Rencontre générale de la tribu Kel Ansar : La chefferie traditionnelle, outil de réconciliation et de paix

L’événement a été organisé à Bamako en vue de renforcer la réconciliation nationale. De nombreux chefs traditionnels maliens et étrangers ont pris part à des panels animés par des experts nationaux et internationaux

Publié lundi 10 octobre 2022 à 05:07
Rencontre générale de la tribu Kel Ansar :  La chefferie  traditionnelle, outil de réconciliation et de paix

Plusieurs personnalités ont pris part à la rencontre

 

«Sécurité, paix et développement» était le thème de la 1ère édition du Conseil général de la tribu Kel Ansar de Toumbouctou, tenue samedi et dimanche derniers au Centre international de conférences de Bamako. L’ouverture des travaux a été présidée par  le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga.


C’était  en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre en charge de la Réconciliation, le colonel-major Ismaël Wagué, des autorités administratives et coutumières de Bamako, des représentants des chefferies traditionnelles, du corps diplomatique accrédité au Mali et de nombreuses personnalités.

L’évènement a été organisé en collaboration avec les chefferies traditionnelles du Mali, et placé sous le parrainage du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher. Il a aussi enregistré la participation des chefferies traditionnelles du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie et du Niger.

Ainsi on notait la présence du Grand Serigne de Dakar, chef supérieur de la Collectivité Lebou, ambassadeur itinérant auprès du président de la République du Sénégal, Papa Ibrahima Diagne ; de l’Amenokal des Kel Fadey du Niger, Ahmadou Ag Ghaliou ; du Conseiller coutumier, représentant le chef de la Tribu Awlad Annassar de Mauritanie, le souverain El émir Athman Ould Bacar ; de l’ambassadeur de la diaspora africaine, directeur du Festival international de la route des reines et des rois de Côte d’Ivoire, Pr Urbain Amoa et l’honorable chef de canton de Sakoira du Niger, Dr Moussa Sadou Kalilou.

Durant deux jours, les participants, à travers des panels de haut niveau, ont échangé sur plusieurs thématiques comme : « chefferies traditionnelles-paix et réconciliation», «diplomatie coutumière africaine, dialogue intercommunautaire», «rôle et place de la chefferie traditionnelle dans la mise en oeuvre de l’Accord pour paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger», «instruments et mécanismes traditionnels et bonne gouvernance, quel impact ?». Ces panels ont été animés par des experts nationaux et internationaux dans les domaines de la sécurité, paix et développement. 

La cérémonie a débuté par l’exécution de l’hymne national suivie des mots de bienvenue du maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo. Pour sa part, le représentant des familles fondatrices de Bamako a salué l’initiative de la rencontre et remercié les organisateurs. Souleymane Niaré a saisi l’occasion pour faire une mention honorable au chef de l’État pour avoir décrété le 11 novembre Journée nationale des légitimités traditionnelles au Mali.


Au nom de l’ensemble des chefferies traditionnelles venues de l’étranger, le Grand Serigne de Dakar, Papa Ibrahim Ndiaye, a invité les plus hautes autorités à la poursuite du dialogue en vue du règlement pacifique de la crise entre Mali et la Côte d’Ivoire.

Le chef général des Kel Ansar, Abdoul Madjid Ag Mohamed Ahmed dit Nasser a expliqué que le choix du ministre Ag Attaher pour parrainer cette rencontre n’est fortuit dans la mesure où il est à l’image des valeurs immenses  que ce dernier incarne au sein cette tribu. Il a vivement invité les congressistes à une participation active à travers des échanges sans complaisance et un partage d’expériences afin d’aboutir à des recommandations pertinentes qui permettront de mieux comprendre, renforcer le rôle et la place des légitimités  traditionnelles et coutumières dans les différents terroirs.

Afin de faire de la chefferie traditionnelle un outil au service du développement.  Abdoul Madjid Ag Mohamed  est convaincu que cette Transition est une fenêtre d’opportunités pour construire de nouveaux paradigmes et cadres afin de renforcer les États et offrir de nouvelles chances aux citoyens d’être les acteurs de la vie de leur pays.

Dans son discours d’ouverture, le parrain de la rencontre a exprimé sa reconnaissance au chef de l’État qui a accepté que la rencontre soit placée sous sa très haute présidence. Ce qui, selon Mossa Ag Attaher, dénote de tout l’intérêt du président de la Transition à soutenir et à accompagner toute action qui concourt à la paix, à la cohésion sociale, au vivre ensemble et à l’unité du peuple malien aux côtés de ses frères africains.

Pour le ministre Ag Attaher, la quête quotidienne de l’harmonie entre le triptyque : «sécurité-paix-développement» a toujours été le fondement de l’existence de nos communautés nationales et africaines. Le dévouement de la communauté Kel Ansar pour la cause humaine, son sens de l’état et ses convictions profondes que le progrès sociétal résulte de la quiétude morale et psychique de chaque être de la communauté ont contribué, au fil des ans, à faire de cette communauté, un regroupement en quête permanente du vivre ensemble et de la coexistence pacifique.

Occasion pour le chef du département en charge de la Construction citoyenne de saluer l’initiative louable du Conseil général et l’engagement de la tribu Kel Ansar en ces moments où le Mali a besoin de la mobilisation de tous ses fils, avant de l’inviter à poursuivre intensément cette action de mobilisation sociale aux fins de promouvoir cette «institution» qu’est la chefferie traditionnelle.

Mais aussi de contribuer à en faire un véritable outil de développement, de stabilité, de justice sociale et de bien-être au service de la nation. La cérémonie a été marquée par la projection d’un film documentaire retraçant l’historique de la tribu Kel Ansar et certaines actions importantes qu’elle a menées depuis sa création.

Aboubacar TRAORE

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