
Jeudi 4 septembre 2025, il est presque 6 heures du matin. Une fine pluie arrose le quartier Samanko II, dans la Commune du Mandé. Celle qu’on surnomme FC est la première personne à se réveiller dans la famille Touré. «Je fais ma toilette, ma prière de l’aube et direction à la cuisine pour préparer le petit-déjeuner», confie-t-elle.
En principe, une demie heure suffit pour préparer la bouillie. Mais, comme on le sait : pendant la saison de pluies, les fagots de bois sont très souvent humides. FC doit donc surmonter cette difficulté. Au bout de gros efforts physiques, elle arrive à allumer le feu. L’avalanche de fumée qui s’en est suivie, a provoqué chez notre cuisinière un écoulement nasal et des larmoiements. Une heure après, la bouillie est prête et servie aux membres de la famille.
Quelques temps plus tard, FC prend sa douche pour ne plus sentir la fumée avant de se rendre au marché du quartier. Elle enfile une belle robe, chausse des ballerines, avant de prendre le chemin du marché avec sa petite sœur Aïda, âgée de 14 ans.
Il était déjà 8 h et un quart, le marché «Sougoudjan», en français (le marché éloigné ou au lointain) est bondé. Au rythme de tam-tam, des vendeurs de friperies chantent et dansent pour accrocher les clients. Des scènes qu’on a l’habitude de voir au Grand marché de Bamako (Suguba). Les cris des vendeurs ambulants submergent les lieux, en cette période de vacances. Plusieurs enfants aident leurs parents commerçants en tenant des plateaux en équilibre sur leur tête, parcourant les coins et recoins du marché, afin d’écouler leurs marchandises.
Panier à la main, FC a 4.000 Fcfa comme prix de condiment, pour une famille de douze personnes, sans compter les imprévus. Elle compte acheter des condiments pour la sauce d’oignons à la viande, communément appelé en bambara (nandji sogoma). D’abord, FC arrive chez le vendeur de viande Yakou où le prix du kilogramme de viande, avec os, est notoirement connu de tout le monde : 3.500 Fcfa. Il lui sert un demi kilo et pour 500 Fcfa à part, en tout 2.250 Fcfa.
Un peu plus loin, elle se dirigea chez la vendeuse d’oignons. «Combien fait le kilo ?», demande FC. «C’est 550 Fcfa pour les plus petits et 600 Fcfa pour les gros», répond la vendeuse. S’en suit un vrai marchandage. «Chère belle maman, réduisez un peu le prix, s’il vous plaît. J’ai besoin d’un kilo de gros oignons», supplie FC. Après d’âpres négociations, la vendeuse Aïssatou accepte de lui céder l’oignon à 550 Fcfa. Satisfaites de leur achat, FC et sa sœur se dirigent vers les vendeuses de légumes frais.
À la maison, il faut absolument quelques légumes dans la sauce car les convives en raffolent, excepté l’aubergine africaine. Une longue file est formée devant l’étable de la vendeuse Maïmouna aidée par ses filles. Elle est la meilleure du marché et connue pour la qualité de ses légumes et, aussi, leurs prix abordables. Après quelques bousculades, on arrive à se frayer une place. La table est remplie de toutes sortes et de toutes les couleurs de légumes. La vendeuse nous remet une assiette où mettre les condiments.
Du chou, de la tomate, du piment, de la courge, de l’aubergine, du gombo frais, des céleris et persils, du poivron, etc. «Le tout nous a couté 1.000 Fcfa. Ce n’est pas encore fini. Il nous reste les condiments secs. Là, également, on se fait une place chez Adja qui semble être la moins chère du marché.
Ici, on achète de la tomate concentrée à raison de 350 Fcfa, du soumbala, de la poudre de poivre, du poisson sec, des épices d’assaisonnement, de la poudre de gombo, de l’ail, du laurier, de l’huile, de l’oignon sec. Cela m’a couté une somme de 1.200 Fcfa. Et de 4.000 Fcfa, je suis à 5.000 Fcfa, sans surprise et sans le prix du charbon pour la cuisson de la sauce ainsi que le bois pour préparer le riz. Ceux qui sont à la maison sont tous humides», explique celle qui travaille dans un service public.
De retour à la maison, il est déjà 10 heures passées de quelques minutes. FC se change et court vite pour acheter du charbon et du bois avant de commencer à cuisiner. «Malheureusement, la chance n’est pas de mon côté ce jour. Que faire ! Le chef de famille a fixé son prix de condiments et il n’est pas prêt à ajouter 1 Franc. C’est la maman qui me donne 500 Fcfa pour acheter du charbon de bois. Elle me demande de me débrouiller avec ça», raconte FC.
Souvent, il arrive que la nourriture de notre interlocutrice soit boudée par les membres de la famille. «Bien évidemment, la sauce ne peut être agréable à manger, car l’argent qu’elle a perçu n’est pas assez pour faire de la bonne sauce», argumente sa maman en guise d’encouragement et de soulagement. Faut-il alors lancer un appel aux chefs de famille, afin qu’ils sachent les difficultés que vivent les ménagères pour les satisfaire ? S’ils se décidaient à augmenter le budget de la popote en période de soudure, les femmes auraient moins de peine à leur cuisiner de plats savoureux.
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Et pourtant Mme Touré Fatoumata Doucouré s’en sort bien
Pour ne plus faire face à cette situation déplorable, Mme Touré Fatoumata Doucouré fait son marché une fois par mois. Cette dame nouvellement mariée, nonobstant qu’elle soit salariée dans une structure privée, achète ses condiments du mois en gros au marché du «Wonida», ainsi qu’au marché appelé «Niono place» pour plus économiser. Ayant la maîtrise du marché bien avant qu’elle ne soit mariée, la jeune dame a eu l’idée de garder ses légumes frais dans un frigo et les secs dans des bouteilles pour ne pas arriver en retard au boulot.
«Ma mère étant secrétaire de bureau. Elle a toujours évolué ainsi et j’essaie de faire comme elle. Avant que mon mari ne me donne le prix de condiment du mois, je prends cet argent dans le salaire que je perçois d’ici la réaction de mon mari et pour le moment, tout marche très bien», même là, c’est pénible avec tout ce qu’on ajoute à l’argent, mais c’est encore abordable quand on paie en gros», poursuit-elle. Pour ses achats du mois, notre interlocutrice dit débourser plus de 60.000 Fcfa alors qu’elle ne perçoit que cette somme de son mari.
Quant à Kadja, mère de quatre enfants mariée dans une grande famille, achète ses condiments au marché de Yirimadio qu’elle trouve abordable. Avec cinq épouses, des frères de son mari, chacune d’entre elles prépare à tour de rôle, à savoir deux jours successifs. Ainsi, pendant ses jours de repos, elle prend l’argent de son commerce pour faire son marché de ses deux jours de cuisine. «Je trouve ce système économique que de partir faire le marché chaque jour et débourser plus qu’on n’en revienne», précise-t-elle.
Fadi CISSE
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