
Pour
le chercheur, la visite président Ibrahim Traoré au Mali n’a rien de surprenant
pour qui connaît l’état dans lequel se trouvent les frontières des deux pays en termes de
présence militaire.
Selon lui, les militaires
burkinabés avaient déserté les frontières avec le Mali depuis le mois de
décembre. Seules quelques poches de la gendarmerie étaient, par moments et par
endroits, présentes de façon sporadique. Pour le directeur du CE3S, cette
visite, au-delà d’une déclaration officielle, chercherait à reprendre ces
activités militaires conjointes entre Bamako et Ouagadougou.
D’après
lui, lors de cette visite, les différents états-majors auraient abordé la
question des partages de renseignement et même de collecte d’informations sur
les groupes radicaux qui sévissent dans ces deux pays. Il s’agit notamment de ceux du Groupe de soutien à
l’islam et aux musulmans avec la Katiba d’Amadoun Kouffa au Mali et ceux de
Malam Diaffar Dicko au Burkina Faso.
Dr
Tounkara fait savoir que cette visite s’inscrit fondamentalement dans la
reprise des actions militaires conjointes, dans le possible soutien aérien que
le Mali pourrait apporter au Burkina
Faso au besoin. Mais aussi, le renforcement et même la mutualisation des
renseignements et informations sur les groupes radicaux violents.
Parlant de
l’annonce de la fin de l’opération Barkhane par le président Emmanuel Macron,
le chercheur dira que cela peut être inscrit
dans un effet communicationnel. Pour Aly Tounkara, il chercherait à coup
sûr, à défaut d’être légitimé par les Sahéliens, une certaine acceptabilité de
l’opinion publique sahélienne vis-à-vis de la présence militaire française dans
le Sahel.
«Cette annonce du président Macron vise à apaiser le sentiment
anti-politique militaire français qui s’exprime dans les rues sahéliennes. Mais
dans le même temps, par cette annonce, Emmanuel Macron chercherait également à
rassurer ses nouveaux alliés dont le Niger de cette nouvelle volonté de la
France d’opérer dorénavant de concert avec les pays avec lesquels, elle serait
en partenariat en termes de coopération militaire», explique-t-il.
Pour
le directeur du CE3S, c’est un gage d’assurance que le président Macron a voulu
donner par cette annonce. Mais en termes de contenu, il n’y a rien de
subséquent à retenir. Dr Tounkara pense qu’il est important que les Sahéliens
comprennent qu’au-delà de cette annonce, la défense et la securité reviennent
avant tout à l’élite politique au pouvoir dans les États.
Pour lui, tous les
efforts des partenaires qu’ils soient Russes, Portugais, Arabes, Iraniens,
Américains, doivent venir s’ajouter à ceux déjà consentis par les hommes et
femmes en charge des questions de défense et de securité dans nos pays.
RÈGLEMENTER
LES PRÊCHES-Le chercheur s’est aussi prononcé sur la question de la laïcité
dans notre pays. Pour Dr Tounkara, la
laïcité est un concept qui fâche au Mali parce qu’il est loin d’être compris.
Mieux, il estime que c’est un concept instrumentalisé voire manipulé à la fois par certains acteurs
politiques et religieux.
C’est pourquoi, il dira que la laïcité dans le
contexte malien mérite une attention particulière. Selon lui, les gens sont
plus dans la sensation religieuse que dans la compréhension religieuse. Le
directeur du CE3S soutient que l’état du Mali a été longtemps absent en termes
de réglementation des faits cultuels et même culturels dans l’espace public
malien. Il a rappelé que la dernière règlementation de l’État du Mali vis-à-vis
des faits religieux remonte à 1962. Et depuis cette date, aucun texte officiel
n’a été adopté vis-à-vis du fait religieux.
D’où
toute la pertinence de sortir du sensationnel religieux, de la crise
idéologique et de s’attaquer à cette question avec rigueur sans qu’il y ait
d’interface de la Péninsule arabique, du Proche ou Moyen-Orient ou même de
l’Afrique du Nord dans ce débat. Pour lui, c’est un débat qui doit être mené aujourd’hui entre Maliens,
coreligionnaires.
Dr
Aly Tounkara trouve qu’il n’est pas normal que dans un Etat, des hommes et des
femmes s’adonnent à des activités de prêches sans pour autant obtenir les
qualifications requises à cet effet.
Il soutient que dans tous les pays à dominance musulmane
qu’on soit en Mauritanie, en Algérie, au Maroc, en Arabie saoudite, en Iran,
pour prêcher, la condition est d’avoir au minimum le niveau licence dans les
études théologiques.
Selon lui, toutes les tentatives de réformes du fait
religieux au Mali de 1962 à nos jours ont échoué parce que beaucoup d’hommes et
de femmes qui tiennent des prêches ne sont pas outillés théologiquement et
n’ont pas la légitimité religieuse pour le faire.
Le directeur du CE3S estime
que le prêche ne doit pas se faire dans
l’amateurisme. Il nécessite des études très approfondies en théologie
musulmane pour un musulman ou en théologie chrétienne pour un chrétien.
Enfin,
Dr Aly Tounkara s’est prononcé sur la question des légitimités traditionnelles
auxquelles une journée a été consacrée par les autorités de la Transition.
Pour
le chercheur, les légitimités qu’elles soient traditionnelles ou religieuses
dans le contexte malien, dans toutes les aires culturelles et sur tout le territoire national, remplissent
des fonctions de prévention, de gestion des tensions et des conflits.
Consacrer une journée aux légitimités traditionnelle, à vue d’œil, est une bonne chose, estime notre interlocuteur, ajoutant que les rôles et les places qui doivent revenir à ces légitimités doivent être au préalable définis.
Dieudonné DIAMA
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