Spécial 22 septembre 2025, École de guerre du Mali : Un pôle d’excellence au service des Forces armées de la Confédération AES

Cet établissement de second degré d’enseignement militaire supérieur était le chaînon manquant dans la formation des hauts cadres des Forces de défense et de sécurité de notre pays. Avec sa création, notre outil de défense est désormais doté d’un cadre de réflexion, de recherche et d’analyse des questions stratégiques

Publié vendredi 19 septembre 2025 à 19:27
Spécial 22 septembre 2025,  École de guerre du Mali : Un pôle d’excellence au service des Forces armées de la Confédération AES

 Sortie de la 4è promotion de l’école de guerre du Mali, jeudi 28 août 2025

 

Dans le but d’adapter notre Armée aux nouvelles formes de menaces auxquelles le pays fait face, les autorités de la Transition ont décidé de doter le Mali d’une École de guerre. Le projet de loi de sa création initiée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants a été adopté par le conseil des ministres en sa séance du 25 août 2021. Ensuite, le ministre Sadio Camara l’a défendu devant le Conseil national de Transition (CNT) qui l’a entériné lors de sa séance plénière du 23 septembre 2021. 

L’EGM se veut un véritable pôle d’excellence de second degré d’enseignement militaire supérieur à caractère scientifique qui dotera notre défense nationale d’un cadre de réflexion, de recherche et d’analyse des questions stratégiques. Son objectif est de résorber le besoin de formation des cadres de haut niveau des Forces de défense et de sécurité qui sont présentement formés à l’étranger par le biais de la coopération militaire.

Les missions de cet établissement sont, entre autres, d’assurer une formation de haut niveau aux officiers supérieurs des Forces de défense et de sécurité ainsi que les cadres civils dans l’ensemble de leurs responsabilités interarmées, interministérielles et multinationales, de favoriser et mener les recherches stratégiques dans les domaines de la défense et de la sécurité. À ce titre, elle est chargée de former des officiers aptes à occuper des fonctions dans un état-major national et multinational en temps de paix, de crise ou de guerre et à participer aux opérations de soutien de la paix.

L’École de guerre est aussi chargée de former des chefs militaires immédiatement capables d’exercer des responsabilités de haut niveau avec une vision prospective sur les enjeux sécuritaires, de promouvoir l’approche globale de résolution des crises. Mais également de contribuer à la recherche et aux études qui couvrent les domaines de la défense, de la sécurité et du développement en collaboration avec le monde universitaire, les chercheurs et patriciens reconnus au plan national et international, de contribuer aux perspectives de développement de partenariats de défense interafricains et internationaux.

L’EGM était donc le chaînon manquant du cursus de formation des Forces armées maliennes (FAMa), qui disposent d’une école d’enseignement supérieur militaire de 1er degré à savoir l’École d’état-major nationale de Koulikoro depuis 1988. L’une des raisons qui motivent aussi sa création est que de l’indépendance à nos jours, les brevetés des FAMa ont tous été formés dans des écoles à l’étranger. Posséder une telle école participe au rayonnement du Mali et à son influence dans la sous-région d’autant plus qu’il fut l’un des premiers pays ouest-africains à avoir créé son École de formation d’officiers (Emia) en 1962 et l’École militaire d’administration (Ema) en 1979. 

L’EGM a, par ailleurs, pour vocation de préparer les officiers supérieurs à assumer des responsabilités d’état-major, de commandement et de direction au sein de leur armée d’appartenance, des organismes et états-majors interarmées ou interalliés et à tout autre poste où s’élabore et s’exécute la politique de défense. Elle est le creuset de l’enseignement de l’art opératif, c’est-à-dire la coordination interarmées. 

 

MIEUX FORMER LES CADRES MALIENS-Devant le CNT, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants a expliqué que la création de cette école viendra compléter le processus de formation des cadres militaires. Pour le Général de corps d’armée Sadio Camara, le Mali traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire. Et cette école va nous permettre d’analyser les problèmes auxquels l’Armée malienne est confrontée pour mieux anticiper et apporter les solutions qu’il faut. Même s’il reconnaît qu’il y a des cadres militaires maliens qui sont formés ailleurs, le ministre Camara dira que cela se passe avec d’autres réalités qui ne sont pas les nôtres. C’est pourquoi, il a soutenu que la création de cette école va non seulement permettre de mieux former les cadres maliens, mais aussi d’anticiper sur les problèmes, de se projeter dans le futur pour prendre en compte les problèmes géostratégiques et l’environnement politique afin de mieux protéger les populations.

