Faits divers : La faute de trop du gardien de maison

Le jeune vigile n’a pas su gérer son agenda professionnel et s’occuper de sa compagne. Le risque de chômage plane désormais sur sa tête.

Publié lundi 31 octobre 2022 à 07:28
Faits divers : La faute de trop  du gardien de maison

B est un jeune ressortissant de la région de Ségou qui venait juste  d’arriver à Bamako.  Dans la foulée, il a été engagé par une société de gardiennage qui finit par le déployer chez un particulier pour assurer la sécurité du domicile de celui-ci. Après  un temps de garde chez ce commerçant, le  jeune Ségovien se montrera très convainquant par son aptitude au travail. Nos sources ont été  unanimes sur un fait. « B » était le troisième gardien chez ce commerçant quinquagénaire résidant dans un quartier de la commune VI du district de Bamako. Cela en un temps relativement court.


Les mêmes sources décrivent ce commerçant plutôt aisé comme un homme très  exigeant sur ses principes.  Tous les prédécesseurs du jeune Ségovien seraient partis de chez lui pour des raisons plus ou moins liées à l’application stricte des principes du riche négociant du quartier. « Il ne cesse de répéter qu’il est hors de question pour lui de payer l’argent pour un gardien alors que ce dernier ne fait pas  correctement ce qu’il lui demande de faire »,   a-t-on appris de sources proches du voisinage.

 

Le commerçant avait certainement oublié un autre fait.  Au sein des sociétés de gardiennage, les employés respectent à la lettre ce que leurs employeurs leur disent avant d’occuper leurs postes. Que cela soit chez un particulier ou dans un service public. Nous apprendrons plus tard que les prédécesseurs de « B » n’ont pas pu poursuivre le travail de garde chez le commerçant à cause des exigences personnelles de celui-ci. Sauf que dans le cas présent, l’homme semble avoir raison sur toute la ligne. Que s’est-il passé entre ce négociant et son gardien ?

 

La nuit des faits, le « patron » de B  est rentré tardivement de la ville. D’habitude, lorsque le gardien constate que  le véhicule du chef  est proche de la maison, il se lève pour ouvrir le portail du garage pour qu’il fasse entrer sa voiture et la garer. Mais cette nuit là, à l’arrivée du riche commerçant, le jeune vigile était absent de son poste.


Le « patron » était obligé de sortir de sa voiture pour accomplir la mission qui, pour lui, est dévolue à l’agent de sécurité. Il referma ensuite la porte et s’engouffra dans sa villa cossue sans rien dire à qui que ce soit. Quelques instants plus tard, le vigile est revenu de quelque part pour réoccuper son poste. Il fit l’amer constat que son « patron » avait lui même mis la main dans la pâte ce soir là. « B » savait qu’il était bel et bien en faute, il préféra opter pour un profil bas vis à vis de son chef.

 

Le temps passe, le Ségovien chercha à rectifier le tir et fit son travail comme il devrait le faire normalement. Quelques semaines plus tard, il réédita la même faute. Le scénario était similaire à celui du précédent. Le chef était passé alors qu’il n’était pas à son poste.  Comme la première fois, il fit le travail du vigile à sa place. Le matin, il se réveilla et repartit en ville sans broncher.

Le jeune vigile n’avait rien compris de l’attitude « silencieuse » du commerçant à chaque fois que celui-ci le prenait en faute. Il aurait dû tout mettre en œuvre pour éviter de commettre la faute du même type afin d’éviter des désagréments pouvant  engendrer son licenciement. Mais malheureusement, B retomba une troisième fois dans la même faute. Et c’était celle de trop. 

Chose que le commerçant n’a pas pu digérer. Tôt le lendemain,  il contacta directement le service employeur du jeune Ségovien pour leur demander de le remplacer sans entrer dans les détails. Il se limita juste à expliquer que « B » ne faisait pas normalement son travail.


Il voulait opter pour le silence et se limiter à un changement de gardien chez lui. Mais sous la pression des responsables du service employeur du jeune homme, le commerçant raconta les « fautes » successives du jeune vigile à ses chefs. Des fautes qui l’empêchaient de faire normalement son travail nocturne. La suite des faits lui donnera raison. Quelle était la cause des absences répétées de l’agent de sécurité ?

 

Quelques temps plus tôt, par hasard dans une rue voisine, le  Ségovien avait rencontré F, une ex-copine du village. Comme nombre de nos sœurs des villages, cette dernière était également venue à Bamako pour faire le travail de  « Bonne » dans une famille de la capitale. Lorsque les deux ex-tourtereaux se sont retrouvés, il n’a fallu qu’un laps de temps pour qu’ils renouent de plus belle avec leurs anciennes habitudes du village. Des témoins ont formellement identifié la jeune fille à maintes reprises lorsqu’elle venait chez B à son lieu de travail. Au départ, ce dernier avait su gérer intelligemment son agenda avec elle.


Mais avec le temps, il a dû se mélanger les pédales, comme on le dit. Il était impossible pour lui de concilier son travail et la gestion du temps à consacrer à sa dulcinée. Ainsi, il n’hésitait pas à abandonner son poste pour passer quelques doux moments avec la nommée F. C’est ce qui explique ses absences répétées à son poste à des moments cruciaux.

Aux employeurs de B, le commerçant avouera plus tard qu’il avait des informations sur les déplacements nocturnes du jeune Ségovien. Il s’était armé de patience pendant tout ce temps pour en avoir la certitude. Certes, le jeune homme reconnaitra tous les faits sans ambages.  Mais, la suite risque d’être amère pour lui.

 

Les responsables de son service employeur l’auraient menacé de licenciement. Mais aux dernières nouvelles,  certains de ses collègues étaient en négociation avec les chefs du service de gardiennage pour donner un dernier avertissement à « B », voire une seconde chance pour qu’il se ressaisisse. Jusqu’à la semaine dernière, la menace de licenciement planait sur la tête du jeune Ségovien. Les deux parties étaient loin d’un consensus.

Mohamed TRAORE

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