa course dans un caniveau à peine achevé par l’entreprise
chinoise. Le second, lui aussi, a mis ses passagers en danger lorsque le pneu
arrière s’est désolidarisé du vieux tacot pour se retrouver trois cent mètres
plus loin dans les habitations. Au prochain virage déjà, un camion transportant
des ignames et autres tubercules s’est cassé le cou sur un rocher.
Nombreux comme des fourmis autour de la pompe à carburant d’une station à l’entrée de Kankan, les véhicules et motos se mettent à la queue leu leu pour se ravitailler en essence. Une pénurie qui a gangrené tout le pays à deux doigts de la fête de Tabaski. La seule station de la ville qui a encore de l’essence ne tiendra pas longtemps, avertit le pompiste, submergé par la très forte demande. Il lui est interdit de servir plus de 20 litres par véhicule et deux par moto.
Ahmadou CISSE
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