
L’Essor : Pouvez-vous nous expliquer le
thème de la Journée panafricaine des femmes ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga : Il est
d’abord bon de situer la commémoration de la Journée panafricaine des femmes
dans son contexte. En effet, l’OPF est une organisation continentale féminine,
créée le 31 juillet 1962, au Tanganyika (Tanzanie), dans le but de lutter pour l’émancipation de
la femme et pour la décolonisation de l’Afrique. C’était l’année précédant la
création de l’Organisation de l’unité
africaine (OUA), aujourd’hui Union africaine (UA). Le Mali a abrité le
premier siège de l’Organisation, de 1962 à 1968, le Secrétariat exécutif régional
pour l’Afrique de l’Ouest, de 1997 à 2020 et la vice-présidence, depuis 2020,
lors de son 10è congrès tenu en Namibie.
Le 31 juillet, qui consacre la Journée
panafricaine des femmes ou Journée de la femme africaine, commémore la naissance
de l’Organisation panafricaine des femmes, en reconnaissance de la contribution
des mères fondatrices de ladite organisation à la libération du continent et
au rôle essentiel qu’elles ont joué et continuent de jouer dans le développement du continent. La commémoration du 31 juillet a pour
objectif de faire l’état des avancées enregistrées dans le domaine des droits
de la femme et de l’égalite du genre, d’identifier les perspectives,
d’informer, de sensibiliser et de faire le plaidoyer auprès des gouvernements
pour le renforcement des mesures en faveur de l’autonomisation des femmes.
Organe spécialisé de l’UA, les actions de l’OPF s’inscrivent en
droite ligne des programmes et projets de l’Union qui a choisi comme thème
annuel 2023 : «L’accélération de la Zone de libre échange continentale». C’est
pourquoi, l’OPF a retenu le thème : «le Savoir-faire et le potentiel des femmes
au service de la paix en vue d’accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre échange
continental».
L’objectif général de la journée est de contribuer à l’accélération de la mise
en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) par les États-membres
et d’informer et sensibiliser les populations sur la Zlecaf, ses opportunités,
ses défis le rôle de la femme dans sa mise en œuvre.
L’Essor :
Qu’est-ce que la Zlecaf peut apporter à l’autonomisation de la femme ?
Mme
Coulibaly Mariam Maïga : La Zlecaf est un projet de l’UA qui vise la création
d’un marché unique africain, caractérisé par la libre
circulation des personnes, des biens, des capitaux et investissements et la
promotion de l’intégration économique, en vue d’atteindre des objectifs socio-économiques
durables et inclusifs, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, l’industrialisation, le développement
agricole et la sécurité́ alimentaire. La Zlecaf renforcera l’autonomisation des
femmes en améliorant leur accès aux opportunités commerciales.
L’Essor : Quelle est votre vision pour la
marche de votre département stratégique ?
Mme
Coulibaly Mariam Maïga : Ma vision est de faire de ce département stratégique,
un département fédérateur des énergies internes et externes, inclusif et
solidaire dans la recherche de solutions à tous les problèmes, touchant les
droits de la femme et de l’enfant.
L’Essor : La femme et l’enfant restent
les deux vedettes de ce département, avez-vous un projet pour la promotion de
la famille ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga : Toutes les
questions touchant la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille constituent des priorités à
mettre en œuvre. Le ministère dispose suffisamment d’outils dans ce sens,
notamment la Politique nationale genre, la Politique nationale de promotion et
de protection de l’enfant, celle de promotion de la famille, le Plan décennal de développement pour l’autonomisation de la femme, de la
famille et l‘épanouissement de l’enfant (2024-2033). Il y a aussi le Programme
de développement pour l’autonomisation de la femme, de la famille et de l’épanouissement
de l’énfant 2024-2028, le Plan décennal de développement sanitaire et social,
la Stratégie nationale de communication holistique sur les Violences basées sur
le genre (VBG), la Stratégie nationale holistique pour mettre fin aux VBG et la
Stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants.
L’Essor : La promotion de la famille
peut-elle être un frein aux violences conjugales ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga: Mon département
travaille en synergie avec beaucoup d’acteurs pour combattre les VBG.
L’information et la
sensibilisation sont des outils à disposition pour pacifier les familles, les
couples et cela avec l’accompagnement des légitimités traditionnelles.
Cependant toutes ces actions doivent être soutenues par un fondement juridique.
Là-dessus, le Mali a déjà un avant-projet de texte qui
est en cours de relecture.
L’Essor : Comment comptez-vous mobiliser
les Maliennes autour du renouveau du Mali en général, et de votre vision en
particulier ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga: Le département
s’inscrit dans le Plan d’action du gouvernement. Il s’agit pour nous de mettre
en place des stratégies afin de fédérer autour de ce plan d’action, les femmes
et tous les acteurs internes et externes.
L’Essor : Quelle sera votre touche
particulière dans ce département ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga: C’est la gestion
des ressources humaines internes et externes de façon efficace et inclusive.
C’est d’être attentive aux besoins du personnel pour plus de résultats et le développement
de partenariat gagnant-gagnant avec les acteurs de la société́ civile, en général et des
associations féminines, en particulier.
L’Essor :
Comment comptez-vous mobiliser les femmes pour les élections à venir ?
Mme Coulibaly Mariam Maïga : Le rôle régalien
du département est de renforcer les connaissances des femmes sur la politique,
leurs capacités organisationnelles, leurs capacités de leadership et sur les
outils et textes qui sous-tendent les élections. Dans le cadre de la
mobilisation sociale, le département collabore avec beaucoup de partenaires,
notamment les agences des Nations unies telles que l’ONU-Femmes, le National Démocratic
Institut (NDI) et les organisations de la société civile parmi lesquelles on
peut retenir le Groupe pivot/citoyenneté
et droit des femmes (GP/CDF), le Réseau des femmes africaines ministres
et parlementaires (REFAMP), le Réseau des femmes parlementaires (REFEP), le Réseau
des jeunes femmes leaders des partis politiques et des organisations de la société
civile (REJEFPO), la Coordination des associations et organisations féminines
(Cafo).
L’Essor : Quel message adressez-vous aux
femmes?
Mme Coulibaly Mariam Maïga : La paix,
l’entente et la cohésion sociale sont des facteurs déterminants dans le développement
d’une nation et dans la réussite de tout projet, de toute initiative. J’appelle les femmes à être
des vecteurs de transmission de messages de paix, de solidarité et de cohésion
nationale autour de la politique de sécurisation et de refondation de notre
pays. Il y va de l’épanouissement de nos familles et de nos enfants et des femmes, qui ont assez souffert de la crise.
Propos recueillis par
Mariam A. TRAORÉ
Après la réunion, le Chef du gouvernement a posé la première pierre de la Maison des légitimités traditionnelles qui sera bâtie sur un demi hectare.
Il est un mot qui résonne comme une promesse et un combat, un mot qui porte en lui la force des batailles passées et l’espérance des lendemains à bâtir : l’autonomisation. Une simple sonorité qui, pourtant, renferme l’essence même de la liberté et de la dignité..
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