#Mali : Espace scolaire et universitaire : Fin du règne de l’AEEM

Le gouvernement a décidé, au cours du Conseil des ministres d’hier, de dissoudre l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM). La décision sera sans doute applaudie par bon nombre des Maliens

Publié jeudi 14 mars 2024 à 07:58
#Mali : Espace scolaire et universitaire : Fin du règne de l’AEEM

 Une des nombreuses manifestations des élèves et étudiants du Mali (photo d’archives)

 

Depuis plusieurs années, force est de constater que l’AEEM ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs. Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de cette association. «Au regard de ces constats, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est dissoute», a informé le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, à travers une communication faite hier en Conseil des ministres.

Cette décision de dissolution de l’association estudiantine intervient 24 heures après la remise au chef de l’État du rapport des États généraux de l’éducation (EGE). Elle fait également suite à un incident survenu il y a quelques semaines. Un étudiant a été tué dans des affrontements violents entre clans estudiantins rivaux et plusieurs autres ont été blessés. C’était suite à des coups de fusils qui avaient retenti à la Faculté d’histoire et de géographie (FHG) et à l’Institut universitaire de gestion (IUG) de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB). Ces agissements ignobles survenaient dans la perspective du renouvellement des instances du bureau de coordination de l’AEEM.

Suite à ce drame survenu fin février, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait, dans un communiqué, informé l’opinion nationale de la suspension immédiate des activités de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre. La décision du ministre de tutelle a sans doute été salué par le monde universitaire qui avait souligné son désarroi et désapprouvé avec véhémence ces pratiques qui affectent dangereusement l’espace universitaire et compromettent la sécurité de tous les acteurs qui y évoluent. Le ministre chargé de l’Enseignement supérieur avait promis que des mesures seront prises pour punir de tels actes sanglants. Avant de rassurer sur la détermination de son département à œuvrer à la pacification de l’espace universitaire.

La violence dans l’espace scolaire et universitaire est aujourd’hui décriée par tous. L’AEEM était devenue un lieu de refuge pour certains délinquants qui l’infiltrent pour leurs propres intérêts ou des fins de déstabilisation. L’Association s’était même métamorphosée en «syndicat sans en avoir le droit d’agir dans ce sens». Toute chose qui donnait à ses responsables l’impression d’être intouchables en s’arrogeant le droit de terroriser les étudiants, les parents et le corps professoral. Les nervis de l’AEEM ne rataient également aucune occasion de bomber le torse et montrer les muscles en brandissant des menaces de grèves que leurs relais politiques utilisaient contre les pouvoirs publics.

À cet égard et compte tenu des menaces qu’elle représentait pour l’école malienne, plusieurs voix s’étaient élevées pour demander la dissolution de l’AEEM. Telle était la position du secrétaire principal de la Faculté de droit privé (Fdpri). Interrogée la semaine dernière par L’Essor, Issaka Coulibaly proposait la dissolution pure et simple du bureau de Coordination de l’AEEM. Abondant dans le même sens, le directeur des études du lycée privé «Les Castors», Adama Yattara, expliquait clairement son souhait de voir les autorités compétentes de mettre fin aux activités de l’AEEM. Son établissement qui est situé au flanc de colline, enregistre des désagréments chaque fois qu’il y a des affrontements entre étudiants.

Ces agissements des différents responsables de l’AEEM s’expliquent par des mobiles économiques. Censés porter les revendications des étudiants, ils ne défendaient que leurs propres intérêts. Ils géraient des parkings et des dortoirs, et récoltaient des bakchichs sur les bourses des étudiants. Autour de ces sources d’argent considérables, une véritable mafia s’était constituée. On s’écharpait à coups de machettes et même à coups d’armes à feu pour la gestion des millions de Fcfa générés par des activités lucratives.

L’AEEM était devenue une puissante organisation qui faisait peur aux administrations universitaires qui étaient obligées de se barricader derrière des cordons de la police. Le secrétaire général de l’AEEM était traité comme un prince qui ne s’embarrassait d’aucune déférence à l’égard des autorités.

Le temps était donc venu de prendre le taureau par les cornes en mettant fin aux activités de la puissante Association des étudiants du Mali.

