![Mali : Lutte contre le VIH/Sida : L’urgence de promouvoir la prise en charge du VIH pédiatrique](http://admin.journalessor.ml/assets/img/posts/1702021939.jpg)
Il s’agit d’informer et outiller les journalistes sur le VIH pédiatrique, a déclaré la coordonnatrice du Remapsen, Mme Fanta Diakité (c)
La coordonnatrice du Remapsen, Mme Fanta
Diakité, a déclaré qu’il s’agit d’informer et outiller les journalistes sur le
VIH pédiatrique et les impliquer davantage dans la lutte contre le VIH en général
au Mali. Les personnes correctement informées au sujet de l’épidémie du
VIH/Sida peuvent évaluer la menace que constitue le virus et adopter les
meilleurs moyens pour éviter l’infection. Au cas où elles sont séropositives,
elles sauront comment prendre soin d’elles, de leurs partenaires et de leur
famille. C’est ce qui justifie la démarche du «Rendez-vous du Remapsen» sur le «VIH
pédiatrique», a expliqué la coordonnatrice. Elle a indiqué que cette épidémie à
développement rapide demande une riposte tout aussi rapide, avec une action
harmonisée, l’implication de tous pour un monde sans VIH/Sida. «Le combat
contre le VIH Sida doit être une lutte commune, particulièrement le cas des
enfants», a t-elle dit.
Selon le rapport 2022, publié la semaine dernière par l’Onu-Sida, 1,5 million d’enfants de 0 à 14 ans vivaient avec le VIH/Sida dans notre région. Au même moment, 2/3 de ces enfants ne bénéficiaient pas de traitement ARV. Au Mali, les chiffres concernant les enfants font froid au dos.
Le représentant de la Maison de la presse a
jugé pertinent le sujet de la rencontre. Mahamadou Talata a noté qu’on a
tendance à oublier cette maladie qui continue encore de faire des ravages.
Cette rencontre est, selon lui, venue à point nommé pour nous rappeler cela.
Pour lui, le VIH/Sida doit être une préoccupation commune surtout quand il
s’agit des enfants. Il a salué cette rencontre qui cadre bien avec les
objectifs de la Maison de la presse, c’est-à-dire renforcer la capacité des
professionnels des médias sur des sujets déterminants. Mahamadou Talata a dit
que la presse a la lourde tâche de traiter ces sujets en vue de sensibiliser la
population pour la promotion d’une vie saine.
Le représentant de l’Onu-Sida a déclaré que
dans le monde 1,5 million d’enfants vivent avec le VIH. Il y a eu 130.000
nouvelles infections en 2022 et 84.000 liées au Sida. Près de la moitié des
enfants ayant contractés le VIH vivaient dans 11 pays d’Afrique. Aussi a-t-il
dit, ces enfants sont bien moins traités que les adultes. S’agissant du Mali,
le spécialiste a déclaré que le taux de transmission mère enfant à six semaines
était respectivement de 18,39% en 2019, 19,77% en 2020 et 15,87 en 2021%. La
transmission mère enfant en période d’allaitement était respectivement de
30,47%, 30,55% et 26,62 pour les mêmes périodes. 87% des enfants dépistés VIH
ont été mis sous traitement. La couverture ARV (antirétroviraux) chez les
enfants était de 23% en 2019, 29% en 2010 et 42% en 2021. Grâce aux
interventions, préventions et traitement mère enfant (PTME) les infections pédiatriques
évitées étaient de 541 en 2021 contre 844 en 2022.
Selon Dr Diallo, les principales lacunes dans
la continuité des services de prévention de l’infection étaient la faible
couverture des PTME dans les services offrant les services de consultation prénatale
(CPN), la mobilité des personnels qualifiées, l’irrégularité dans la
disponibilité des produits de santé sur les sites. À celles-ci, il ajoutera le
manque de financement pour la réalisation des activités de supervision, d’achat
de produits de santé et la formation continue des agents. Pour inverser la tendance, il estime qu’il
faut des efforts ciblés et un engagement plus fort, des changements
significatifs dans la prestation des services. Il s’agit par là de rendre les
soins prénatals et postnatals intégrés et les services liés au VIH plus
abordables.
Les programmes doivent devenir plus intelligents dans leurs stratégies
de dépistage ainsi que dans la recherche des femmes manquantes qui vivent avec
la maladie et qui ne reçoivent pas de traitement. Pour ce faire, Dr Diallo estime que les
journalistes ont un rôle à jouer. Il les invite à intensifier la vulgarisation
de la lutte notamment pour la réduction de la transmission mère. Il a apprécié
l’initiative du Réseau qui va fortement aider l’ONU-Sida dans son combat.
Fatoumata NAPHO
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