L'Essor : Vous avez signé en février dernier en faveur du Stade de Brest. Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir ce club ?
Hamidou Makalou : C’est un bon club qui évolue en Ligue 1 française, les dirigeants m’ont fait une proposition intéressante que je ne pouvais pas refuser. La décision a été prise avec mes agents. Le projet c’est vraiment de jouer au football, d’essayer de progresser et de pouvoir grandir. Le Stade Brestiois a été fondé en 1950 et l’équipe fait partie aujourd’hui des meilleures de France. Je suis persuadé que ce club va m’aider à grandir. Pour le moment ça se passe bien et j’ai un contrat de 4 ans avec le club. Je demande les bénédictions de tous les Maliens afin que ce contrat soit un succès et une réussite pour moi.
L'Essor : Comment avez-vous été accueilli par vos nouveaux coéquipiers et les supporters du club ?
Hamidou Makalou : J’ai été très bien accueilli par tout le monde, que ça soit le staff technique, les dirigeants, mes coéquipiers surtout mes compatriotes les grands frères Massadio Haïdara et Komory Doumbia. Je suis très heureux de retrouver deux frères-aînés au club, c’est une chance de les avoir à mes côtés. Avant de signer mon contrat, j’ai fait deux semaines de test.
Pendant cette période, j’ai pu compter sur le soutien sans faille de Kamory Doumbia et je tiens à le remercier pour tout. je n’ai pas de problème avec les supporters pour le moment, ils m’encouragent et m’apprécient et je prie Dieu afin que les choses restent ainsi. Je m’adapte à ma nouvelle vie dans le club. Côté familial, je suis un peu habitué à ça parce que depuis l’Académie Jean-Marc Guilliou au Mali, on passait toute la semaine à l’internat. C’est seulement pendant les week-ends qu’on venait en famille. J’ai fait six ou sept ans comme ça au Mali.
L'Essor : Quels sont vos objectifs avec le Stade de Brest sur le plan individuel et collectif ?
Hamidou Makalou : Pour le moment mon objectif est de donner le meilleur de moi-même et d’être toujours là pour l’équipe, de l’aider quelle que soit la situation, de remporter des trophées avec le club. Cette année nous visons le podium comme l’année dernière. J’avoue que ça va être un peu difficile mais pas impossible pour le club (9è, 44 points). Il faudra qu’on gagne nos matches restants et en même temps, compter sur des faux pas de nos concurrents dans la course à la qualification en Ligue des champions d’Europe. Sur le plan individuel, mon ambition est d’entrer dans l’histoire du club, faire partie des meilleurs du club, remporter des trophées individuels. J’ai 4 ans pour atteindre ces objectifs et je sais qu’avec le travail et la détermination j’y parviendrai, si Dieu le veut.
L'Essor : Selon vous, qu’est-ce qui a manqué à Brest pour aller plus loin cette année en Ligue des champions d’Europe ?
Hamidou Makalou : Bon, je ne pourrais pas trop me prononcer sur ça parce que je n’étais pas encore là quand l’équipe quittait la compétition. Je pense simplement que l’équipe a manqué de chance et d’expérience. Ce n’est que partie remise, s’il plaît à Dieu et avec l’aide des supporters, on va tout faire pour se racheter lors de la prochaine campagne. Mais pour le moment, l’objectif majeur est de terminer sur le podium de la Ligue 1 synonyme de qualification à la Ligue des champions d’Europe. Pour moi, l’équipe a le potentiel technique suffisant pour atteindre cet objectif.
L'Essor : Quels souvenirs avez-vous de votre centre formateur, à savoir l’Académie Jean-Marc Guillou de Bamako ?
Hamidou Makalou : De très bons souvenirs. J’ai passé 7 ans dans cette académie et pas un seul jour je n’ai regretté d’avoir séjourné dans ce centre. Selon moi, c’est l’une des meilleures Académies du Mali, d’Afrique, voire du monde (rire). L’Académie m’a beaucoup aidé et c’est grâce à ce centre que je suis là aujourd’hui en Europe comme beaucoup d’autres jeunes joueurs qui sont passés par l’Académie. Il n’y a que la formation à l’Académie Jean-Marc Guillou et j’ai eu la chance de participer à cette formation. Ce fut une belle expérience pour moi durant, je n’oublierai jamais ce centre. Permettez-moi de saisir cette occasion pour faire un coucou au propriétaire de l’Académie, Jean-Marc Guillou et à tous les formateurs du centre.
L'Essor : En tant qu’ancien international cadet, que pensez-vous du niveau actuel de la sélection nationale senior et des derniers résultats de l’équipe ? Selon vous, le Mali a-t-il encore une chance de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde ?
Hamidou Makalou : Oui le Mali a encore la chance de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde. L’équipe est très soudée et il y a une bonne cohésion au sein du groupe, ça se voit, les Aigles donnent tout pour avoir cette première qualification historique pour le Mali. Chaque joueur convoqué mouille le maillot pour la patrie et surtout les derniers matches, nous sommes toujours 4è du groupe (9 points, ndlr) mais l’équipe a les moyens de renverser la vapeur et déloger le Ghana qui occupe la tête du classement. J’ai confiance au capitaine Yves Bissouma et à ses coéquipiers et je demande au 12è Homme, c’est-à-dire les supporters, de faire l’union sacrée autour de l’équipe afin qu’on obtienne cette qualification. Je souhaite bonne chance au groupe pour la suite des éliminatoires, que l’équipe fasse rêver les Maliens.
L'Essor: Et pour la prochaine CAN, Maroc 2025, qu’attendez-vous des Aigles ?
Hamidou Makalou : J’attends qu’ils fassent plaisir aux Maliens au Maroc. Avec des victoires et pourquoi pas le trophée de la CAN. Les Aigles peuvent le faire car nous avons la chance d’avoir un bon groupe, pétri de talent et qui est très ambitieux. Vu la situation du pays si l’équipe arrive à remporter cette coupe cela amènera de la joie et l’entente au Mali. Nous avons une très belle équipe et un bon sélectionneur Tom Sainfiet qui veut remporter des trophées avec l’équipe. J’invite les autorités à tout mettre en œuvre afin que les joueurs fassent une bonne préparation.
L'Essor : Avez-vous un message à l'endroit des supporters maliens?
Hamidou Makalou : Je leur demande simplement de continuer à accompagner et à soutenir les équipes nationales, surtout les Aigles. Je sais que ce n’est pas facile pour eux quand le Mali perd, mais ils doivent continuer à soutenir les joueurs, quoiqu’il advienne. Les échecs font partie du football et les supporters doivent savoir que les joueurs sont les premiers qui sont affectés par la défaite. Je suis sûr que cette équipe va donner de la joie aux Maliens. Alors, bonne chance aux Aigles pour les échéances à venir.
Interview réalisée par
Djeneba BAGAYOGO
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