Après sa création par la Loi n°2021-052 du 29 septembre 2021 portant création de l’Ecole de Guerre du Mali, le Président de la Transition a signé le décret n°2021-0775/PT-RM du 09 novembre 2021 fixant l’organisation et ses modalités de fonctionnement. Il en ressort que l’EGM est rattachée à l’état-major général des Armées. Elle est implantée à Bamako et peut être transférée en tout autre lieu du territoire national, par décret du Président de la République sur proposition du ministre chargé des Forces armées. L’EGM est organisée en un conseil d’orientation et un commandement. Le conseil d’orientation est présidé par le chef d’état-major général des Armées. 

Les membres sont le directeur des Écoles militaires, les chefs d’état-major de l’Armée de terre, de l’Armée de l’air, de la Garde nationale, le directeur général de la Gendarmerie nationale, les directeurs des ressources humaines des Armées, du Génie militaire. Mais aussi, les directeurs des Transmissions et des Télécommunications des Armées, des finances et du matériel du ministère en charge des Forces armées, du matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées, du Commissariat des Armées, le directeur central des Services de santé des Armées, les représentants des universités ou instituts partenaires.



L’enseignement au sein de l’École comprend deux ordres à savoir l’enseignement militaire et l’enseignement académique. Les études à l’EGM sont sanctionnées par un Brevet de l’enseignement militaire supérieur de second degré en abrégé BEMS2 avec option Études supérieures interarmées de défense et Études militaires supérieures de logistique, d’administration et de management, par un Master en «stratégie- défense-sécurité-développement» en abrégé SDSD.

L’enseignement a comme objectifs, l’acquisition par les officiers supérieurs des outils nécessaires à la compréhension du monde et de ses enjeux présents et futurs, l’acquisition des compétences relatives à la planification et à la conduite des opérations interarmées et multinationales ainsi qu’à la réalisation d’études stratégiques et opératives en matière de défense et de sécurité, la maîtrise de l’organisation et du fonctionnement des organismes de défense, de sécurité et des grandes institutions nationales et internationales, le renforcement des capacités de commandement et de management au sein d’organismes nationaux et internationaux dans un contexte interministériel ou d’opérations de soutien à la paix.

 La durée de la formation du Brevet de l’enseignement militaire supérieur de second degré est d’une année académique. De sa création à nos jours, l’École est à sa 4è promotion dont la cérémonie de sortie a eu lieu le jeudi 28 août dernier. Cette promotion baptisée AES est composée de ressortissants  de l’espace confédéral.


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École d’état-major des forces de sécurité : Déjà deux promotions

Les défis sécuritaires actuels dans notre pays avec la persistance du terrorisme ont poussé les autorités de la Transition à entreprendre des réformes au niveau des Forces de défense et de sécurité. La création de l’école d’état-major des Forces de sécurité (EEMFS) tout comme de celle de l’école de guerre (EGM) entre dans ce cadre

 

Créée par le décret n°2023-0162/PT-RM du 16 mars 2023, l’École d’état-major des Forces de sécurité est un établissement d’enseignement militaire supérieur de 1er degré des Forces de sécurité placé sous la tutelle du ministre chargé de la Sécurité. Cette école a pour missions d’assurer la formation des officiers des Forces de sécurité et de défense. À ce titre, elle est chargée de former les officiers ou grades équivalents directement aptes à servir en état-major, de former les officiers ou grades équivalents aux fonctions de commandement et de direction et d’organiser des cours et stages spéciaux.

L’École d’état-major des Forces de sécurité est commandée par un officier supérieur ou général des Forces de défense ou de sécurité, nommé par décret du Président de la République, sur proposition du ministre chargé de la Sécurité. Il porte le titre de Commandant de l’Ecole. Le Commandant de l’Ecole a rang de Sous-directeur à la Police nationale, à la Protection civile, à la Gendarmerie ou de Sous-chef d’état-major à la Garde nationale.

Le Commandant de l’École est assisté d’un adjoint qui porte le titre de Commandant en second, nommé dans les mêmes conditions, qui le remplace en cas de vacance ou d’empêchement. Il a rang de chef de division à la Police nationale, à la Protection civile, à la Gendarmerie et à la Garde nationale.

Créée pour répondre aux défis sécuritaires actuels du Mali, cette école offre une formation tactique et opérationnelle axée sur la cohésion et l’intégration des Forces dans notre pays et au sein de la Confédération des Etats du Sahel (AES). Elle vise à former une nouvelle élite d’officiers capables de relever les défis actuels et futurs du Mali. L’École a pour objectif de former des officiers aptes à occuper des fonctions stratégiques au sein des Forces de sécurité, en s’appuyant sur une approche centrée sur le concept de sécurité humaine.

De sa création à nos jours, elle compte déjà à son actif deux promotions.  La première promotion comptait 30 officiers stagiaires dont deux femmes issus de la Police, de la Gendarmerie, de la Protection civile et de la Garde nationale. Encadrés par une équipe pédagogique expérimentée et suivant une doctrine novatrice, ces cadres, après cette formation, sont prêts à participer activement à la sécurisation du territoire et à assurer la protection des populations, dans un contexte marqué par d’importants défis sécuritaires.

Au cours de la cérémonie de sortie de la première promotion le vendredi 25 octobre 2024, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a indiqué que cette formation, inédite au Mali, constitue une étape cruciale dans la refondation des Forces de défense et de sécurité. Le Général de division Daoud Aly Mohammedine avait souligné l’importance de cette formation pour la progression de la carrière des officiers, ouvrant la voie à des formations de second degré, telles que les Écoles de guerre et les préparant à assumer des responsabilités de haut niveau.

 Il avait aussi déclaré que l’Ecole ambitionne de devenir un centre d’excellence en accueillant des stagiaires venus de pays partenaires, notamment ceux de la Confédération des États du Sahel (AES), renforçant ainsi la coopération régionale en matière de formation militaire. Ce qui a été réalisé avec la deuxième promotion dont la rentrée a eu lieu le mardi 05 novembre 2024 et la cérémonie de sortie, le vendredi 18 juillet dernier. Durant 9 mois, cette 2è promotion de 34 stagiaires composée de 30 Maliens, 2 Burkinabè et 2 Nigériens a suivi un programme exigeant portant sur la sécurité publique, la gouvernance sécuritaire, le renseignement, le contre-terrorisme, la police de proximité, la gestion des risques et catastrophes, le respect des droits humains, entre autres. 

Au cours de la cérémonie, le Général de division Daoud Aly Mohammedine a rappelé que dans le cadre du renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité, plusieurs réformes ont été opérées pour rendre notre outil de défense performant, efficace et adapté aux réalités du moment. Selon lui, la création de l’École d’état-major des Forces de sécurité est une illustration parfaite et concrète de la réussite de ces réformes majeures. Il dira que le concept novateur de diplôme d’état-major des Forces de sécurité est important, car s’adaptant au contexte sécuritaire actuel qui domine les pays du Sahel et singulièrement ceux de la Confédération AES. 

«Opérationnelle il y a seulement deux ans, l’École d’état-major des Forces de sécurité s’impose déjà comme un maillon essentiel dans la formation des futurs hauts cadres de la Police nationale, de la Protection civile, de la Gendarmerie nationale, de la Garde nationale et des officiers venus des pays frères et amis», a-t-il déclaré.

Aux dires du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Mali dispose désormais d’un outil moderne de formation inédit sur les impasses sécuritaires actuelles. «Elle est un temple du savoir, du savoir-faire et du savoir être. Elle est également un véritable outil de paix et d’intégration au service des États du Sahel confrontés aux mêmes réalités sécuritaires», a ajouté le ministre Daoud Aly Mohammedine. 

Dieudonné DIAMA

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