Spécial 22 septembre 2025, Multiplication des centres de dialyse : Un bol d’air dans la prise en charge des malades

La volonté des autorités, notamment le Président de la Transition, d’accompagner la prise en charge de malades souffrant d’une insuffisance rénale a permis de réduire le taux de mortalité chez ces patients. Certains d’entre eux bénéficient aujourd’hui de plus d’une séance par semaine

Publié vendredi 19 septembre 2025 à 21:26
Spécial 22 septembre 2025, Multiplication des centres de dialyse : Un bol d’air dans la prise en charge des malades

  La ministre chargée de la Santé, le Colonel Assa Badiallo Touré, assiste à des séances de dialyse

 

 Un vent de soulagement souffle chez les malades, notamment les insuffisants rénaux d’un seul centre de dialyse, c’est-à-dire celui du service de néphrologie du Centre hospitalier-universitaire (CHU) du Point G, un établissement perché sur les hauteurs de Bamako. La gestion du flux de malades était un vrai casse-tête pour les praticiens de l’établissement et ceux-ci étaient souvent contraints à faire des gymnastiques pour soulager le maximum de malades à dialyser. Ce sombre épisode de la dialyse au Mali est désormais rangé dans les oubliettes.

Et pour preuve, les autorités de la Transition ont décidé de multiplier les centres de dialyse en vue de rapprocher plus les soins des malades et la dialyse plus accessible un peu partout. C’est dans cet esprit que l’on peut interpréter la détermination du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta,  à doter le pays de centres de dialyses. Le Chef de l’État a inauguré, le 31 octobre 2023, trois nouveaux centres de dialyses dans le District de Bamako, notamment dans les Communes IV, V et au Centre médico-chirurgical des armées.

Au cours de cette inauguration, la ministre de la Santé et du Développement social a rappelé que l’objectif de ces centres est de faciliter la prise en charge des malades qui souffrent d’une insuffisance rénale.

 

300 SÉANCES PAR MOIS-Selon Dr Samba Konaré, médecin néphrologue au Centre de dialyse de la Commune IV, la multiplication des centres de dialyse est une réponse à l’augmentation croissante des insuffisants rénaux et apporte un bol d’air dans la prise en charge de l’insuffisance rénale qui est complexe et très coûteuse. Mais avec l’avènement de ces nouveaux centres, les patients bénéficient des soins de dialyse gratuitement.

Dr  Konaré a souligné que l’hémodialyse est un traitement qui intervient lorsqu’il y a une défaillance des reins, c’est à dire une insuffisance rénale au stade terminale qui veut dire que les reins seuls ne peuvent pas survenir aux besoins de l’organisme. Il faut donc l’aider par hémodialyse pour retrouver l’équilibre de l’organisme. La dialyse, c’est l’opération du sang, quand il y a une insuffisance rénale, ça veut dire qu’il y a une intoxication urémique. Pour palier cette intoxication, il faut obligatoirement passer par une dialyse ou une hémodialyse. Le praticien du Centre de dialyse de la Commune IV affirme qu’au Mali :«nous ne faisons que de l’hémodialyse, alors qu’ailleurs il existe d’autres moyens de traitement pour traiter l’insuffisance rénale chronique terminale».

La maladie rénale à un stade terminale a besoin d’épuration rénale, ce qu’on appel dialyse ou hémodialyse, au Mali nous faisons de l’hémodialyse. Avant la multiplication des centres de dialyse, la plupart des patients de Bamako se rendaient au Point G pour recevoir des soins et cet établissement seul ne pouvait pas prendre tous les malades en charge. C’est pourquoi, dans la Politique de santé, il a été jugé nécessaire de rapprocher les soins de la population. Ce motive la décentralisation de la dialyse à Bamako, a déclaré le néphrologue.

Tous les malades résidants en Commune IV sont désormais directement référés à l’hôpital de district qui s’y trouve pour leur prise en charge néphrologique et au besoin pour l’hémodialyse. Avant la multiplication des centres, les malades faisaient des longues heures d’attente voire des jours sans pouvoir être vu en consultation  au service de néphrologie du Point G.

Même s’ils arrivaient à avoir la consultation, ils avaient beaucoup de difficulté à accéder à l’hémodialyse parce que tous les insuffisants rénaux de Bamako y étaient référés. Mais, la multiplication des centres de dialyse a permis de rapprocher les soins de dialyse des malades, a-t-il précisé.