Cheick Moctar TRAORE

Lire aussi : Bamako: Les enseignants des écoles publiques reprennent les cours

Les enseignants des écoles publiques du District de Bamako reprennent le travail dès ce lundi 20 octobre 2025 aux heures habituelles des cours..

Lire aussi : 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne : les organisateurs remercient le Chef de l’Etat d’être le parrain

En marge de la 3è édition des journées Ouest-africaines de l'audit interne, tenues à Bamako les 16 et 17 octobre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu, ce vendredi 17 octobre, une délégation de l’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs .

Lire aussi : Contribution : À ceux qui veulent enterrer la transition malienne, qu’ils sachent : elle marche encore !

Certains rapports occidentaux tentent désespérément de faire croire que le Mali serait une « république en ruine », une «transition sans cap», un pays «sous tutelle russe» condamné à l’isolement. Ce récit, souvent répété, ignore la logique interne d’un processus souverain qui.

Lire aussi : Ouélessébougou : Élaboration de livrets pédagogiques des classes de la 1ère et 2ème années

Lancé depuis le mois de septembre, par la Direction nationale de la pédagogie (DNP) avec l’appui technique et financier du Projet d’amélioration de la qualité et des résultats de l’éducation pour tous au Mali (Miqra), l’atelier d’élaboration et de validation des livrets pédagogique.

Lire aussi : Mopti : La solidarité agissante du gouverneur

Dans le cadre des activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, le gouverneur de la Région de Mopti, le Général de brigade Daouda Dembélé a respecté la tradition en rendant visite, mercredi 15 octobre, aux deux personnes les plus âgées de la Co.

Lire aussi : Gao : Des mesures strictes contre l’exploitation illicite du site minier de N’Tahaka

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Gao, des mesures strictes ont été prises concernant les activités illicites sur le site minier de N’tahaka, situé à une cinquantaine de kilomètres de la Commune urbaine de Gao..

Les articles de l'auteur

Taille du bilan, volume des dépôts et des crédits : La BMS classée meilleure banque du Mali en 2024

Avec un total bilan estimé à 1.712,062 milliards de Fcfa, la BMS a enregistré des dépôts évalués à 791,429 milliards de Fcfa et un montant total de crédit ayant atteint 943,599 milliards de Fcfa.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mardi 05 août 2025 à 09:35

4è Conférence internationale sur le financement du développement : Participation remarquable de la délégation malienne

Procédant à la clôture des travaux à Séville, le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s’est réjoui de l’adoption de «L’Engagement de Séville».

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié vendredi 04 juillet 2025 à 07:51

Coopération Mali-Espagne : Bientôt la tenue de la commission mixte

L’annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, à l’issue de son audience avec son homologue espagnol, José Manuel Albares Buen, hier à Séville en Espagne.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:36

Le premier ministre reçoit la directrice Sahel et Afrique de l’Ocde

En matière de gouvernance publique, la disponibilité de données, d’analyses et de bonnes pratiques est essentielle pour prendre des décisions à même d’impacter positivement le quotidien des populations..

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:35

4è Conférence internationale sur le financement du développement : Comment faire de la dette souveraine un facteur de développement ?

La problématique a été débattue hier par décideurs, patrons d’institutions de financement et experts… Ils conviennent tous de l’urgence de réformer l’architecture de la dette souveraine et de la suspension du service de dette en cas de crise.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:33

4è Conférence internationale sur le financement du développement : L’AES invite les bailleurs à intégrer la dimension sécurité

Sans la sécurité et la stabilité, aucun objectif de développement ne pourrait être atteint. C’est pourquoi, les pays de la Confédération des États du Sahel (AES) consacrent le 1/4 de leur budget à cette question. C’est le message que leurs ministres des Affaires étrangères ont fait passer hier en marge des travaux de la deuxième journée de la 4è Conférence internationale sur le financement du développement à Séville (Espagne).

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mercredi 02 juillet 2025 à 08:09

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga : «Notre engagement est de faire de la Confédération AES une puissance régionale panafricaniste»

L’un des temps forts de cette première journée a été le débat général qui a vu des dizaines de Chefs d’État et de gouvernement se succéder au pupitre pour exposer leur vision du développement et de son financement. L’honneur est revenu au Premier ministre Abdoulaye Maïga de porter la voix de la Confédération des États du Sahel (AES) au nom des présidents de nos trois pays..

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mardi 01 juillet 2025 à 07:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner