
Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a présidé
hier dans la salle des banquets du
palais de Koulouba, la cérémonie de présentation du projet de Constitution aux autorités et légitimités traditionnelles
venues des différentes localités du pays. C’était en présence du Premier ministre
Choguel Kokalla Maïga, des membres du gouvernement et des gouverneurs des régions.
Dans sa présentation en langue bambara, le rapporteur de la
commission de finalisation du projet de Constitution a rappelé que le texte en
vigueur dans notre pays date du 25 février 1992. Au fil du temps, la pratique a
révélé qu’il y a des choses qu’il faut revoir et d’autres à ajouter. Pour
Boubacar Sow, à quatre reprises, les chefs d’État qui se sont succédé à la tête
du Mali ont tenté d’apporter des changements dans cette Constitution mais cela
n’a pu se faire. Selon lui, ce texte apporte plusieurs innovations majeures
notamment la possibilité de destitution du président de la République.
Aussi,
les députés et les sénateurs ne bénéficient de l’immunité parlementaire que
dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. Le rapporteur a indiqué que le
texte prend en compte les autorités et légitimités traditionnelles. Aussi, tous
les citoyens âgés de 18 ans au moins peuvent être mobilisés aux côtés des
Forces armées et de sécurité pour la défense de la patrie. Les langues parlées
dans notre pays deviennent les langues officielles et le français, la langue de
travail.
Sur la question de la laïcité, Boubacar Sow dira qu’elle ne
s’oppose pas à la religion et aux croyances mais a pour objectif de promouvoir
et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension
mutuelle. En vertu de ce texte, le président de la République est élu pour un
mandat de 5 ans. Et il n’est rééligible qu’une seule fois car en aucun cas, nul
ne peut exercer plus de deux mandats.
Par ailleurs, le rapporteur dira que tout candidat aux
fonctions de président de la République doit être de nationalité malienne
d’origine et ne posséder aucune autre nationalité. Sur ce point, Boubacar Sow a
indiqué qu’il y a une différence entre
un Malien d’origine et un Malien d’adoption. Il précisera ensuite que tous ceux
qui sont nés à l’extérieur de parents maliens sont des Maliens d’origine.
Aussi, tout candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de 35 ans au
moins et de 75 ans au plus. Et le président de la République détermine la
politique de la Nation. Il nomme le Premier ministre et met fin à ses
fonctions. Avec ce texte, le président de la République prononce devant le
Parlement réuni en congrès, un discours sur l’état de la Nation pour faire le
point des actions réalisées et celles projetées. Et le gouvernement détermine
son plan d’actions à partir de ce discours.
DEUX CHAMBRES- Par ailleurs, le rapporteur a fait savoir que
le Parlement sera composé de deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.
Et le Congrès est la réunion des deux chambres. Les Maliens établis à l’extérieur
seront représentés au sein de ces deux chambres. Au niveau du pouvoir judiciaire, la Haute
cour de justice est supprimée. Le Conseil supérieur de la magistrature, présidé
par le chef de l’État, sera constitué pour moitié de personnalités choisies en
dehors du corps des magistrats. Et ce Conseil peut être saisi par un
justiciable. Il y a eu également du changement dans le choix des 9 membres de la Cour constitutionnelle et la
création de la Cour des comptes, etc.
Pour sa part, le président de la Transition a indiqué avoir
validé le projet de Constitution. Selon le colonel Assimi Goïta, depuis que le
Mali a opté pour la démocratie, seuls trois présidents ont été élus (Alpha
Oumar Konaré, feu Amadou Toumani Touré et feu Ibrahim Boubacar Keïta). Parmi
ceux-ci, un seul a pu terminer ses mandats. Ce qui fera dire au colonel Goïta
que le Mali a connu trois chefs d’État élus et trois présidents qui ont assuré
des périodes de Transition. Il assure que cela prouve qu’il y a des problèmes.
C’est pourquoi, il a jugé nécessaire de donner la parole aux Maliens afin
qu’ils expriment leurs aspirations pour la gestion du pays.
Le président Goïta a rappelé que 517 recommandations ont été
faites lors des Assises nationales de la refondation. Parmi celles-ci 55
peuvent être mises en œuvre pendant la Transition et 153 commencent sous cette
période et vont se poursuivre après. Pour lui, les 309 recommandations
restantes seront réservées au nouveau président de la République. Parmi les 55
recommandations qui concernent la Transition figure la rédaction d’une nouvelle
Constitution. Le chef de l’État a indiqué que ce travail a été fait par une
commission de rédaction. Après leur travail, une autre commission a été mise en
place pour la finalisation.
En outre, le président de la Transition a précisé avoir validé le projet de
Constitution remis par cette commission. Et le document a déjà été traduit dans
les langues nationales. Il a invité les légitimités traditionnelles, les chefs
de fraction, les leaders religieux à rendre compte aux populations afin
qu’elles comprennent le contenu de ce texte. Pour lui, si ce texte est adopté,
les dirigeants ne pourront plus faire ce qu’ils veulent dans le pays. Aussi, le
Mali ne sera plus une route de traversée pour «les chèvres». Et personne ne
pourra rentrer et faire ce qu’il veut dans notre pays.
Le président Goïta a promis également que le Mali ne sera
plus comme de la «viande d’éléphant» pour que chacun vienne couper le morceau
qu’il veut. D’après lui, nos ressources minières notamment l’or, le diamant, le
lithium seront gérées comme le veulent les populations. Il a soutenu que le rôle
des autorités et légitimités traditionnelles dans la paix, la stabilité et le développement
ne peut pas être mis de côté. C’est pourquoi, elles sont prises en compte dans le projet de
Constitution.
Après cette présentation, le chef de l’État a déclaré qu’il revient maintenant aux légitimités traditionnelles de vulgariser ce texte et d’informer les populations. Le président Goïta a rappelé que tout le monde parle de Mali Kura. Et que c’est ce texte qui en est le premier pilier pour que notre pays retrouve sa souveraineté.
Dieudonné DIAMA
Après plusieurs heures de débats, le texte, présenté par le Premier ministre Abdoulaye Maïga, a été voté hier soir par les membres de l’organe législatif de la Transition.
Elles concernent la défense et la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles, la lutte contre la corruption, la souveraineté alimentaire, la formation professionnelle, les futures élections, l’électricité. Après la présentation du document vendredi dernier au CNT, la journée.
Le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maiga a présenté ce vendredi, le Plan daction du gouvernement (PAG) pour la période 2025-2026 devant le Conseil national de Transition (CNT)..
En plus de l’adoption du projet de loi portant abrogation de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques et de la Loi n°2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique, les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont examiné huit autres texte.
Le texte introduit par le gouvernement a été adopté par 130 des votants, 2 voix contre et zéro abstention.
En séance plénière ce lundi 12 mai, les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont examiné et adopté le projet de loi portant abrogation de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques et la Loi n°2015-007 du 04 mars 2015 portant statut de l'opposition politi.