Les malades venaient au centre une heure avant leur séance de dialyse. Aujourd’hui, le temps d’attente à énormément diminué. Pour ce qui concerne, la qualité du traitement, Dr Samba Konaré pense que le malade est moins stressé parce qu’il vient 15 minutes  avant le traitement et il a l’opportunité de réalisé plus de séances de dialyse, c’est-à-dire deux séances au lieu d’une par semaine auparavant.

 «En moyenne, nous avons 300 séances de dialyse par mois». L’ouverture du centre a également permis à l’hôpital de faire directement la prise en charge de tous les autres malades admis en hospitalisation dans les autres unités et souffrant d’une insuffisance rénale. Ces malades sont automatiquement référés au centre alors qu’à l’époque tous étaient transférés hors du centre.  Le spécialiste en néphrologie indique pour améliorer davantage la qualité des soins, il faut plus de personnel et d’équipements pour que les nouveaux centres tournent 24h sur 24.

 

Gratuité de la dialyse-Selon Aïssata Oumar Keïta, secrétaire chargée des relations extérieur de l’Association des malades dialysés de Gavardo (AMDG), la multiplication des centres a rapproché les soins des malades. Ce qui enlève une grosse épine de leur pied parce qu’avant, certains d’entre eux avaient des difficultés à se rendre au centre pour suivre le traitement en raison du coût énorme des transports.

Aïssata Oumar Keita  reconnait que la multiplication a également apportée beaucoup d’amélioration à la qualité de vie des patients, car, dit-elle, les patients se rendaient à l’hôpital avec la hantise ou en tout cas le doute de ne pas recevoir les soins. Certains pouvaient faire un incessant va-et-vient  pendant 10 jours sans pouvoir accéder la dialyse, ce qui éatit extrêmement dangereux pour le malade. 

Maintenant, les patients se rendent au centre à quelques minutes de leurs séances de dialyse et reçoivent les soins appropriés à temps, puis vaguent à leurs occupations. La secrétaire chargée des relations extérieures de l’Association se réjouit non seulement de la gratuité des soins de dialyse, mais aussi de la qualité. «L’état nous offre même des médicaments qui coûtent extrêmement cher et gratuitement.  Nous achetions avant le fer et l’érythropoïétine à 100.000 Fcfa la boîte et qui couvrait juste quatre séances. Maintenant, nous recevons ce soin gratuitement à chaque séance».

Le gouvernement a équipé le centre avec un groupe électrogène. Grâce à cela, les patients subissent désormais les séances normales de 4 heures. Sur le plan médical, le personnel s’occupe très bien de tous les patients, l’équipe médicale passe constamment voir les malades et les internes restent aux petits soins tout au long de la séance. La multiplication des centres a permis d’augmenter l’offre de soins et de réduire par ricochet le taux de mortalité. Maintenant, on peut faire 4 mois sans enregistrer un seul cas de décès de malade insuffisant rénal, a-t-elle affirmée.

  
Ce jour de septembre aux environs de 11 heures, notre équipe de reportage a rencontré le président des dialysés  de Point G, Ibrahima Dembélé, allongé sur son lit et connecté aux appareils de dialyses au CHU du Point G. Il affirme que l’objectif de la multiplication des centres de dialyses  est faire en sorte que tous les malades puissent bénéficier de la dialyse gratuitement et à proximité. Aujourd’hui beaucoup de patients sont enregistrés pour la dialyse. Malheureusement, il existe encore beaucoup d’autres malades en nécessiteux de dialyse. Et d’ajouter que ces malades sont des laissés- pour-compte. C’est une petite ombre au tableau.

La dialyse coute énormément dans les établissements privés et que tout le monde n’a pas les moyens de se l’offrir à ce niveau. À ce propos, le président de l’Association des dialysés du Point G requiert que les trois nouveaux centres puissent augmenter le nombre de séances à quatre tout comme le centre du Point G pour donner la chance à d’autres patients de bénéficier des soins de dialyse.

Aujourd’hui, ils sont 270  malades pris en charge en termes de dialyse au Point G avec une liste d’attente d’environ 600 malades. Selon notre interlocuteur, ces malades en attente doivent payés 25000 Fcfa pour être dialysés. Ceux qui n’ont pas le moyen de payer cette somme n’en bénéficient pas. Ibrahima Dembélé invite les autorités à embaucher plus de néphrologues puisque notre pays dispose des néphrologues qualifiés, pour que les nouveaux centres puissent augmenter les séances de dialyse. En attendant l’espoir renait avec la multiplication des centres de dialyse et la volonté des autorités d’accompagner.

Nahawa SANGARE

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