Mali : Lutte contre le VIH/Sida : L’urgence de promouvoir la prise en charge du VIH pédiatrique

La prise en charge du VIH chez les enfants nécessite l’implication de tous. C’est ce que le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen) a compris en consacrant son «Rendez-vous Remapsen» à la question. C’était le mercredi dernier à la Maison de la presse à la faveur d’une conférence de presse animée par le conseiller science de l’Onu-Sida, Dr Bassirou Diallo.

Publié vendredi 08 décembre 2023 à 06:52
Mali : Lutte contre le VIH/Sida : L’urgence de promouvoir la prise en charge du VIH pédiatrique

Il s’agit d’informer et outiller les journalistes sur le VIH pédiatrique, a déclaré la coordonnatrice du Remapsen, Mme Fanta Diakité (c)

 

La coordonnatrice du Remapsen, Mme Fanta Diakité, a déclaré qu’il s’agit d’informer et outiller les journalistes sur le VIH pédiatrique et les impliquer davantage dans la lutte contre le VIH en général au Mali. Les personnes correctement informées au sujet de l’épidémie du VIH/Sida peuvent évaluer la menace que constitue le virus et adopter les meilleurs moyens pour éviter l’infection. Au cas où elles sont séropositives, elles sauront comment prendre soin d’elles, de leurs partenaires et de leur famille. C’est ce qui justifie la démarche du «Rendez-vous du Remapsen» sur le «VIH pédiatrique», a expliqué la coordonnatrice. Elle a indiqué que cette épidémie à développement rapide demande une riposte tout aussi rapide, avec une action harmonisée, l’implication de tous pour un monde sans VIH/Sida. «Le combat contre le VIH Sida doit être une lutte commune, particulièrement le cas des enfants», a t-elle dit.

Selon le rapport 2022, publié la semaine dernière par l’Onu-Sida, 1,5 million d’enfants de 0 à 14 ans vivaient avec le VIH/Sida dans notre région. Au même moment, 2/3 de ces enfants ne bénéficiaient pas de traitement ARV. Au Mali, les chiffres concernant les enfants font froid au dos.

Le représentant de la Maison de la presse a jugé pertinent le sujet de la rencontre. Mahamadou Talata a noté qu’on a tendance à oublier cette maladie qui continue encore de faire des ravages. Cette rencontre est, selon lui, venue à point nommé pour nous rappeler cela. Pour lui, le VIH/Sida doit être une préoccupation commune surtout quand il s’agit des enfants. Il a salué cette rencontre qui cadre bien avec les objectifs de la Maison de la presse, c’est-à-dire renforcer la capacité des professionnels des médias sur des sujets déterminants. Mahamadou Talata a dit que la presse a la lourde tâche de traiter ces sujets en vue de sensibiliser la population pour la promotion d’une vie saine.

Le représentant de l’Onu-Sida a déclaré que dans le monde 1,5 million d’enfants vivent avec le VIH. Il y a eu 130.000 nouvelles infections en 2022 et 84.000 liées au Sida. Près de la moitié des enfants ayant contractés le VIH vivaient dans 11 pays d’Afrique. Aussi a-t-il dit, ces enfants sont bien moins traités que les adultes. S’agissant du Mali, le spécialiste a déclaré que le taux de transmission mère enfant à six semaines était respectivement de 18,39% en 2019, 19,77% en 2020 et 15,87 en 2021%. La transmission mère enfant en période d’allaitement était respectivement de 30,47%, 30,55% et 26,62 pour les mêmes périodes. 87% des enfants dépistés VIH ont été mis sous traitement. La couverture ARV (antirétroviraux) chez les enfants était de 23% en 2019, 29% en 2010 et 42% en 2021. Grâce aux interventions, préventions et traitement mère enfant (PTME) les infections pédiatriques évitées étaient de 541 en 2021 contre 844 en 2022. 

Selon Dr Diallo, les principales lacunes dans la continuité des services de prévention de l’infection étaient la faible couverture des PTME dans les services offrant les services de consultation prénatale (CPN), la mobilité des personnels qualifiées, l’irrégularité dans la disponibilité des produits de santé sur les sites. À celles-ci, il ajoutera le manque de financement pour la réalisation des activités de supervision, d’achat de produits de santé et la formation continue des agents. Pour inverser la tendance, il estime qu’il faut des efforts ciblés et un engagement plus fort, des changements significatifs dans la prestation des services. Il s’agit par là de rendre les soins prénatals et postnatals intégrés et les services liés au VIH plus abordables.


Les programmes doivent devenir plus intelligents dans leurs stratégies de dépistage ainsi que dans la recherche des femmes manquantes qui vivent avec la maladie et qui ne reçoivent pas de traitement. Pour ce faire, Dr Diallo estime que les journalistes ont un rôle à jouer. Il les invite à intensifier la vulgarisation de la lutte notamment pour la réduction de la transmission mère. Il a apprécié l’initiative du Réseau qui va fortement aider l’ONU-Sida dans son combat.

Fatoumata NAPHO

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