Journées du cinéma panafricain à Rabat : Le Mali participe au grand rendez-vous

La rencontre participe de la consolidation des liens de coopération sud-sud dans la production cinématographique. Et notre pays y participe remarquablement à travers le film «Taane» du réalisateur Alioune Ifra N’Diaye

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Publié jeudi 16 mars 2023 à 07:48 , mis à jour dimanche 10 décembre 2023 à 07:39
Journées du cinéma panafricain à Rabat : Le Mali participe au grand rendez-vous

Il est prévu une série de projections de films ouvertes au grand public

 

 

Le Royaume du Maroc vient de renforcer le secteur du 7è art en Afrique  avec le lancement des Journées du cinéma panafricain appelées : «Roots Rabat». L’objectif est de promouvoir le savoir-faire du continent africain. Cette première édition est organisée par la Fondation Hiba avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la participation de plusieurs pays africains comme le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Rwanda.

Et depuis quelques jours, le cinéma africain rayonne dans la capitale chérifienne (Rabat) à travers des projections, des master-class, des critiques, des ateliers et tables rondes autour des thématiques sur les problématiques du cinéma africain. Le top départ de cette première édition a été donné, dimanche dernier, au Cinéma de la renaissance, en présence du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, et d’une forte délégation de producteurs, réalisateurs, directeurs d’écoles et acteurs, venus des pays invités.

Cet événement, a déclaré le ministre Mohamed Mehdi Bensaid, est une parfaite occasion de consacrer tous les efforts afin de développer le secteur cinématographique et surtout promouvoir le made in Africa. Il s’est félicité d’être un partenaire majeur dans l’organisation de cet événement de taille.

Le directeur général de la Fondation Hiba, Marwane Fachane, a expliqué que «Roots Rabat» est une initiative réunissant les acteurs du cinéma africain autour d’un même événement. C’est avant tout, l’enracinement du Royaume du Maroc dans son continent à travers le 7è art.

Il a  également souligné que ce n’est pas qu’un festival, mais c’est aussi un événement qui permettra à ces acteurs de se rencontrer et de réfléchir à des synergies sud-sud. Et au final, sortir avec des idées de coopération ou de projets entre le Maroc et les autres pays hôtes. «Il s’agit, à travers cette première édition de « Roots Rabat », de mettre en réseau les différents acteurs de la chaîne de valeur cinématographique africaine et la construction de partenariats durables avec les partenaires marocains», a-t-il dit. Le but est aussi d’inscrire cet évènement comme une nouvelle plateforme à disposition des professionnels africains de l’industrie du cinéma.

S’agissant des films en projection, le directeur a indiqué que ceux-ci ont été choisis sur une  base artistique axée sur la qualité, la représentativité et la diversité. Pour cette première édition, le directeur s’est dit confiant pour l’inscription de cet événement dans l’agenda cinématographe africain.

En atteste la bonne appréciation faite par les participants à cette rencontre panafricaine autour du cinéma. C’est le cas du réalisateur Alioune Ifra N’Diaye.

Celui-ci a soutenu que le cinéma est une industrie qui a besoin de ce genre d’initiative pour prospérer. Pour lui, cet événement donne l’occasion aux professionnels de différents pays de se rencontrer, d’échanger et de partager leurs expériences. «On va aussi développer des réseaux qui vont nous permettre de travailler sur nos formations de mise à niveau sur le développement présent et futur du cinéma, mais aussi de voir comment développer un marché», a indiqué le réalisateur malien. Il s’est particulièrement réjoui de sa participation à ce premier rendez-vous de «Roots Rabat» et surtout du choix porté sur son  film «Taane» qui va clore la rencontre.

Pour sa part, la  productrice rwandaise, Didacienne Nibagwire, a déclaré : «C’est une initiative dont le continent africain a vraiment besoin». Elle a souligné que ces rencontres et échanges permettent de vivifier les liens entre les différents acteurs du domaine et d’agrandir le réseau.

Sylvain Agbre, directeur d’exploitation des cinémas en Côte d’Ivoire et secrétaire général du Réseau exploitant et distributeur du cinéma en Afrique, a distribué de bons points aux initiateurs pour la qualité des films et le choix des thématiques.

Ce qui revient à dire qu’il faut travailler à l’unisson pour inscrire ce nouvel événement comme un acte fort dans la promotion de l’industrie cinématographique en Afrique. Il faut aussi noter que «Roots Rabat» propose un programme alléchant avec une série de projections de films ouvertes au grand public qui verra défiler des longs métrages, courts métrages et films d’animation africains.




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Cinéma : LA FORMATION EST ESSENTIELLE

C’est une lapalissade. Pour faire du cinéma, il faut une formation appropriée. En tout cas, les professionnels du 7è art s’accordent à le reconnaître. C’était au cours d’une table ronde animée, lundi dernier au café La Scène, par un beau parterre d’académiciens et professionnels du cinéma lors de la première édition de «Roots Rabat».

Il ne s’agit pas seulement de prendre une caméra et de faire des scènes pour faire le cinéma. Celui qui pense de la sorte est très loin du compte, puisque c’est avoir une vision restrictive de la rigueur, de la créativité et du sérieux à déployer pour réaliser une production cinématographique. Les différents panelistes ont largement développé la nécessité d’avoir une base solide à travers une formation académique.

Frédéric Kaboré, directeur général de l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) à Ouagadougou, a indiqué que pour être bien outillé et avoir une production bien différente de celles des autres, il faut aller à une école de formation. Il a aussi précisé qu’un autre aspect important est de savoir ce qu’on transmet et avoir la connaissance en la matière.

«Les jeunes ne viennent au théâtre que lorsqu’ils ont échoué dans tout ou par hasard», a-t-il déploré, avant d’ajouter que les candidats ne se bousculent pas aux portillons des écoles de formation au cinéma. Pour la formation de ces candidats dans l’audio-visuel et le cinéma, il a révélé qu’il faut prévoir et prospecter. C’est-à-dire qu’il faut aider ces jeunes à faire un choix judicieux. Il importe aussi de faire en sorte que la formation et la recherche soient en rapport avec la filière. Pour cet académicien, l’étudiant au cours de sa formation doit aussi lire et avoir recours à des salles de cinéma.

Le directeur général de l’École supérieure des arts visuels (ESAV) à Marrakech, trouve nécessaire d’avoir un minimum d’expérience pour faire du cinéma. Ahmed Belkhayat a soutenu que les écoles ont été créées parce qu’il y a un besoin. Avec l’existence d’une école, on a des acteurs qui ont des «background».

Sylvain Agbre, directeur d’exploitation des cinémas en Côte d’Ivoire explique : «Il y a beaucoup de jeunes qui veulent apprendre un métier, mais qui ne savent pas à quelle porte frapper et se lancent automatiquement dans la production et dans la réalisation». Et de préciser que les réseaux sociaux facilitent cela. Pour lui, il faut une vraie formation avant d’entrer dans le métier. Pour preuve, il a fait remarquer que les jeunes formés dans le métier ont une certaine capacité de créativité pour pouvoir eux-mêmes, construire leurs propres projets, mais aussi faire l’étude du marché.

 


Envoyée spéciale

Fatoumata NAPHO

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